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Malgré tous ces soins préliminaires, il arrive encore souvent que la nécessité d’avoir des eaux, que les moyens qu’on emploie pour les faire arriver et les conserver, que leur reflux sur les propriétés voisines, et que souvent aussi les passages qu’on intercepte, amènent beaucoup de difficultés ; de là, en Dombes, la phrase proverbiale que ''les étangs sont des nids à procès''.
Malgré tous ces soins préliminaires, il arrive encore souvent que la nécessité d’avoir des eaux, que les moyens qu’on emploie pour les faire arriver et les conserver, que leur reflux sur les propriétés voisines, et que souvent aussi les passages qu’on intercepte, amènent beaucoup de difficultés ; de là, en Dombes, la phrase proverbiale que ''les étangs sont des nids à procès''.


{{p|9:5:2|}}{{T6|§ {{rom-maj|ii}}. — Du bief, de la pêcherie et du canal de vidange.}}
{{p|9:6:2|}}{{T6|§ {{rom-maj|ii}}. — Du bief, de la pêcherie et du canal de vidange.}}


Après tous ces préliminaires, nous arrivons à la construction de l’étang : le premier travail consiste à faire, dans la partie la plus basse indiquée par le niveau, un fossé ou bief de 2 à 3 mètres de largeur et de 40 à 50 centimètres de profondeur ; ce fossé D, qui part de l’origine des eaux, vient aboutir à la chaussée de l’étang (''fig''. 199).
Après tous ces préliminaires, nous arrivons à la construction de l’étang : le premier travail consiste à faire, dans la partie la plus basse indiquée par le niveau, un fossé ou bief de 2 à 3 mètres de largeur et de 40 à 50 centimètres de profondeur ; ce fossé D, qui part de l’origine des eaux, vient aboutir à la chaussée de l’étang (''fig''. 199).
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A une douzaine de pieds de distance de cette chaussée, on creuse un réservoir C de 15 à 30 pieds de diamètre, suivant l’étendue de l’étang, et d’un pied de profondeur de plus que le bief, auquel on donne le nom de pêcherie, et qui sert à rassembler le poisson pour la pèche ; le bief se termine par un canal M. E destiné à l’évacuation de l’étang, et sur lequel doit s’asseoir la chaussée O. La partie supérieure ou le toit de ce canal doit être au niveau du fond du bief, afin que l’étang et son bief se vident en entier. Ce canal se construit en bois, en pierre ou en brique ; en bois il est moins durable et plus coûteux, alors même qu’au lieu de creuser dans un chêne de grande dimension, on le fait en plateaux de 3 pouces d’épaisseur. Lorsqu’on le fait en bois, pour que sa durée soit plus longue, on l’enfonce dans le sol de manière à ce qu’il reste toujours plein d’eau ; précaution inutile lorsqu’on le fait en pierre ou en brique. Dans ce dernier cas, on le couvre avec des dalles en pierre ou une voûte de briques. Sa dimension est très importante : il faut qu’elle soit telle qu’il puisse vider facilement l’étang en un petit nombre de jours, et que lorsque l’étang est en assec, il débite les eaux des grandes pluies sans qu’elles s’extravasent sur le sol de l’étang ; leur épanchement, et surtout leur séjour, nuisent d’ordinaire beaucoup aux récoltes : outre qu’elles peuvent immédiatement les affaiblir ou les détruire, elles donnent de la force aux plantes aquatiques qui bientôt les recouvrent, les oppriment et réduisent à rien leurs produits. Ces inconvénients peuvent se prévenir en grande partie, comme nous le verrons plus tard, par l’établissement d’une rivière de ceinture ; mais ces rivières n’existent pas partout, et elles sont quelquefois insuffisantes, en sorte qu’il est toujours nécessaire d’avoir un canal d’assez forte dimension pour diminuer les chances d’accident.
A une douzaine de pieds de distance de cette chaussée, on creuse un réservoir C de 15 à 30 pieds de diamètre, suivant l’étendue de l’étang, et d’un pied de profondeur de plus que le bief, auquel on donne le nom de pêcherie, et qui sert à rassembler le poisson pour la pèche ; le bief se termine par un canal M. E destiné à l’évacuation de l’étang, et sur lequel doit s’asseoir la chaussée O. La partie supérieure ou le toit de ce canal doit être au niveau du fond du bief, afin que l’étang et son bief se vident en entier. Ce canal se construit en bois, en pierre ou en brique ; en bois il est moins durable et plus coûteux, alors même qu’au lieu de creuser dans un chêne de grande dimension, on le fait en plateaux de 3 pouces d’épaisseur. Lorsqu’on le fait en bois, pour que sa durée soit plus longue, on l’enfonce dans le sol de manière à ce qu’il reste toujours plein d’eau ; précaution inutile lorsqu’on le fait en pierre ou en brique. Dans ce dernier cas, on le couvre avec des dalles en pierre ou une voûte de briques. Sa dimension est très importante : il faut qu’elle soit telle qu’il puisse vider facilement l’étang en un petit nombre de jours, et que lorsque l’étang est en assec, il débite les eaux des grandes pluies sans qu’elles s’extravasent sur le sol de l’étang ; leur épanchement, et surtout leur séjour, nuisent d’ordinaire beaucoup aux récoltes : outre qu’elles peuvent immédiatement les affaiblir ou les détruire, elles donnent de la force aux plantes aquatiques qui bientôt les recouvrent, les oppriment et réduisent à rien leurs produits. Ces inconvénients peuvent se prévenir en grande partie, comme nous le verrons plus tard, par l’établissement d’une rivière de ceinture ; mais ces rivières n’existent pas partout, et elles sont quelquefois insuffisantes, en sorte qu’il est toujours nécessaire d’avoir un canal d’assez forte dimension pour diminuer les chances d’accident.


{{p|9:5:3|}}{{T6|§ {{rom-maj|iii}}. — De la construction de la chaussée.}}
{{p|9:6:3|}}{{T6|§ {{rom-maj|iii}}. — De la construction de la chaussée.}}


Après l’établissement du bief et du canal, nous arrivons à la construction de la chaussée : le niveau a donné sa hauteur, parce qu’elle doit s’élever à 60 centimètres au-dessus du niveau de l’étang plein. Sa base doit être au moins triple de sa hauteur, et sa surface supérieure doit avoir pour largeur la hauteur de la chaussée. La pente A (''fig''. 200) du côté de l’étang doit être moins rapide qu’en dehors B ; elle doit avoir moins de 45 degrés, surtout si la chaussée est exposée aux vents du nord
Après l’établissement du bief et du canal, nous arrivons à la construction de la chaussée : le niveau a donné sa hauteur, parce qu’elle doit s’élever à 60 centimètres au-dessus du niveau de l’étang plein. Sa base doit être au moins triple de sa hauteur, et sa surface supérieure doit avoir pour largeur la hauteur de la chaussée. La pente A (''fig''. 200) du côté de l’étang doit être moins rapide qu’en dehors B ; elle doit avoir moins de 45 degrés, surtout si la chaussée est exposée aux vents du nord