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que l’esprit divin est extrêmement différent de l’esprit humain ; l’athée, que le principe régnant dans le monde a cependant une certaine analogie avec l’esprit humain ; le dogmatique avoue que son opinion est liée à de grandes difficultés, et le sceptique, que malgré les difficultés nous ne pouvons nous en tenir au doute pur et simple. L’important est que les préjugés n’émoussent pas la philanthropie naturelle et le sentiment de justice. —

La façon dont Hume traite le problème religieux marque un grand progrès. Ses dialogues restent comme monument durable avec la critique de la théologie faite par Kant dans sa Critique de la raison pure. À vrai dire, il n’a pas encore été fait de réponse à ces deux ouvrages. En ce qui concerne le côté psychologique de la religion, il faudrait bien une plus grande profondeur de pensée et de sentiment que ne le comportait l’esprit prosaïque de Hume ; et pour l’intelligence historique de la religion, ses matériaux n’étaient pas non plus suffisants. Mais à ces deux points de vue il a indiqué des pensées qui firent progresser les recherches ultérieures. Sa saine méthode empirique prête à son investigation une valeur durable. C’est le plus important devancier du positivisme moderne.


6. — Successeurs et critiques de Hume en Angleterre

Hume marque l’apogée du développement de la pensée philosophique en Angleterre au XVIIIe siècle. En partant des points de vue que Bacon et Hobbes, mais surtout Locke avaient fait valoir, on avait atteint les dernières conséquences qu’on pouvait en tirer ; l’ordre d’idées où l’on s’était engagé avait été suivi jusqu’au bout par ces éminents penseurs ; l’un reprenait la tâche où l’autre s’arrêtait. Le développement ne pouvait se poursuivre qu’en partant de points de vue entièrement nouveaux, étrangers à l’horizon de l’École anglaise, qui devaient venir d’un autre pays et qui en vinrent en effet. Cela n’empêche pas que, après Hume et avant le long arrêt subi par l’activité philosophique en Angleterre et qui va presque à notre siècle, il a paru une série d’ouvrages considérables complétant et conti-