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LA VIE ET LA MORT DES FÉES

souvenirs, de l’île des âmes et de leur dernier voyage : mythes qui hantent parfois encore les légendes et les chansons bretonnes, et dont Chateaubriand put surprendre quelques échos sur les lèvres des paysannes de sa région natale.

Mais le crime de Velléda, son amour pour Eudore, est découvert. Ses compatriotes veulent frapper l’étranger qu’ils accusent de l’avoir séduite. Elle confesse qu’elle-même a, volontairement et de propos délibéré, profané ses vœux, et elle se sert de sa faucille d’or pour mettre fin à ses jours.

Ainsi mourut, selon René qui porte ici le nom d’Eudore, la dernière fée de l’Armorique, coupable d’avoir préféré son amour à ses serments et à sa patrie.


II

BALKISS, LA FÉE AUX MIETTES


Tout le vague du romantisme apparaît dans la Fée aux Miettes, de Charles Nodier. Il mêle volontiers l’histoire et la légende, la vie et le rêve, la tradition sacrée et la fiction profane. La Fée aux Miettes n’a point le charme de son Trilby. Cependant elle est typique, surtout parce qu’elle est vieille, si vieille ! On l’a toujours vue, et personne ne sait d’où elle vient. Sa patrie est le romantisme, mais elle a des origines dans le dix-huitième siècle. On dirait qu’elle a frôlé le baquet de Mesmer, rencontré Cagliostro. Mais elle vient de plus loin, de beaucoup plus loin, d’après l’auteur, parce qu’elle fut peut-être la reine de Saba,