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Après les observations que je viens de raconter, il me restait à fouiller la nappe de terre habitée par les Anthophores : j’aurai suivi dans ses transformations la larve de Méloé. C’était bien le Méloé à cicatrices dont je venais d’étudier la larve ; c’était bien lui qui ravageait les cellules de l’abeille maçonne car je le trouvais mort dans les vieilles galeries d’où il n’avait pu sortir. Une ample moisson m’était promise par cette occasion, qui ne s’est plus présentée. Il me fallut renoncer à tout. Mon jeudi touchait à sa fin ; je devais rentrer à Avignon pour reprendre le lendemain l’électrophore et le tube de Torricelli. Bienheureux jeudis ! quelles superbes occasions ai-je manquées parce que vous étiez trop courts !

Revenons en arrière d’une année pour continuer cette histoire ; j’ai recueilli, dans des conditions bien moins favorables, il est vrai, assez de notes pour tracer la biographie de l’animalcule que nous venons de voir émigrer des fleurs de la camomille sur le dos des Anthophores. D’après ce que j’ai dit au sujet des larves de Sitaris, il est évident que les larves de Méloé, campées comme les premières sur le dos d’une abeille, ont uniquement pour but de se faire conduire par cette abeille dans les cellules approvisionnées, et non de vivre quelque temps aux dépens du corps qui les porte.

S’il était nécessaire de le prouver, il suffirait de dire qu’on ne voit jamais ces larves essayer de percer les téguments de l’abeille, ou bien d’en ronger quelques poils et qu’on ne les voit pas non plus augmenter de taille tant qu’elles se trouvent sur le corps de l’hyménoptère. Pour les Méloés, comme pour les Sitaris, l’An-