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les Méloés restent sous la forme de pseudo-chrysalide ; mais en consultant l’analogie si complète que l’évolution des Méloés présente avec celle des Sitaris, il est à croire que quelques pseudo-chrysalides achèvent leur transformation dans la même année, tandis que d’autres, en plus grand nombre, restent stationnaires une année entière, et n’arrivent à l’état d’insecte parfait qu’au printemps suivant. Telle est aussi l’opinion de Newport.

Quoi qu’il en soit, j’ai trouvé à la fin du mois d’août une de ces pseudo-chrysalides arrivée déjà à l’état de nymphe. C’est avec le secours de cette précieuse capture que je pourrai terminer l’histoire de l’évolution des Méloés. Les téguments cornés de la pseudo-chrysalide sont fendus suivant une scissure qui embrasse toute la face ventrale, toute la tête, et remonte sur le dos du thorax. Cette dépouille, non déformée, rigide, est à moitié engagée, comme l’était la pseudo-chrysalide dans la peau abandonnée par la seconde larve. Enfin, par la scissure, qui la partage presque en deux, s’échappe à demi une nymphe de Méloé ; de manière que, suivant les apparences, à la pseudo-chrysalide aurait succédé immédiatement une nymphe, ce qui n’a pas lieu chez les Sitaris, qui ne passent du premier de ces deux états au second qu’en prenant une forme intermédiaire calquée sur celle de la larve qui mange la provision de miel.

Mais ces apparences sont trompeuses, car en enlevant la nymphe de l’étui fendu que forment les téguments pseudo-chrysalidaires, on trouve, au fond de cet étui, une troisième dépouille, la dernière de celles qu’a rejetées jusqu’ici l’animal. Cette dépouille adhère même