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sans pouvoir même se tenir dans la station normale, à cause de la débilité de ses pattes. Elle reste ordinairement immobile, couchée sur le flanc ; ou bien elle ne traduit sa somnolente activité que par de faibles mouvements vermiculaires.

Au moyen du jeu alternatif de ces contractions et de ces dilatations, si paresseuses qu’elles soient, la larve parvient cependant à se retourner bout à bout dans l’espèce de coque que lui forment les téguments pseudo-chrysalidaires, quand accidentellement elle s’y trouve placée là en bas ; et cette opération est d’autant plus difficile, que la cavité de la coque est à peu de chose près exactement remplie par la larve. L’animal se contracte, fléchit la tête sous le ventre, et fait glisser sa moitié antérieure sur sa moitié postérieure par des mouvements vermiculaires si lents, que la loupe peut à peine les constater. Dans moins d’un quart d’heure, la larve, d’abord renversée, se retrouve placée la tête en haut. J’admire ce jeu de gymnastique, mais j’ai de la peine à le comprendre, tant l’espace que la larve en repos laisse libre dans sa coque, est peu de chose relativement à ce qu’on est en droit d’attendre d’après la possibilité d’un pareil retournement. La larve ne jouit pas longtemps de cette prérogative qui lui permet de reprendre dans son habitacle, dérangé de sa position primitive, l’orientation qu’elle préfère, c’est-à-dire de se trouver la tête en haut.

Deux jours au plus après sa première apparition, elle retombe dans une inertie aussi complète que celle de la pseudo-chrysalide. En la sortant de sa coque d’ambre, on reconnaît que sa faculté de se contracter ou dilater à volonté, s’est engourdie si complètement,