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L’AVIATEUR INCONNU

plus entendre parler de péripéties supplémentaires… En sorte que Mlle Bergemont, quand elle eut échangé quelques mots avec les personnes du voisinage, s’aperçut que la sympathie dont elle était entourée d’ordinaire, se mêlait à présent d’agacement et d’impatience.

— De toute nécessité, dit-elle à son fiancé, qu’elle avait rejoint sur la plage, il nous faut sortir de cette équivoque. Je ne suis pas comme mon père, Jean-Louis, je ne mets pas en doute votre bonne foi, mais…

— Ah ! M. Bergemont me refuse sa confiance ? interrogea le peintre.

— Oui, j’aime mieux vous en avertir. Papa, au fond, n’a jamais été tout à fait content de me donner à vous, non par antipathie mais parce qu’il a été obligé de s’avouer battu. Jugez donc s’il a saisi l’occasion de reprendre espoir !

— « Reprendre espoir » est une expression vraiment charmante lorsqu’il s’agit d’un futur beau-père qui souhaite ne l’être jamais !

Elvire ne releva pas cette réflexion amère ; passant au principal objet de sa préoccupation, elle reprit :

— Si papa conserve une secrète défiance, tout le reste de la maison est avec vous, Jean-Louis… Nous savons bien que l’Aviateur inconnu, c’était vous… Nous ne gardons à ce sujet aucune arrière-pensée !

— Vous me le dites avec tant de force, murmura Jean-Louis, que vous semblez chercher à vous convaincre vous-même !

— Oh ! mon ami !…

— Je ne vous en fais pas grief, Elvire chérie ! À la vérité, il m’arrive une complication par trop extraordinaire. Pour obtenir votre main, je n’hésite pas à affronter des périls, sur la nature desquels, évidemment, j’aurais mauvaise grâce à insister, mais qui n’en sont pas moins appréciables ; je réussis à m’embaucher dans l’aviation : grâce à des dispositions particulières, je parviens assez vite à piloter un appareil, j’exécute mon programme, je force, en un mot, M. Bergemont à être fidèle à son serment tout en comblant mes vœux… Et, au moment où je recueille le fruit de mes efforts, il faut qu’un misérable l’éloigne de mes mains… Je vous assure, Elvire, que malgré tout mon optimisme, je me demande s’il n’est point absurde de lutter quand l’être qui m’est le plus