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vint à la cour de France. En faveur auprès de Philippe-Auguste, il fut souvent envoyé à Rome, afin d’obtenir du pape la rupture du mariage du roi avec Ingeburge. Le zèle et le dévouement dont il fit preuve dans cette circonstance lui valurent la confiance de Philippe-Auguste, qui le chargea de l’éducation de son fils naturel Pierre Charlot[1], en l’honneur duquel il composa un poème latin intitulé Karlotis, aujourd’hui perdu[2]. Chapelain du roi, il vécut dans son entourage et fut souvent témoin de ses actions ; c’est ainsi qu’il put assister à la bataille de Bouvines, dont il nous donne un récit très vivant et très détaillé. Ce fut même peut-être à l’occasion de ce récit qu’il voulut retracer les événements antérieurs pour qu’ils pussent lui servir comme de préambule, et qu’ensuite il donna un résumé de l’œuvre de Rigord, afin de remonter jusqu’à la naissance de son héros. Au reste, la même pensée lui dicta son poème la Philippide, dont la bataille de Bouvines est aussi le couronnement. Sa chronique, comme ce poème, se termine après cette victoire, et les différents récits des événements postérieurs à cette date furent ajoutés par quelque moine de Saint-Denis[3]. Ce ne fut pas la mort qui l’empêcha, comme Rigord, de continuer sa chronique, car nous voyons par sa Philippide[4] qu’il vivait encore quand Louis VIII monta sur le trône et qu’il fut

  1. Pierre Charlot, né entre le 14 juillet 1208 et le 14 juillet 1209, devint évêque de Noyon et mourut en vue de Chypre le 9 octobre 1249 (Delaborde, Œuvres de Rigord et de Guillaume le Breton, t. II, p. 4, note 1).
  2. On n’en possède plus que la dédicace en vers à Pierre Charlot.
  3. H.-F. Delaborde, Œuvres de Rigord et de Guillaume le Breton, t. I, p. 299, note 10, et p. 323, note 4.
  4. Vers la fin de ce poème, liv. XII, après le vers 489, dans H.-F. Delaborde, op. cit., t. II.