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Dans sa propriété des Barres, qui se compose de terres de nature fort différentes, les unes ''sablonneuses'' ou ''sablo-argileuses'', les autres contenant plus de moitié de ''calcaire légèrement magnésien'', du sable et une faible quantité d’argile, {{sc|M. Vilmorin}} a adopté un assolement de 4 ans, uniforme pour le temps, mais qui change pour les produits :
Dans sa propriété des Barres, qui se compose de terres de nature fort différentes, les unes ''sablonneuses'' ou ''sablo-argileuses'', les autres contenant plus de moitié de ''calcaire légèrement magnésien'', du sable et une faible quantité d’argile, {{sc|M. Vilmorin}} a adopté un assolement de 4 ans, uniforme pour le temps, mais qui change pour les produits :


1{{e|re}} année : Jachère avec on sans récolte sarclée, selon la quantité de fumier dont on peut disposer. — 2{{e|e}} ''année'' : Froment, méteil ou seigle. — 3{{e|e}} ''année'' : Trèfle ou jarosse, pois gris, vesces d’hiver. — 4{{e|e}} ''année'' : Graines de mars.
1{{e|re}} ''année'' : Jachère avec on sans récolte sarclée, selon la quantité de fumier dont on peut disposer. — 2{{e|e}} ''année'' : Froment, méteil ou seigle. — 3{{e|e}} ''année'' : Trèfle ou jarosse, pois gris, vesces d’hiver. — 4{{e|e}} ''année'' : Graines de mars.


Le froment et le méteil viennent sur le sol calcaire ; le seigle se sème dans les parties sablonneuses. — Le trèfle est loin de réussir partout. Dans la plaine crayeuse il est remplacé avec avantage par des légumineuses d’hiver : la jarosse, le pois gris, les vesces. — Là où les pommes-de-terre ne réussissent que médiocrement, le topinambour, qui paraît être la plante de prédilection des terrains ''calcaro-magnésiens'', donne d’excellens produits pour les bestiaux. — {{sc|M. Vilmorin}} cultive, autant qu’il peut les faire réussir, la luzerne et le sainfoin ; mais c’est sur des terres qu’il sort de son assolement, parce que leur succès n’est pas assuré sur d’assez grandes étendues, pour qu’il ait pu les faire entrer périodiquement dans un cours général de longue durée.
Le froment et le méteil viennent sur le sol calcaire ; le seigle se sème dans les parties sablonneuses. — Le trèfle est loin de réussir partout. Dans la plaine crayeuse il est remplacé avec avantage par des légumineuses d’hiver : la jarosse, le pois gris, les vesces. — Là où les pommes-de-terre ne réussissent que médiocrement, le topinambour, qui paraît être la plante de prédilection des terrains ''calcaro-magnésiens'', donne d’excellens produits pour les bestiaux. — {{sc|M. Vilmorin}} cultive, autant qu’il peut les faire réussir, la luzerne et le sainfoin ; mais c’est sur des terres qu’il sort de son assolement, parce que leur succès n’est pas assuré sur d’assez grandes étendues, pour qu’il ait pu les faire entrer périodiquement dans un cours général de longue durée.
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{{c|''2° En terres plus fortes que légères.''}}
{{c|''2° En terres plus fortes que légères.''}}


1{{e|re}} année : Fèves fumées et binées. — 2{{e|e}} ''année'' : Blé, puis trèfle de printemps. — 3{{e|e}} ''année'' : Trèfle. — 4{{e|e}} ''année'' : Blé, colza d’hiver ou avoine.
1{{e|re}} ''année'' : Fèves fumées et binées. — 2{{e|e}} ''année'' : Blé, puis trèfle de printemps. — 3{{e|e}} ''année'' : Trèfle. — 4{{e|e}} ''année'' : Blé, colza d’hiver ou avoine.


1{{e|re}} année : Gesses fumées et coupées en vert. — 2{{e|e}} ''année'' : Avoine et trèfle. — 3{{e|e}} ''année'' : Trèfle. — 4{{e|e}} ''année'' : Blé.
1{{e|re}} ''année'' : Gesses fumées et coupées en vert. — 2{{e|e}} ''année'' : Avoine et trèfle. — 3{{e|e}} ''année'' : Trèfle. — 4{{e|e}} ''année'' : Blé.


1{{e|re}} année : Choux fumés et binés. — 2{{e|e}} ''année'' : Avoine. — 3{{e|e}} ''année'' : Trèfle. — 4{{e|e}} ''année'' : Blé.
1{{e|re}} ''année'' : Choux fumés et binés. — 2{{e|e}} ''année'' : Avoine. — 3{{e|e}} ''année'' : Trèfle. — 4{{e|e}} ''année'' : Blé.


1{{e|re}} année : Fèves fumées et binées. — 2{{e|e}} ''année'' : Blé d’automne ou de printemps, selon l’état du sol. — 3{{e|e}} ''année'' : Rutabagas pâturés sur place. — 4{{e|e}} ''année'' : Blé d’hiver.
1{{e|re}} ''année'' : Fèves fumées et binées. — 2{{e|e}} ''année'' : Blé d’automne ou de printemps, selon l’état du sol. — 3{{e|e}} ''année'' : Rutabagas pâturés sur place. — 4{{e|e}} ''année'' : Blé d’hiver.


1{{e|re}} année : Carottes, tabac ou choux fumés. — 2{{e|e}} ''année'' : Froment. — 3{{e|e}} ''année'' : Fèves binées ou colza fumé. — 4{{e|e}} ''année'' : Froment ou avoine.
1{{e|re}} ''année'' : Carottes, tabac ou choux fumés. — 2{{e|e}} ''année'' : Froment. — 3{{e|e}} ''année'' : Fèves binées ou colza fumé. — 4{{e|e}} ''année'' : Froment ou avoine.


'''{{c|B. Dans le midi.|sc}}'''
'''{{c|B. Dans le midi.|sc}}'''
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''Si l’on se rappelle ce qui a été dit précédemment en parlant du climat'', on sait combien il est difficile d’établir dans certaines parties du midi un assolement régulier, avec racines sarclées et prairies artificielles. {{sc|M. A. de Gasparin}} a cherché à lever cette difficulté. C’est encore à l’assolement quadriennal qu’il a eu recours.
''Si l’on se rappelle ce qui a été dit précédemment en parlant du climat'', on sait combien il est difficile d’établir dans certaines parties du midi un assolement régulier, avec racines sarclées et prairies artificielles. {{sc|M. A. de Gasparin}} a cherché à lever cette difficulté. C’est encore à l’assolement quadriennal qu’il a eu recours.


1{{e|re}} année : Betteraves fumées et semées en place, puis binées. — 2{{e|e}} ''année'' : Froment ou seigle. — 3{{e|e}} ''année'' : Trèfle. — 4{{e|e}} ''année'' : Froment ou seigle.
1{{e|re}} ''année'' : Betteraves fumées et semées en place, puis binées. — 2{{e|e}} ''année'' : Froment ou seigle. — 3{{e|e}} ''année'' : Trèfle. — 4{{e|e}} ''année'' : Froment ou seigle.


''La transplantation de la betterave'', telle qu’on la pratique dans le nord, était ici impossible sans irrigation ; — le semis en place, à la volée, était fort casuel, à cause des pluies battantes et des vents violens qui corroient souvent les terres un peu fortes, au point que les germes périssent sans se faire jour. {{sc|M. de Gasparin}} évite ce double écueil en semant au plantoir, et en recouvrant de sable fin ; par ce moyen les plantes, espacées d’un pied seulement, en tous sens, couvrent bientôt le sol de manière que leur succès est assuré. — Quant au blé qui succède aux betteraves, sa culture offre cette particularité, que, « toujours sous l’influence du climat, il doit être semé en ligne, afin de pouvoir lui donner les façons propres à établir les trèfles d’une manière certaine, quelle que soit la température. La graine simplement répandue sortirait mal, il faut qu’elle soit enterrée, et mise à l’abri du vent et du soleil... Un grand rouleau cannelé moule le terrain en sillons réguliers, et non déchirés, comme pourrait le faire la charrue : alors la semence, distribuée à la main par un semeur ordinaire, se précipite au fond des sillons ; un coup de claie les unit, et le blé est disposé régulièrement. Ce procédé offre de nombreux avantages : la machine est solide et peu coûteuse, les plantes sont aussi bien disposées que par le semoir ; les trèfles sont immanquables, les blés nettoyés, et une culture qui passe partout pour salissante, est {{tiret|de|venue}}
''La transplantation de la betterave'', telle qu’on la pratique dans le nord, était ici impossible sans irrigation ; — le semis en place, à la volée, était fort casuel, à cause des pluies battantes et des vents violens qui corroient souvent les terres un peu fortes, au point que les germes périssent sans se faire jour. {{sc|M. de Gasparin}} évite ce double écueil en semant au plantoir, et en recouvrant de sable fin ; par ce moyen les plantes, espacées d’un pied seulement, en tous sens, couvrent bientôt le sol de manière que leur succès est assuré. — Quant au blé qui succède aux betteraves, sa culture offre cette particularité, que, « toujours sous l’influence du climat, il doit être semé en ligne, afin de pouvoir lui donner les façons propres à établir les trèfles d’une manière certaine, quelle que soit la température. La graine simplement répandue sortirait mal, il faut qu’elle soit enterrée, et mise à l’abri du vent et du soleil... Un grand rouleau cannelé moule le terrain en sillons réguliers, et non déchirés, comme pourrait le faire la charrue : alors la semence, distribuée à la main par un semeur ordinaire, se précipite au fond des sillons ; un coup de claie les unit, et le blé est disposé régulièrement. Ce procédé offre de nombreux avantages : la machine est solide et peu coûteuse, les plantes sont aussi bien disposées que par le semoir ; les trèfles sont immanquables, les blés nettoyés, et une culture qui passe partout pour salissante, est {{tiret|de|venue}}