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AU SPITZBERG.

parler du cabinet de travail du grand Frédéric. La pièce témoin des rêveries de l’écrivain conquérant et du roi philosophe a été conservée par un religieux respect telle qu’il l’a laissée ; elle est fort étroite, éclairée par une haute fenêtre, meublée de fauteuils recouverts d’un satin feuille morte tout usé ; près de la fenêtre est un petit canapé couvert d’une housse de toile blanche ; c’est là que s’asseyait le roi. Devant le canapé, une table couverte d’un velours fané ; près de la table, un fauteuil de cuir, quelques livres reliés en maroquin rouge sur une planche, un buste Cicéron au-dessus de la porte ; tout cela est un, triste, froid et sec comme l’esprit philosophiquc. La bibliothèque communique avec le cabinet ; elle est spacieuse et encombrée, elle a aussi été gardée intacte. Sur un pupitre je vis un gros livre ouvert, c’étaient les xuvres françaises du héros de la Prusse ; il a pour litre : Épitres familières, avec privilége d’Apollon. Ce volume est sans prix ; il est annoté tout entier de la main de Voltairc. Je lus sur la première page :

Je vous recommanderai pour l’avenir d’éviter les redites, et d’élaguer ainsi les branches du plus bel arbre du monde !

Et plus loin : Trop d’abondance est un défaut, mais c’est aussi le plus facile à corriger. Il est impossible de mieux concilier la leçon du critique avec les devoirs du courtisan. Ce livre doit être bien curieux à parcourir ; malheureusement on ne me laissa pas le temps d’y jeter 7 gibec by Google