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CONCURRENCE
AUX LANGUES NATIONALES

M. Couturat nous dit que sa langue auxiliaire ne serait pas l’ennemie, mais la meilleur amie des langues nationales, et M. de Beaufront nous fait la même affirmation pour son Espéranto. En lisant ces lignes, je n’ai pu retenir mon étonnement. La langue artificielle la meilleure amie des langues nationales !!!

Enfin, puisque cette affirmation nous vient de deux personnalités aussi autorisées que M. de Beaufront et M. Couturat, je ne peux pas ne pas y répondre.

Transportons-nous par la pensée dans une de ces contrées lointaines où la civilisation est aux prises avec la barbarie.

Dans quelque coin perdu d’un pays encore sauvage, deux hommes, deux véritables missionnaires dont le dévouement, on peut bien dire l’héroïsme, est d’autant plus admirable qu’il est plus obscur, luttent pour établir, au profit de la civilisation, la langue et l’influence de leurs patries respectives. L’un est envoyé par les missions évangéliques anglaises, l’autre par l’Alliance française, une des plus nobles et des plus patriotiques institutions que je connaisse.

Mais voici que survient un nouveau missionnaire, un Espérantistes ; il offre aux deux adversaires de faire cesser leur différend, et de les mettre d’accord, et, pour ce faire, suivant un exemple connu, le nouveau Perrin Dandin avale l’huître, et remet les coquilles aux plaideurs. Ceux-ci, fort peu satis-