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son origine est ramenée à un processus d’association. C’est tout ce que nous en savons. Toutefois Berkeley lui-même le conçoit en même temps comme un langage de signes émané de Dieu et que nous apprenons par la voie de l’association.

Dans son examen des idées abstraites (introduction aux Principles of Knowledge), il tourne sa polémique contre Locke, en qui il voit le dernier représentant considérable de la vieille théorie de l’abstraction, Locke nous attribuait un pouvoir d’abstraction en ce sens, que nous avons la faculté de former des idées contenant des marques distinctives communes seulement à plusieurs objets. De trois idées, de l’idée d’une chose verte, d’une chose rouge et d’une chose jaune, nous pouvons « abstraire » par exemple l’idée de couleur en général (ni verte, ni rouge, ni jaune). Berkeley conteste que des idées de ce genre puissent exister dans notre conscience : nous pouvons naturellement diviser une idée, par exemple nous représenter une partie d’un objet sans ses autres parties ; mais nous ne pouvons pas former d’idées nouvelles, ayant pour fond ce qu’il y a de « commun » à plusieurs qualités ; nous avons des mots pour désigner ce caractère commun, mais nous n’avons pas d’idée du caractère même. Cela ne veut pas dire que nous ne puissions former des idées générales valables pour tout un groupe de phénomènes ; mais cela tient à ce qu’une idée, concrète en soi, individuelle (particular) sert à représenter (represent or stand for) toutes les autres idées concrètes de la même espèce. Nous pensons en exemples !

Par cet examen, Berkeley a encore fourni une contribution considérable à la psychologie. Nous laissons à celle-ci le soin de montrer ce qui manque encore à Berkeley pour réaliser une théorie complète des idées générales, et nous passons à l’examen des conséquences philosophiques que Berkeley tire de ses recherches psychologiques.

c) Conséquences pour la théorie de la connaissance.

Berkeley dit (dans les Principles) qu’on ne s’avise pas d’attribuer l’existence aux objets du sens intérieur, quand ils ne sont pas perçus ; on est par contre d’avis que les objets du sens extérieur existent, qu’ils soient perçus ou non. Mais c’est là