« Les Loix du mouvement et du repos déduites d’un principe metaphysique » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
WillowW (discussion | contributions)
Aucun résumé des modifications
section 3.0
Ligne 41 :
 
La verité de cette proposition est facile à voir, en concevant les deux Corps emportés sur un plan mobile, dont la vîtesse détruisant la vîtesse de l'un des deux, donneroit à l'autre la somme ou la différence des vîtesses qu'ils avoient. Le Choc des deux Corps sur le plan, seroit le même que sur un plan immobile.
 
Voions maintenant la différence que la Dureté, ou l'Elasticité des Corps, cause dans les effets du Choc.
 
''Les Corps parfaitement Durs'' sont ceux, dont les parties sone inséparables & infléxibles; & dont, par conséquent, la figure est inaltérable.
 
''Les Corps parfaitement Elastiques'' sont ceux, dont les parties, après avoir été pliées, se redressent, reprennent leur première situation, & rendent au corps sa première figure. Quant à la nature de cette Elasticité, nous entreprenons pas de l'expliquer; il suffit ici d'en connoître l'effet.
 
Je ne parle point des Corps Moûs, ni des Corps Fluides; ce ne sont que des amas de Corps Durs ou Elastiques.
 
Lorsque deux Corps Durs se rencontrent, leurs parties étant inséparables & infléxibles, le Choc ne sauroit altérer que leurs vîtesses. Les deux Corps se pressent & se poussent, jusqu'à ce que la vîtesse de l'un soit égale à la vitesse de l'autre. ''Les Corps Durs, après le Choc, vont donc ensemble d'une vîtesse commune.''
 
Mais lorsque deux Corps Elastiques se rencontrent, pendant qu'ils se pressent & se poussent, le Choc est emploié aussi à plier leurs parties. Es les deux corps ne demeurent appliqués l'un contre l'autre, que jusqu'à ce que leur ressort, bandé par le Choc autant qu'il le peut être, les sépare en se débandant; & les fasse s'éloigner avec autant de vîtesse qu'ils s'approchoient: Car la vîtesse respective des deux Corps étant la seule cause qui avoit bandé leur ressort, il faut que le débandement reproduise un effet égal à celui, qui comme cause avoit produit le bandement: c'est à dire une vîtesse respective, en sens contraire, égale à la première. ''La vîtesse respective des Corps Elastiques est donc, après le Choc, la même qu'auparavant.''
 
Cherchons maintenant les Loix, selon lesquelles le Mouvement se distribue entre deux Corps qui se choquent, soit que ces Corps soient Durs, soit qu'ils soient Elastiques.
 
Nous déduirons ces Loix d'un seul Principe, & de ce même Principe nous déduirons les Loix de leur Repos.
 
<center>
'''Principe General'''
 
''Lors qu'il arrive quelque changement dans la Nature, la Quantité d'Action, nécessarire pour ce changement, est la plus petite qu'il soit possible.''
</center>
 
Ls ''Quantité d'Action'' est le produit de la Masse des Corps, par leur vîtesse & par l'espace qu'ils parcourent. Lors qu'un Corps est transporté d'un lieu dans un autre, l'Action est d'autent plus grande, que la Masse est plus grosse; que la vîtesse est plus rapide; que l'espace, par lequel il est transporté, est plus long.
 
 
<center>