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tant du coude de l’Oubangui. Faute de porteurs, il dut diviser sa troupe en trois fractions ; la première, qu’il commandait lui-même, avait atteint El Kouti. Il fut assassiné là avec son interprète Saïd, et la petite Niarinzé fut faite prisonnière.

Le deuxième groupe, commandé par Biscarrat, ne fut pas plus heureux. Biscarrat fut tué et les quelques hommes qui l’entouraient massacrés ou prisonniers.

La troisième portion, commandée par M. Nebout, prévenue à temps de la mort de ses camarades par l’un des fuyards, se replia et revint à Brazzaville.

Entre temps, le Comité de l’Afrique française avait constitué une deuxième mission sous les ordres de M. Dybowski pour renforcer la mission Crampel, qui arriva à Libreville en février 1891. À Brazzaville, elle apprit par M. Nebout, le massacre de la mission Crampel ; celui-ci se mit sous les ordres de M. Dybowski, lequel, par la mort de Crampel, devenait le chef de la nouvelle expédition. Le point atteint par M. Dybowski est situé dans les environs du 7e degré Nord, c’est-à-dire à 200 kilomètres environ de l’endroit où était mort Crampel. Les résultats de cette deuxième mission furent surtout scientifiques. Elle ne rapporta pas de documents bien nouveaux sur les circonstances qui avaient entouré la mort de Crampel, et le doute continua à planer sur ce lugubre drame. Tout ce qu’on put savoir fut que Crampel avait été assassiné chez un chef musulman nommé Senoussi, à l’instigation du Targui Ichekkad. On verra plus tard que ce dernier point est faux. M. Dybowski, après avoir fondé un poste sur la rivière Kémo, à 60 kilomètres de son embouchure, revint en France, malade.

Pendant que la mission Dybowski était en route, Fourneau revenait à Libreville. Mon temps de séjour dans la colonie était expiré. Nous rentrâmes en France par le même paquebot.

Les échecs successifs subis par les missions françaises augmentaient encore en moi le désir de parvenir au Tchad. J’étais hanté de cette idée fixe qui se gravait de plus en plus dans mon crâne de Lorrain et je me souviendrai toujours d’une cer-