« Les Loix du mouvement et du repos déduites d’un principe metaphysique » : différence entre les versions

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Tous ces argumens me paroissent très-forts; mais ce ne sont pas ceux de cette espece que j'examine.
 
De tout tems ceux qui se sont appliqués à la contemplation de l'Univers, y ont trouvé des marques de la sagesse & de la puissance de Celui qui le gouverne. Plus l'étude de la Physique a fait de progrès, plus ces preuves se sont multipliées. Les uns frappés confusement des caracteres de Divinité qu'on trouve à tous momens dans la Nature; les autres par un zele mal à propos religieux, ont donné à quelques preuves plus de force qu'elles n'en devoient avoir; & quelquefois ont pris pour des preuves, ce qui n'en étoit pas.
 
Peut-être seroit-il permis de se relâcher sur la rigueur des argumens, si l'on manquoit de raisons pour établir un principe douteux & utile: mais ici les argumens sont assez forts; & le nombre en est assez grand, pour qu'on puisse en faire l'examen le plus rigide & le choix le plus scrupuleux.
 
Je ne m'arrêterai point aux preuves de l'existence de l'Etre suprême, que les Anciens ont tirées de la beauté, de l'order & de l'arrangement de l'Univers. On peut voir celles que Ciceron rapporte (''Tuscul. I. 28. & 29.''), & celles qu'il cite d'après Aristotle (''De Nat. Deor. II. 37. 38.''): Ils connoissoient trop peu la Nature, pour être en droit de l'admirer. Je m'attache à un Philosophe, qui par ses grandes découvertes étoit bien plus qu'eux à portée de juger de ces merveilles, & dont les raisonnemens sont bien plus précis que tous les leurs.
 
Newton paroît avoir été plus touché des preuves qu'on trouve dans la contemplation de l'Univers, que de toutes les autres qu'il auroit pu tirer de la profondeur de son esprit.
 
Ce grand homme a cru (''Newt. Opticks III. Book. Query 31.'') que les mouvemens des corps celestes démontroient assez l'existence de Celui qui les gouverne.