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{{tiret2|ment|moralement}} de la France. On la comptait toujours parmi « les Échelles du Levant », et ce n’en était pas la moins turque. Il ne s’y trouvait guère que sept cents Français, tous commerçants, presque tous « vieux Tunisiens », soumis – et attachés – au régime des Capitulations qui les constituait en « Nation française », communiquant avec le Bey par l’intermédiaire des,
{{tiret2|morale|ment}} de la France. On la comptait toujours parmi « les Échelles du Levant », et ce n’en était pas la moins turque. Il ne s’y trouvait guère que sept cents Français, tous commerçants, presque tous « vieux Tunisiens », soumis – et attachés – au régime des Capitulations qui les constituait en « Nation française », communiquant avec le Bey par l’intermédiaire des,
« députés de la nation », avec la France par l’intermédiaire du Consul. Aujourd’hui, la Tunisie compte, en dehors du corps d’occupation, plus de 29 000 Français, dont plus de 7 000 majeurs de vingt-cinq ans, inscrits aux listes électorales et divisés en trois ordres, savoir: 1 130 électeurs agricoles, quelque chose comme l’ordre des seigneurs-terriens, la noblesse ; 1 380 électeurs commerciaux, l’aristocratie d’argent ; et 4 500 « divers », non agricoles, non commerçants, moitié fonctionnaires et moitié « commun des martyrs », une façon de Tiers-État. Le changement est grand, mais ce n’est pas le seul. Avant l’occupation française il n’existait, cela va sans dire, rien qui ressemblât à un journal. Il se publie aujourd’hui en Tunisie, sans parler des revues et brochures, une vingtaine de périodiques, où toutes les opinions et tous les intérêts – voire toutes les rancunes, – peuvent se produire d’autant plus à l’aise qu’en débarrassant les journaux de l’entrave du cautionnement, le Résident actuel a mis la presse tunisienne sous le régime de notre loi de 1881.
« députés de la nation », avec la France par l’intermédiaire du Consul. Aujourd’hui, la Tunisie compte, en dehors du corps d’occupation, plus de 29 000 Français, dont plus de 7 000 majeurs de vingt-cinq ans, inscrits aux listes électorales et divisés en trois ordres, savoir: 1 130 électeurs agricoles, quelque chose comme l’ordre des seigneurs-terriens, la noblesse ; 1 380 électeurs commerciaux, l’aristocratie d’argent ; et 4 500 « divers », non agricoles, non commerçants, moitié fonctionnaires et moitié « commun des martyrs », une façon de Tiers-État. Le changement est grand, mais ce n’est pas le seul. Avant l’occupation française il n’existait, cela va sans dire, rien qui ressemblât à un journal. Il se publie aujourd’hui en Tunisie, sans parler des revues et brochures, une vingtaine de périodiques, où toutes les opinions et tous les intérêts – voire toutes les rancunes, – peuvent se produire d’autant plus à l’aise qu’en débarrassant les journaux de l’entrave du cautionnement, le Résident actuel a mis la presse tunisienne sous le régime de notre loi de 1881.