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le temps estoit, ains disoit que par ses privilèges le Roy ne povoit oster la garde de sa main ; mais oncques n’y poit estre oïs pour le comte d’Artois et conestable, ains en mourut l’abés en la peine.

Item, li cuens de Haynau fet tant depuis, que à Hasnon out un abbé de son accord, frere Jean Biernier[1], lesquel asservi tout l’eglise envers le comte.

S’ensuivent cy-après comment li noble d’Ostrevant alerent plaider à Mons, et l’eglise aussy.

Il est vray que quant la bataille de Courtray eust esté, et li baron de France y furent mors, Lisle et Douay refurent aux Flamens, li comtes de Haynau demoura de l’accord du Roy ; auquel temps li Roys eust moult à faire sur les frontieres. Et adonc, li comte de Haynaut assembla les nobles d’Ostrevant et leur dist : « Vous sçavez le grand servage où vous estes en ce que vous allez plaider à Saint QUentin ; car si vous tuez un vilain, vous perdez corps ; et se vous n’estes tenuz, si perdés vos terres et chastiex. Or[2] vous sçavez que la coustume[3] de Haynaut est que qui tue un vilain, puisqu’il est chevalier ou fils de chevalier dessous XXVI ans, il est quitte pour XXVII blancs ; ce sont XXX tournois. Et avec ce, se nobles ou non forfait le corps en Haynaut, il ne pert ne heritage ne chastel ; et à ces noblesses je vous voudrais tenir. » Si que partant par les prieres[4], les promesses et li aucun doute, touts alerent de petit en petit plaider à Mons. Et en telle maniere le firent les eglises, excepté Anchin qui en a perdu belle franchise.

Or, quant li Roys eust desconfit les Flamens à Mons en Puelle, assés tost après, li comtes de Haynaut, qui mors est derrains[5], prist à femme la fille à Monsieur de Valois, sœur du Roy, qui moult soustint le comte de Haynaut en ses opinions ; car quand li roys Loys, Philippe et Charles contraignoient le comte à entrer en leur hommage de la terre d’Ostrevant, ils faisoient hommage, mais on ne le faisoit mie esclaercir de quoy. Or fest-on un accord du temps du Roy qui est, que quand li comtes de Haynau fit homage, que on bailla auditeurs

  1. La Gallia christiana, t. III, c. 404, ne donne aucun abbé de ce nom à cette époque, ni l’abbé Jules Dewez dans son Histoire de l’abbaye de Saint-Pierre d’Hasnon.
  2. Ms. Ou.
  3. En marge, dans le ms. : « dangereuse coustume ».
  4. Ms. peres.
  5. Guillaume Ier, dit le Bon, mort à Valenciennes le 7 juin 1337, avait épousé en 1305 Jeanne de Valois.