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LA FÉERIE ROMANTIQUE EN FRANCE

dans l’ombre du confessionnal, parce qu’il regarde humblement au fond de soi-même, en saurait sur ce point beaucoup plus long que Merlin l’Enchanteur, avec son immense appareil mythologique, féerique et symbolique.


IV

LES FÉES DE GEORGE SAND


Comme Quinet, George Sand a songé que la défroque féerique se prête merveilleusement à habiller une âme de philosophie, et, pour les lecteurs de la Revue des Deux Mondes, elle écrit, en 1862, le conte de la Coupe. Des femmes jeunes et vieilles, rieuses et pensives, ont redouté la destinée commune qui est de vieillir, de vieillir encore, de souffrir et de mourir, et, pour échapper à cette destinée, elles ont bu à la coupe d’immortalité. Ces femmes sont devenues des fées à la mode de George Sand. Il leur est interdit par Dieu de nuire à la vie humaine. Elles savent beaucoup de choses, et elles en ignorent plus encore. Cependant, l’auteur nous les représente comme des intellectuelles. Leur reine est belle, savante, grave et même un peu triste.

Comment le petit prince Herman tombe au pouvoir de la jeune fée Zilla qui l’élève, comment il est rejoint, chez les fées, par son précepteur Bonus, cela forme la matière d’un assez long récit. Devenu grand, il amènera dans leur royaume la jeune paysanne Bertha, qu’il aime et qu’il épouse ; ils auront des enfants.