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LE BATTEUR D’ESTBAÛB. |
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— Pourquoi donc ? Le but de mon voyage est maintenant |
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— |
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rempli. Je voulais vous voir, je vous ai vue ; j’avais besoin |
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Pourquoi donc ? Le but de mon voyage est maintenant |
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de vous parler, je vous ai parlé. Pourquoi vous imposerais-je |
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plus longtemps l’ennui et l’embarras de ma présence ? |
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de vous parler, je vous ai parlé. Pourquoi vous imposerais- |
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jeplus longtemps i’ennui et l’embarras de ma présence ? |
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Vous ne vous imaginez pas, du moins je l’espère, que je |
Vous ne vous imaginez pas, du moins je l’espère, que je |
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m’abaisserai jusqu’aux prières pour vous faire accepter mes |
m’abaisserai jusqu’aux prières pour vous faire accepter mes |
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bienfaits. Votre refus insensé, vos accusations |
bienfaits. Votre refus insensé, vos accusations outrageantes |
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ont rendu désormais toutes autres relations impossibles |
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entre nous. Je n’ai plus qu’un mot à ajouter : si un malheur |
entre nous. Je n’ai plus qu’un mot à ajouter : si un malheur |
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arrive, ne l’attribuez pas à ma fierté blessée, mais bien à |
arrive, ne l’attribuez pas à ma fierté blessée, mais bien à |
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votre |
votre orgueilleuse présomption. |
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Le vrai sens dé ces paroles échappait en partie à Pano- |
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Le vrai sens dé ces paroles échappait en partie à Panocha, |
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cha, qui ignorait l’entretien qu’avaient eu les jeunes filles |
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qui ignorait l’entretien qu’avaient eu les jeunes filles |
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ensemble ; mais l’arrogance de ce langage le blessa, et, |
ensemble ; mais l’arrogance de ce langage le blessa, et, |
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voyant que sa maîtresse gardait le silence, il crut devoir lui |
voyant que sa maîtresse gardait le silence, il crut devoir lui |
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venir en aide |
venir en aide. |
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— |
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— Señora doña Maria, s’écria-t-il, tout en gesticulant |
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avec une extrême vivacité, je sais trop bien quels sont les |
avec une extrême vivacité, je sais trop bien quels sont les |
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devoirs d’un caballero pour songer un seul instant à |
devoirs d’un caballero pour songer un seul instant à menacer |
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une femme ; toutefois, il m’est permis de vous donner |
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un conseil. Eh bien, croyez-moi, |
un conseil. Eh bien, croyez-moi, señora, n’essayez jamais |
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de nuire à la bien-aimée maîtresse du rancho de la |
de nuire à la bien-aimée maîtresse du rancho de la Ventana… |
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elle a des amis et des serviteurs qui, tous, depuis le |
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premier jusqu’au dernier, se feraient tuer pour elle ! |
premier jusqu’au dernier, se feraient tuer pour elle !… Malheur |
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à qui essayerait de troubler sa tranquillité ! |
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Il y avait dans la parole de Panocha, et en dépit de la |
Il y avait dans la parole de Panocha, et en dépit de la |
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grotesque pantomime dont il l’accompagnait,l’accent d’une |
grotesque pantomime dont il l’accompagnait, l’accent d’une |
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ardente conviction et d’un sincère enthousiasme ; à travers |
ardente conviction et d’un sincère enthousiasme ; à travers |
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ses paupières à moitié closes, ses yeux étincelaient comme |
ses paupières à moitié closes, ses yeux étincelaient comme |
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ceux d’un serpent. L’Américaine, malgré la grotesque |
ceux d’un serpent. L’Américaine, malgré la grotesque apparence |
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de son interlocuteur, ne put s’empêcher de tressaillir. |
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saillir. |
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— N’est-ce point vous que j’ai pris hier au soir pour un |
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— |
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danseur de corde ? lui demanda-t-elle froidement. |
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N’est-ce point vous que j’ai pris hier au soir pour un |
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danseur de corde ? lui demanda-t -elle froidement. |
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— Oui, señora, moi-même, répondit Panocha, dont le |
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— |
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visage se couvrit d’une teinte jaune-safran, signe du dernier |
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Oui, senora, moi-même, répondit Panocha, dont le |
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degré de l’émotion, mais j’ai compris plus tard votre |
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visage se couvrit d’une teinte jaune-safran, signe du deiv |
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nier degré de l’émotion, mais j’ai compris plus tard votre |
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erreur ; elle provenait de ce que mon costume n’était pas |
erreur ; elle provenait de ce que mon costume n’était pas |
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complet ; il me manquait ceci. |
complet ; il me manquait ceci. |
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Panocha désigna du doigt un "long couteau passé à sa |
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Panocha désigna du doigt un long couteau passé à sa |
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ceinture. |
ceinture. |
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<includeonly>{{Img float|style=font-size : 75% ; line-height : 75% ; |m=2em|file=Duplessis — Le Batteur d’estrade, 3 (p25 crop).jpg| width=500px| align=center| cap=Oh ! ce n’est point là une fausse lame qui rentre dans le manche.}}</includeonly> |
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— Oh ! ce n’est point là une fausse lame qui rentre dans |
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— |
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le manche et dont la pointe s’appuie sur la chair sans y laisser |
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Oh ! ce n’est point là une fausse lame qui rehtre dans |
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de traces, poursuivit le Mexicain en s’animant de plus |
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le manche et dont la pointe s’appuie sur la chair sans y lais- |
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en plus au cruel souvenir que l’Américaine acheva d’évoquer, |
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ser de traces, poursuivit le Mexicain en s’animant de plus |
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un de ces jouets comme j’en ai vu à Guaymas entre |
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en plus au cruel souvenir que l’Américaine acheva d’évo- |
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quer, un de ces jouets comme j’en ai vu à Guaymas entre |
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les mains des maromeros (ou saltimbanques) ambulants. |
les mains des maromeros (ou saltimbanques) ambulants. |
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C’est un acier finement trempé, et dont la piqûre est |
C’est un acier finement trempé, et dont la piqûre est mortelle ; |
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un acier qui, il n’y a pas longtemps encore, jetait, |
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sanglant et inanimé sur le sol, un redoutable adversaire, un |
sanglant et inanimé sur le sol, un redoutable adversaire, un |
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caballero vainqueur déjà de six ours gris, et qui avait eu |
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la malencontreuse inspiration d’insulter |
la malencontreuse inspiration d’insulter doña Maria. |
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’- Quoi ! s’écria miss Mary, c’est vous qui êtes l’assassin |
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— Quoi ! s’écria miss Mary, c’est vous qui êtes l’assassin |
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du marquis de Hallay ! Osez-vous donc vous vanter d’un |
du marquis de Hallay ! Osez-vous donc vous vanter d’un |
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tel crime ? |
tel crime ? |
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— |
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Le marquis de Hallay ! répéta Panocha, dont le visage |
— Le marquis de Hallay ! répéta Panocha, dont le visage |
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contracté par une colère concentrée refléta soudain |
contracté par une colère concentrée refléta soudain l’expression |
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d’une joie radieuse et immense, ce don Enrique |
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est un marquis ! |
est un marquis !… Quelle gloire pour moi, mon Dieu ! |
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L’arrivée de Grandjean, conduisant par la bride le cheval |
L’arrivée de Grandjean, conduisant par la bride le cheval |
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de miss Mary, coupa court aux déclamations du Mexicain. |
de miss Mary, coupa court aux déclamations du Mexicain. |
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— |
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— Señorita, dit l’Américaine, l’intention que vous avez |
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manifestée de ne rien accepter pour le séjour que j’ai fait |
manifestée de ne rien accepter pour le séjour que j’ai fait |
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au rancho, ne peut se concilier avec ma juste fierté. Je ne |
au rancho, ne peut se concilier avec ma juste fierté. Je ne |
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d’avoir mangé à votre table le pain et le sel de l’hospitalité, |
d’avoir mangé à votre table le pain et le sel de l’hospitalité, |
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Que vous dois-je ? |
Que vous dois-je ? |
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Il serait impossible dé rendre lé magnifique muuvement |
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Il serait impossible de rendre le magnifique mouvement |
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par lequel Antonia accueillit cette injure’ américaine. |
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par lequel Antonia accueillit cette injure américaine. |
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J’attends, reprit miss Mary, qui se sentait gênée par |
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— J’attends, reprit miss Mary, qui se sentait gênée par |
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l’éloquent silence de sa rivale. |
l’éloquent silence de sa rivale. |
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— Señora, répondit doucement Antonia, les bruits des |
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villes arrivent si affaiblis ici par la distance, qu’ils sont pour |
villes arrivent si affaiblis ici par la distance, qu’ils sont pour |
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nous plutôt des murmures que des leçons, aussi n’essayons- |
nous plutôt des murmures que des leçons, aussi n’essayons-nous |
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pas de les comprendre ; nous nous guidons seulement |
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d’après nos impressions intimes ; or, le premier sentiment |
d’après nos impressions intimes ; or, le premier sentiment |
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qu’éveille dans le |
qu’éveille dans le cœur de l’homme la vue du désert, c’est |
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celui |
celui de la charité. Le spectacle de nos solitudes nous donne, |
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avec la conscience de notre faiblesse, le respect de |
avec la conscience de notre faiblesse, le respect de l’hospitalité. |
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Si votre amour-propre s’irrite à la pensée que j’aie |
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été assez heureuse pour vous rendre un insignifiant service, |
été assez heureuse pour vous rendre un insignifiant service, |
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eh bien ! quand vous serez de retour dans vos opulentes |
eh bien ! quand vous serez de retour dans vos opulentes cités, |
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vous offrirez en mon nom l’obole de l’aumône à quelques |
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malheureux, et ce sera moi qui vous devrai de la reconnaissance. |
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connaissance. |
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L’Américaine ne répondit pas ; mais, tirant quelques |
L’Américaine ne répondit pas ; mais, tirant quelques |
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piastres de sa bourse, elle les présenta à Panocha en lui |
piastres de sa bourse, elle les présenta à Panocha en lui disant : |
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sant : |
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— Prenez ceci pour vous, señor ! |
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— |
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Prenez ceci pour vous, senor ! |
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Le Mexicain bondit d’indignation et se livra à une |
Le Mexicain bondit d’indignation et se livra à une nouvelle |
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pantomime des plus extravagantes, et qui, selon lui, |
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devait marquer « une délicatesse cruellement blessée. |
devait marquer « une délicatesse cruellement blessée. » |
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» |
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— Vous me refusez, señor ? insista froidement l’Américaine. |
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— |
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Vous me refusez, sefior ? insista froidement l’Améri- |
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— Si je vous refuse, dites-vous, señora ? c’est-à-dire que |
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caine. |
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— |
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Si je vous refuse, dites-vous, sefiûrâ ? c’est-à -direque |
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je suis outré ! |
je suis outré ! |
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Panocha prit alors vivement les piastres que lui offrait |
Panocha prit alors vivement les piastres que lui offrait |
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miss Mary, les glissa dans une de |
miss Mary, les glissa dans une de ses poches, et s’écria avec |
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une violence croissante : |
une violence croissante : |
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— |
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Je distribuerai cet argent aux pions du rancho, mais |
— Je distribuerai cet argent aux pions du rancho, mais |
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je |
je n’oublierai jamais l’offense que vous venez de me faire. |
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Non, jamais ! |
Non, jamais !… |
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Après cette déclaration pleine de fermeté et de noblesse, |
Après cette déclaration pleine de fermeté et de noblesse, |
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l’hidalgo s’éloigna d’un pas à la fois digne et rapide ; il |
l’hidalgo s’éloigna d’un pas à la fois digne et rapide ; il |
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craignait que l’Américaine ne revint sur sa détermination. |
craignait que l’Américaine ne revint sur sa détermination. |
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Miss Mary était montée à cheval. |
Miss Mary était montée à cheval. |
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— Adieu, señorita Antonia, dit-elle. Puis, se ravisant, |
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elle ajouta avec un singulier sourire : Au revoir ! |
elle ajouta avec un singulier sourire : Au revoir ! |
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Et frappant d’un coup de cravache la croupe de sa mon- |
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Et frappant d’un coup de cravache la croupe de sa monture, |
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ture, elle la mit au galop. |
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elle la mit au galop. |
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Ce ne fut qu’après après avoir perdu l’Américaine de vue |
Ce ne fut qu’après après avoir perdu l’Américaine de vue |
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qu’Antonia, sortant d’une méditation profonde, remarqua |
qu’Antonia, sortant d’une méditation profonde, remarqua |
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que le Canadien était resté. |
que le Canadien était resté. |
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Quoi ! Grandjean, lui dit-elle, |
— Quoi ! Grandjean, lui dit-elle, tu as laissé partir ta |
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maîtresse toute seule ? |
maîtresse toute seule ? |
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Miss Mary n’est plus ma maîtresse |
— Miss Mary n’est plus ma maîtresse. |
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Comment ! |
— Comment ! |
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Elle m’a remercié et payé mes gages. Nous ne nous |
— Elle m’a remercié et payé mes gages. Nous ne nous |
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devons plus rien l’un à l’autre. |
devons plus rien l’un à l’autre. |