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LA FÉERIE ROMANTIQUE EN FRANCE

sous-titre, digne de nous faire rêver ! L’histoire idéale serait, paraît-il, l’intermédiaire entre l’idéal empirique de l’histoire, déterminé à posteriori par les faits, et son idéal philosophique, morne, immuable, éternel, qui ne considérerait que son point de départ et son point d’arrivée.

Il est clair que, pour Quinet, des personnages comme le prêtre Jean ou comme Jacques Bonhomme symbolisent une idée, une aspiration, présentes et agissantes à travers les mille aventures de la race humaine : sous la robe variée, changeante, chatoyante des faits, il prétend discerner l’âme de l’histoire. Edgar Quinet rend une sorte de culte à certaines idées, et se persuade de bonne foi qu’il les embrasse toutes. C’était un jeu pour lui d’interroger le sphinx sur les secrets de l’éternité, les obélisques sur les secrets du désert, les hiéroglyphes sur ceux des vieilles doctrines. Combien peut-il entrer de vérité humaine dans ces fictions sonores ? Une mince parcelle, et nous en recueillerions plus dans n’importe quel dialogue de paysans, sur la place d’un marché de petite ville, que dans les rêves magnifiques et surannés de tel cerveau fameux.

Par Merlin l’Enchanteur, Quinet veut nous exercer à vivre dans l’intimité familière de ses chères idées.


A. — Le symbolisme historique.


Le personnage de Merlin lui convenait à merveille. Au premier abord, il est vrai, ce choix a quelque chose d’étonnant, si l’on se rappelle que Merlin est,