« Page:Fabre - Souvenirs entomologiques, deuxième série, 1894.pdf/318 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 11 janvier 2021 à 12:45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par le Meloe cicatricosus peut avoir quelque intérêt, en nous portant à soupçonner que chaque espèce de Méloé est apparemment parasite de divers hyménoptères, soupçon qui se confirmera lorsque nous examinerons la manière dont les jeunes larves arrivent à la cellule pleine de miel. Les Sitaris, moins exposés à des changements de logis, peuvent habiter, eux aussi, des nids d’espèce différente. Ils sont très fréquents dans les cellules de l’Anthophora pilipes ; mais j’en ai trouvé aussi, en très petit nombre il est vrai dans les cellules de l’Anthophora personata.

Malgré la présence du Méloé à cicatrices dans les demeures de l’abeille maçonne que j’ai si souvent fouillées pour l’Histoire des Sitaris, je n’ai jamais vu cet insecte, à aucune époque de l’année, errer sur le sol vertical, à l’entrée des couloirs, pour y déposer ses œufs comme le font les Sitaris ; et j’ignorerais les détails de la ponte si Goedart, de Geer, et surtout Newport, ne nous apprenaient que les Méloés déposent leurs œufs en terre. D’après ce dernier auteur, les divers Méloés qu’il a eu occasion d’observer creusent, parmi les racines d’une touffe de gazon, dans un sol aride et exposé au soleil, un trou d’une paire de pouces de profondeur, qu’ils rebouchent avec soin après y avoir pondu leurs œufs en un tas. Cette ponte se répète à trois ou quatre reprises, à quelques jours d’intervalle dans la même saison. Pour chaque ponte, la femelle creuse un trou particulier, qu’elle ne manque pas de reboucher après. C’est en avril et en mai que ce travail a lieu.

Le nombre d’œufs fournis par une seule ponte est vraiment prodigieux. À la première ponte, qui est, il