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aux millions du Canadien, pour les obtenir, ce n’est plus par années qu’il faudrait compter, mais par siècles.

Les délégués et les espérantistes feraient bien de mettre une sourdine à l’instrument sur lequel ils chantent leurs louanges.

Ces exagérations évidentes sur certains points peuvent susciter la méfiance sur leurs autres affirmations.

Avant de terminer avec l’Espéranto, je dois encore signaler un de ses défauts, c’est le

MANQUE DE NEUTRALITÉ

Les promoteurs de la délégation et les espérantistes sont d’accord sur le point suivant : la neutralité absolue est la condition essentielle, fondamentale, sine qua non, de toute langue artificielle.

C’est en vertu de ce principe qu’ils condamnent toutes les langues mortes ou vivantes ; c’est également, disent-ils, pour avoir enfreint ce principe que le Volapuk, d’origine slave et germaine, est tombé ; c’est pour eux un article de foi, un dogme ; hors de la neutralité, point de salut ; pas de langue artificielle ; et tous crient en chœur : il n’y a qu’une seule langue artificielle qui possède cette qualité indispensable : c’est l’espéranto. Ce point vaut d’être examiné.

Plusieurs journaux ont raconté l’anecdote suivante : « M. Laisant, le distingué conférencier espérantiste, nous mettait sous les yeux une carte postale en nous invitant à la lire. Qu’est-cela, lui demandions-nous ? Ce n’est pas du latin, on dirait du provençal ou quelque patois des provinces du Midi. — Non, dit M. Laisant, c’est de l’Espéranto. » Est-ce là une langue neutre ?

J’ouvre le Dictionnaire espéranto-français ; je tombe sur les lettres L et M et j’y remarque les mots suivants :