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temps ces richesses |
temps ces richesses<ref>''C'' d’une poësie qui n’avoit encore passé les mers de deçà, qui pour tesmoignage |
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du profit qu’il avoit fait, traduisit ceste Tragedie en François, l’effect de |
du profit qu’il avoit fait, traduisit ceste Tragedie en François, l’effect de |
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laquelle, si tost que Ronsard eut savouré : Et quoy, dit-il à Dorat, mon maistre, |
laquelle, si tost que Ronsard eut savouré : Et quoy, dit-il à Dorat, mon maistre, |
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m’aviez vous caché si long temps ces richesses ?</ref> {{ancre|P13_L1|{{lia|Commentaire historique et critique|P13_L1|*|162}}}} ? Ce fut ce qui l’incita |
m’aviez vous caché si long temps ces richesses ?</ref> {{ancre|P13_L1|{{lia|Commentaire historique et critique|P13_L1|*|162}}}} ? Ce fut ce qui l’incita<ref>''B'' l’incita encor | ''C'' l’incita encor, outre le conseil de son precepteur,</ref> à tourner en François |
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le Plutus d’Aristophane, et le faire representer en public au |
le Plutus d’Aristophane, et le faire representer en public au |
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college |
college<ref>''C'' au Theatre</ref> de Cocqueret, qui fut la premiere Comedie Françoise joüée |
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en France {{ancre|P13_L4|{{lia|Commentaire historique et critique|P13_L4|*|162}}}}. Baïf aussi comme luy y prit appetit |
en France {{ancre|P13_L4|{{lia|Commentaire historique et critique|P13_L4|*|162}}}}. Baïf aussi comme luy y prit appetit<ref>''BC'' comme luy y mit son envie</ref>, et à l’exemple |
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de ces deux jeunes hommes plusieurs beaux espris se reveillerent {{ancre|P13_L5|{{lia|Commentaire historique et critique|P13_L5|*|164}}}} |
de ces deux jeunes hommes plusieurs beaux espris se reveillerent {{ancre|P13_L5|{{lia|Commentaire historique et critique|P13_L5|*|164}}}} |
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et vindrent boire en cette fonteine dorée, comme {{M.|Antoine de |
et vindrent boire en cette fonteine dorée, comme {{M.|Antoine de |
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Muret}}, qui avoit ja grand avancement en l’Eloquence Latine {{ancre|P13_L7|{{lia|Commentaire historique et critique|P13_L7|*|164}}}}, Lancelot |
Muret}}, qui avoit ja grand avancement en l’Eloquence Latine {{ancre|P13_L7|{{lia|Commentaire historique et critique|P13_L7|*|164}}}}, Lancelot |
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Carles {{ancre|P13_L8|{{lia|Commentaire historique et critique|P13_L8|*|165}}}}, et quelques autres |
Carles {{ancre|P13_L8|{{lia|Commentaire historique et critique|P13_L8|*|165}}}}, et quelques autres<ref>''BC'' Lancelot Carles, Remy Belleau {{ancre|P13_L25|{{lia|Commentaire historique et critique|P13_L25|*|166}}}} et quelques autres</ref>, qui tous ensemble à l’envy faisoient |
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tous les jours |
tous les jours<ref>''BC'' faisoient chacun jour</ref> sortir des fruicts nouveaux, et non encore |
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veus en nostre contrée |
veus en nostre contrée<ref>''C'' en nostre contrée. Pour ne demeurer ingrat de tant de biens, une des premieres |
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Odes qu’il fit fut à la loüange de Dorat, et commençoit ainsi : |
Odes qu’il fit fut à la loüange de Dorat, et commençoit ainsi : |
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''Dans les Françoises oreilles'' {{ancre|P13_L40|{{lia|Commentaire historique et critique|P13_L40|*|166}}}}. |
''Dans les Françoises oreilles'' {{ancre|P13_L40|{{lia|Commentaire historique et critique|P13_L40|*|166}}}}. |
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</poem></ref>. Mais Ronsard qui n’avoit ny faute de cœur |
</poem></ref>. Mais Ronsard qui n’avoit ny faute de cœur |
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et d’ambition pour l’honneur, ny d’enthousiasme pour monstrer |
et d’ambition pour l’honneur, ny d’enthousiasme pour monstrer<ref>''B'' ny faute de cœur et de sang vigoureux, ni de genereuse ambition pour |
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l’honneur, ny d’enthousiasme pour monstrer | ''C'' ny faute de cœur ny d’enthousiasme, |
l’honneur, ny d’enthousiasme pour monstrer | ''C'' ny faute de cœur ny d’enthousiasme, |
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pour monstrer</ref> |
pour monstrer</ref> |
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que la Poësie estoit née avec luy en France, osa passer plus avant, |
que la Poësie estoit née avec luy en France, osa passer plus avant, |
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et pria Dorat de luy ouvrir le chemin d’Homere, de Pindare, et de |
et pria Dorat de luy ouvrir le chemin d’Homere, de Pindare, et de |
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Lycophron. Il |
Lycophron. Il<ref>''AC'' Lycophron : il</ref> ne vit pas si tost le passage ouvert qu’il se fist maistre |
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de la plaine. Voyant |
de la plaine. Voyant<ref>''C'' de la campagne, voyant | ''1604'' de la campagne : voyant</ref> que nostre langue estoit povre<ref>''BC'' pauvre</ref>, il tacha |
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de l’enrichir de beaux epithetes, inventa mots nouveaux, renouvela |
de l’enrichir de beaux epithetes, inventa mots nouveaux, renouvela |
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les vieux, et traça le chemin |
les vieux, et traça le chemin<ref>''BC'' il tascha de la desfricher, et enrichir, inventant mots nouveaux, r’appellant |
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et provignant les vieux, adoptant les estrangers, et la parant [''C'' la revestant] |
et provignant les vieux, adoptant les estrangers, et la parant [''C'' la revestant] |
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de propres Epithetes, et de mots heureusement composez [''C'' composez à la façon |
de propres Epithetes, et de mots heureusement composez [''C'' composez à la façon |