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LA VIE ET LA MORT DES FÉES

plus prétendre à la vie, et c’est lu preuve de leur aptitude à mourir. Velléda, Balkiss, la fée de Pictordu, sont des fées qui semblent fleurir un automne de féerie, comme la Viviane de Tennyson, attardée parmi nous avec un air de Belle au Bois dormant, comme les filles-fleurs de Parsifal, échappées d’un rêve d’Orient et de moyen âge, pour se jouer autour de l’incomparable Kundry.


II

LE DÉSESPOIR DE VELLÉDA


« Elle tenait à la main une de ces lampes romaines qui pendent au bout d’une chaîne d’or. Ses cheveux blonds, relevés à la grecque sur le sommet de sa tête, étaient ornés d’une couronne de verveine, plante sacrée parmi les druides. Elle portait pour tout vêtement une tunique blanche. Fille de roi a moins de grandeur, de noblesse et de beauté…

« — … Sais-tu, me dit alors la jeune barbare, que je suis fée ?

« Je lui demandai l’explication de ce mot :

« — Les fées gauloises, répondit-elle, ont le pouvoir d’exciter les tempêtes, de les conjurer, de se rendre invisibles, de prendre la forme de différents animaux.

« — Je ne reconnais pas ce pouvoir, répondis-je avec gravité ; comment pourriez-vous croire raisonnablement posséder une puissance que vous n’avez