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fins. Les mandibules sont petites, roussâtres vers l’extrémité, obtuses et excavées au côté interne en forme de cuiller. Au-dessous des mandibules se trouve une pièce charnue, couronnée par deux très petits mamelons. C’est la lèvre inférieure avec ses deux palpes. Elle est flanquée, de droite et de gauche, de deux autres pièces également charnues, étroitement accolées à la lèvre, et portant à l’extrémité un rudiment de palpe formé de deux ou trois très petits articles. Ces deux pièces sont les futures mâchoires. Tout cet appareil, lèvres et mâchoires, est complètement immobile, et dans un état rudimentaire qui met la description en défaut. Ce sont des organes naissants, encore voilés, embryonnaires. Le labre et la lame complexe formée par la lèvre et les mâchoires laissent entre elles une étroite fente, dans laquelle jouent les mandibules.

Les pattes sont purement vestigiaires, car bien que formées de trois petits articles cylindriques, elles n’ont guère qu’un demi-millimètre de longueur. L’animal ne peut en faire usage, non seulement dans le miel coulant où il habite, mais encore sur un sol consistant. Si l’on tire la larve de la cellule pour la mettre sur un corps solide et l’observer plus à l’aise, on voit que la protubérance démesurée de l’abdomen, en tenant le thorax relevé, empêche les pattes de trouver un appui. Couchée sur le flanc, seule station possible, à cause de sa conformation, la larve reste immobile, ou n’exécute que quelques mouvements vermiculaires et paresseux de l’abdomen, sans jamais remuer ses pattes débiles, qui ne pourraient d’ailleurs lui servir en aucune manière. En somme à l’animalcule si alerte, si actif du