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là le grand problème du XIXe siècle, et il est regrettable que ceux qui veulent le résoudre théoriquement, n’indiquent que des moyens de réglementation. Pourquoi n’osent-ils pas aller plus loin, interroger le mal dans sa source ? Ils seraient plus facilement en mesure de faire connaître le remède.

Le travail est devenu incertain, les salaires ont baissé ; peut-on s’en prendre à l’agriculteur et à l’industriel ? Non sans doute. L’incertitude du travail tient à des causes nombreuses auxquelles le producteur ne peut rien par lui-même. Quant au salaire, s’il est regrettable d’avoir à constater les modifications qu’il a subies, surtout dans l’agriculture et l’industrie, il faut cependant avouer que cette infériorité trouve son explication dans la nécessité imposée aux chefs des diverses exploitations de réduire, autant que possible, leurs dépenses, afin de pouvoir lutter, s’ils veulent rester dans les limites d’une loyale concurrence, ou tirer de leur travail un produit suffisant. Ce sont des maux dont le remède pourra être trouvé lorsque, par un long exercice, nos institutions auront porté tous leurs fruits et que, par une action plus puissante, ou par une réaction efficace, une plus grande somme de bien se dégagera du milieu de ces éléments encore en lutte.

C’est donc à la constitution de l’industrie et de l’agriculture en France, aux conditions dans lesquelles elles se trouvent, indépendamment de la volonté de l’industriel et du propriétaire, qu’il faut attribuer ce désordre intérieur qui compromet tant d’intérêts. Des efforts louables ont apporté à cette situation toutes les modifications praticables : mais il est un point au-delà duquel on est arrêté par l’inflexibilité des résistances qui tiennent à la nature même des choses.

Et maintenant, y a-t-il du moins dans la constitution de la famille obligée de demander son pain à un travail de chaque jour, quelque chose qui puisse la mettre à l’abri de ces terribles exigences ? La famille, on a beau vouloir le nier, s’en va tous les jours. Il n’y a plus de religion du foyer. On vit ensemble, on