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exercée du vieux magistrat ; — en effet, sans croire le moins du monde à ses bonnes intentions, elle ne savait pas encore s’il était plus dangereux de résister ou de céder. — Et pourquoi d’ailleurs, ajouta-t-elle, voulez-vous voir ce malheureux, dont la raison est à peu près perdue ? Il n’a nul désir, je vous assure, d’en exhiber les ruines à un appréciateur animé d’intentions aussi peu cordiales que les vôtres.

— Que savez-vous de mes intentions ? dit le Juge, plus confiant désormais dans le pouvoir de sa bénigne physionomie… Voyons, cousine Hepzibah, vous avez joué cartes sur table, et peut-être fort à propos… Écoutez-moi, maintenant ; et je vous expliquerai franchement les motifs de mon insistance. Il y a trente ans, à la mort de mon oncle Jaffrey, il fut constaté, — je ne sais si vous y prîtes garde, au milieu des tristes préoccupations produites par cet incident, — il fut constaté, dis-je que ses biens de tout genre, tels qu’ils figuraient dans l’inventaire de sa succession, étaient fort au-dessous de la valeur qu’on leur avait toujours attribuée. Il passait pour être immensément riche. Personne ne doutait qu’il ne dût être classé parmi les plus opulents propriétaires de son époque. Mais c’était une de ses excentricités, — je n’appelle pas ceci une folie, tant s’en faut — de dissimuler le chiffre de sa fortune au moyen de placements ignorés qu’il faisait à l’étranger, peut-être sous des noms supposés, comme aussi par d’autres combinaisons fort connues des capitalistes, mais que je n’ai pas besoin de spécifier ici. Le testament de l’oncle Jaffrey, ainsi que vous le savez sans doute, me constituait son légataire universel, avec la seule réserve d’une jouissance viagère, vous attri-