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L’éclaircissage d’un hectare de plantes sarclées, pour être fait avec soin, et lorsque les plantes sont un peu serrées, exige une dépense de 10 fr. par hectare. On gagnera ordinairement beaucoup, si, adoptant le mode de division du travail, on peut faire exécuter cette opération à part. La distance qu’il faut laisser entre chaque plante est subordonnée à la nature et à la fécondité du sol. Les cultivateurs en France ont généralement beaucoup de disposition à conserver un trop grand nombre de pieds sur une superficie donnée. On aura une indication sommaire mais suffisante dans bien des cas, si on éloigne assez les plantes pour que les feuilles, parvenues au maximum de leur développement, ne touchent pas celles des plantes qui les avoisinent.
L’éclaircissage d’un hectare de plantes sarclées, pour être fait avec soin, et lorsque les plantes sont un peu serrées, exige une dépense de 10 fr. par hectare. On gagnera ordinairement beaucoup, si, adoptant le mode de division du travail, on peut faire exécuter cette opération à part. La distance qu’il faut laisser entre chaque plante est subordonnée à la nature et à la fécondité du sol. Les cultivateurs en France ont généralement beaucoup de disposition à conserver un trop grand nombre de pieds sur une superficie donnée. On aura une indication sommaire mais suffisante dans bien des cas, si on éloigne assez les plantes pour que les feuilles, parvenues au maximum de leur développement, ne touchent pas celles des plantes qui les avoisinent.


Je ne m’arrêterai pas longuement aux ''frais occasionés par le binage à la main'', parce que les élémens du calcul varient avec les localités, la nature du sol, le prix de main d’œuvre, et que cet objet sera traité spécialement à l’article de chaque plante. En Angleterre, le binage des turneps est payé à raison de 15 fr. par hectare pour un seul binage. J’ai vu des betteraves bien binées pour la première fois pour le prix de 0, 25 c. par hommée, ce qui donne 12 fr. 50 c. par hectare. D’un autre côté, {{sc|M. Bourgeois}} à Rambouillet estime que la première façon donnée aux carottes lui revient à 60 fr. par hectare. Laissons donc à la sagacité de chacun à déterminer une chose si variable. Contentons-nous de dire que les premiers binages, qui demandent des soins particuliers, se paient plus cher que lesautres. Si la première culture, par exemple, revient à 25 fr. par hectare, la seconde ne sera payée qu’à raison de 20 fr. pour la même superficie ; la 3{{e|e}} à 16 fr.
Je ne m’arrêterai pas longuement aux ''frais occasionés par le binage à la main'', parce que les élémens du calcul varient avec les localités, la nature du sol, le prix de main d’œuvre, et que cet objet sera traité spécialement à l’article de chaque plante. En Angleterre, le binage des turneps est payé à raison de 15 fr. par hectare pour un seul binage. J’ai vu des betteraves bien binées pour la première fois pour le prix de 0,25 c. par hommée, ce qui donne 12 fr. 50 c. par hectare. D’un autre côté, {{sc|M. Bourgeois}} à Rambouillet estime que la première façon donnée aux carottes lui revient à 60 fr. par hectare. Laissons donc à la sagacité de chacun à déterminer une chose si variable. Contentons-nous de dire que les premiers binages, qui demandent des soins particuliers, se paient plus cher que lesautres. Si la première culture, par exemple, revient à 25 fr. par hectare, la seconde ne sera payée qu’à raison de 20 fr. pour la même superficie ; la 3{{e|e}} à 16 fr.


Il est des contrées où, pour la culture des plantes sarclées, on ne se contente pas d’un binage à la houe ; on donne un ''labour à bras entre les rangées'' avec la fourche à trois pointes. Celte façon est très-dispendieuse et ne doit s’employer que pour des récoltes d’un haut prix, telles que la chicorée à café, les pépinières d’arbres fruitiers et forestiers, etc.
Il est des contrées où, pour la culture des plantes sarclées, on ne se contente pas d’un binage à la houe ; on donne un ''labour à bras entre les rangées'' avec la fourche à trois pointes. Cette façon est très-dispendieuse et ne doit s’employer que pour des récoltes d’un haut prix, telles que la chicorée à café, les pépinières d’arbres fruitiers et forestiers, etc.


Je n’ai pas parlé jusqu’ici des ''binages nécessités par les plantes sarclées semées à la volée'', parce que heureusement cette méthode est abandonnée dans presque toutes les localités. Il est cependant des cas où il n’est pas possible au cultivateur de semer par rangées : c’est lorsqu’on sème ensemble dans le même terrain des plantes qui ne donnent pas leurs produits à la même époque, et dont a première sert d’abri à la seconde. Je citerai pour exemple, les carottes dans le lin et le colza, les navets dans le seigle et le sarrazin. Comme les semences de la récolte secondaire se répandent en même temps ou peu après celles de la récolte principale, on ne peut, sans nuire à celle-ci, faire fonctionner un semoir à bras ou à cheval, et la semaille à la volée est de rigueur. Le binage de ces sortes de plantes est plus difficile et plus dispendieux que si on eût semé en lignes. Avant de le commencer, il faut absolument enlever les chaumes qui restent dans la terre, lorsque la première récolte en a laissé. Cette extraction ne peut se faire convenablement qu’à la main ; mais, si coûteuse qu’elle semble au premier aperçu, on en est amplement dédommagé par les produits qui servent à faire de la litière, des composts ou du moins des cendres. D’ailleurs, le fait même de cette extraction procure au sol un remuement qu’on considère avec raison comme un faible binage. — Ce n’est pas que, même pour les récoltes de cette espèce, on ne puisse ''disposer les plantes par rangées''. Si après la première récolte on s’aperçoit que les végétaux qui restent sont assez épais, on prend un rayonneur dont on écarte les pieds, et on le promène sur la superficie. Les pieds arrachent les plantes qu’ils rencontrent, et laissent les autres parfaitement intactes et disposées régulièrement par rangées parallèles. Alors les menues cultures s’exécutent à la main comme à l’ordinaire, ou mieux à l’aide de la houe à cheval.
Je n’ai pas parlé jusqu’ici des ''binages nécessités par les plantes sarclées semées à la volée'', parce que heureusement cette méthode est abandonnée dans presque toutes les localités. Il est cependant des cas où il n’est pas possible au cultivateur de semer par rangées : c’est lorsqu’on sème ensemble dans le même terrain des plantes qui ne donnent pas leurs produits à la même époque, et dont la première sert d’abri à la seconde. Je citerai pour exemple, les carottes dans le lin et le colza, les navets dans le seigle et le sarrazin. Comme les semences de la récolte secondaire se répandent en même temps ou peu après celles de la récolte principale, on ne peut, sans nuire à celle-ci, faire fonctionner un semoir à bras ou à cheval, et la semaille à la volée est de rigueur. Le binage de ces sortes de plantes est plus difficile et plus dispendieux que si on eût semé en lignes. Avant de le commencer, il faut absolument enlever les chaumes qui restent dans la terre, lorsque la première récolte en a laissé. Cette extraction ne peut se faire convenablement qu’à la main ; mais, si coûteuse qu’elle semble au premier aperçu, on en est amplement dédommagé par les produits qui servent à faire de la litière, des composts ou du moins des cendres. D’ailleurs, le fait même de cette extraction procure au sol un remuement qu’on considère avec raison comme un faible binage. — Ce n’est pas que, même pour les récoltes de cette espèce, on ne puisse ''disposer les plantes par rangées''. Si après la première récolte on s’aperçoit que les végétaux qui restent sont assez épais, on prend un rayonneur dont on écarte les pieds, et on le promène sur la superficie. Les pieds arrachent les plantes qu’ils rencontrent, et laissent les autres parfaitement intactes et disposées régulièrement par rangées parallèles. Alors les menues cultures s’exécutent à la main comme à l’ordinaire, ou mieux à l’aide de la houe à cheval.


{{p|8 : 2 : 2 : 3}}{{T6|§ {{rom-maj|iii}}. — Binage à la houe à cheval.}}
{{p|8 : 2 : 2 : 3}}{{T6|§ {{rom-maj|iii}}. — Binage à la houe à cheval.}}