« Les Bons Enfants/Le petit voleur » : différence entre les versions

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{{sc|Jacques}}. —
Mon histoire s’appelle ''Lele Petit Voleur''.
 
{{sc|Marguerite}}. —
JACQUES<BR>
Mon histoire s’appelle ''Le Petit Voleur''.
 
MARGUERITE<BR>
C’est joli cela ; ce sera amusant, je crois.
 
{{sc|Jacques}}. —
JACQUES<BR>
Il y avait une fois un petit garçon de huit ans, qui s’appelait Marc ; il était domestique dans un château.
 
{{sc|Valentine}}. —
VALENTINE<BR>
Comment ! un domestique de huit ans ?
 
{{sc|Jacques}}. —
JACQUES<BR>
Un domestique, c’est-à-dire pas un domestique vrai ; mais c’était le fils d’un domestique, et il
avait pour service de jouer avec les enfants de la maison, de manger les gâteaux et les fruits qui restaient de leur dîner, et autres choses de ce genre. Il y avait dans la maison un autre petit garçon, de neuf ans, nommé Michel, qui était le fils du cocher, et qui aurait bien voulu faire le même service que Marc ; mais la bonne ne voulait pas, parce que Michel était menteur et grognon.
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Quand ils eurent bien longtemps regardé ce lion, qui tenait dans sa gueule la tête d’un malheureux Arabe, et qui était entouré d’hommes, de femmes et d’enfants égorgés, déchirés, Marc leva la tête et aperçut Michel.
 
{{sc|Marc}}. —
MARC<BR>
Tiens ! Michel. Que veux-tu ?
 
MICHEL<BR>{{sc|Michel}}. — Ton père te demande ; il te fait dire de descendre tout de suite.
 
— J’y vais, dit Marc en se levant. Pardon, messieurs, si je vous laisse ; mais papa a besoin de moi, il faut que j’y aille.
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— Comment cela, papa ?
 
— Michel est un mauvais sujet ; c’est déjà beaucoup contre lui. Quand il a descendu le livre, il est resté longtemps sans revenir, après avoir demandé à la cuisine un couteau pour votre bonne, qui ne l’avait pas demandé et qui n’en a pas eu. Il cachait ses deux mains sous sa blouse en s’en allant, et il est resté longtemps enfermé dans sa chambre. En effet, on les y a trouvées. Mais nous savons que Marc est un bon et honnête garçon. Il a été chez son père pour préparer une surprise qu’ils veulent vous faire demain, mes enfants, et il vous a même quittés le plus tôt qu’il a pu pour terminer son travail. Il a eu l’air surpris et indigné quand Michel l’a accusé ; quand on a trouvé les images à l’endroit que Michel a indiqué, son visage a exprimé une honnête colère et il s’est écrié : "« C’est toi qui les y a mises !" » Toutes les apparences sont contre Michel, et pour Marc selon moi. Tout à l’heure je m’assurerai du vrai coupable.
 
— Comment ferez-vous, papa ?
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« Voilà, dit Jacques. Mon histoire vous a-t-elle ennuyés ? »
 
{{sc|Camille}}. —
CAMILLE<BR>
Au contraire, beaucoup amusés.
 
{{sc|Élisabeth}}. —
ÉLISABETH<BR>
Elle est charmante, ton histoire.
 
{{sc|Sophie}}. —
SOPHIE<BR>
Bien plus jolie que la mienne.
 
{{sc|Valentine}}. —
VALENTINE<BR>
Quelle bonne idée a eue monsieur… monsieur… Comment s’appelle-t-il ?
 
{{sc|Jacques}}. —
JACQUES<BR>
M. d’Aurlin.
 
{{sc|Marguerite}}. —
MARGUERITE<BR>
Et comme Michel était bête ! il aurait dû penser qu’un panier ne pouvait pas deviner !
 
{{sc|Madeleine}}. —
MADELEINE<BR>
Mais il ne savait pas ce que c’était ; il pouvait croire que c’était une bête qui était dedans.
 
{{sc|Marguerite}}. —
MARGUERITE<BR>
Une bête ne peut pas deviner un voleur, pas plus qu’un panier.
 
{{sc|Pierre}}. —
PIERRE<BR>
Les méchants craignent toujours d’être découverts ; c’est pourquoi on leur fait si facilement peur.
 
{{sc|Henri}}. —
HENRI<BR>
C’est donc pour cela que les Anglais ont toujours peur des Français ?
 
{{sc|Léonce}}. —
LÉONCE<BR>
Qui est-ce qui t’a dit cela ?
 
{{sc|Henri}}. —
HENRI<BR>
Ce sont eux-mêmes. Les petits Anglais que je voyais cet hiver aux Tuileries disaient toujours que les
Français les attaqueraient, les brûleraient, leur prendraient leurs villes, et que pour cela ils étaient obligés de faire beaucoup de canons, de bâtir des vaisseaux et beaucoup d’autres choses très chères. J’étais content quand ils me disaient cela, parce que je sais bien que les Français se moquent bien de leurs canons, de leurs vaisseaux et de leurs murs.
 
{{sc|Pierre}}. —
PIERRE<BR>
Quand je serai grand, je me ferai marin, pour me battre contre les Anglais.
 
— Moi aussi ! moi aussi ! dirent tous les garçons.
 
{{sc|Sophie}}. —
SOPHIE<BR>
Et nous autres, que ferons-nous pour vous aider ?
 
{{sc|Jacques}}. —
JACQUES<BR>
Vous ? vous serez nos cantinières.
 
{{sc|Valentine}}. —
VALENTINE<BR>
C’est cela ! nous vous soignerons quand vous serez blessés.
 
{{sc|Élisabeth}}. —
ÉLISABETH<BR>
Et nous vous enterrerons quand vous serez morts.
 
ARTHUR<BR>{{sc|Arthur}}. — Je te remercie bien, par exemple. Un beau service que tu nous rendras !
 
{{sc|Élisabeth}}. —
ÉLISABETH<BR>
Plus grand que tu ne penses ; car nous prierons pour vous en vous enterrant, sans quoi personne n’y penserait.
 
{{sc|Madeleine}}. —
MADELEINE<BR>
En attendant les enterrements, continuons nos histoires. Qui a le numéro 3 ?
 
{{sc|Pierre}}. —
PIERRE<BR>
C’est moi ; mais il est un peu tard. Je vous raconterai quelque chose demain.
 
{{sc|Camille}}. —
CAMILLE<BR>
Pierre a raison ; il est bientôt temps de se coucher. »