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peu entre elles, sont employées fort communément dans les terres légères et sans mélange de pierrailles. Celles qui sont désignées par les n° 152 et 153, destinées plus particulièrement à creuser des rigoles d’arrosement dans les prairies naturelles, produisent, en cas de besoin, un défoncement plus profond ; il en est de même de la bêche ''fig.'' 155, qui se recommande, ainsi que celle 154, par sa légèreté. Les bêches ''fig''. 159 et 160 rendent le travail plus facile au moyen du hoche-pied mobile ou des chevilles, sur lesquelles l’ouvrier peut mettre le pied, sans user aussi promptement ses chaussures. Enfin les bêches ''fig''. 156, 157, 158 et 160 sont préférables, à cause de leur forme, dans les terrains un rocailleux ou traversés par de minces racines. Toutefois, dans ces sortes de sols, pour peu qu’ils offrent assez de consistance, on remplace la bêche par la fourche. Le ''défoncement à la fourche, fig.'' 161, entraine en pareil cas moins de fatigue, produit plus de travail et peut donner du reste à peu près les mêmes résultats. La fourche, comme la bêche, doit néanmoins être considérée plutôt comme un outil de simple labour que de défoncement. ''Les défoncemens exécutés à bras d’hommes'' offrent généralement plus de perfection, mais ils sont beaucoup plus dispendieux que les autres. Aussi les emploie-t-on rarement dans la grande culture. Cependant il est des cas où, faute de machines convenables, ou, comme on peut le conclure de ce qui précède, d’après la nature ou la disposition du terrain, il est impossible de recourir à la charrue.
peu entre elles, sont employées fort communément dans les terres légères et sans mélange
de pierrailles. Celles qui sont désignées par les
n° 152 et153, destinées plus particulièrement à creuser des rigoles d'arrosement dans les prairies naturelles, produisent, en cas de besoin, un défoncement plus profond ; il en est de même de la bêche ''fig.'' 155, qui se recommande, ainsi que celle 154, par sa légèreté. Les bêches ''fig.'' 159 et 160 rendent le travail plus facile au moyen du hoche-pied mobile ou des chevilles, sur lesquelles l'ouvrier peut mettre le pied, sans user aussi promptement ses chaussures. Enfin les bêches ''fig.'' 156, 157, 158 et 160 sont préférables, à cause de leur forme, dans les terrains un rocailleux ou traversés par de minces racines. Toutefois, dans ces sortes de sols, pour peu qu'ils offrent assez de consistance, on remplace la bêche par la fourche.
Le ''défoncement à la fourche, fig.'' 161, entraine en pareil cas moins de fatigue, produit plus de travail et peut donner du reste à peu près les mêmes résultats. La fourche, comme la bêche, doit néanmoins être considérée plutôt comme un outil de simple labour que de défoncement.
''Les défoncemens exécutés à bras d'hommes'' offrent généralement plus de perfection, mais ils sont beaucoup plus dispendieux que les autres. Aussi les emploie-t-on rarement dans la grande culture. Cependant il est des cas où, faute de machines convenables, ou, comme on peut le conclure de ce qui précède, d'après la nature ou la disposition du terrain, il est impossible de recourir à la charrue.


{{c|{{rom-maj|ii}}. ''Défoncemens à la charrue.''}}
{{c|{{rom-maj|ii}}. ''Défoncemens à la charrue.''}}
Les défoncemens progressifs peuvent s’effectuer,
dans beaucoup de cas, jusqu’à une
profondeur suffisante, en donnant, d’année en année, ou de labour en labour, un peu plus
d’entrure au soc de la charrue ordinaire, sans
rien changer d’ailleurs à sa marche habituelle,
que d’augmenter plus ou moins le nombre
d’animaux de tirage.
''Pour atteindre plus profondément'', on fait
usage assez fréquemment, dit-on, chez nos
voisins d’outre-mer, de charrues à plusieurs
socs, auxquelles ou attribue de grands avantages.
Il en existe aussi en France, mais je n’ai
point été à même d’apprécier leurs effets. Il y a
lieu de croire qu’elles pourraient faciliter et
simplifier beaucoup le défoncement, et il est
probable que si, depuis qu’on les connaît, elles
ne se sont pas multipliées plus qu’elles ne l’ont
fait , cela tient surtout , d’une part , à leur
imperfection et à leur prix élevé, de l’autre
à leurs usages nécessairement restreints, et
enfin à la possibilité de les remplacer tant
bien que mal, comme nous le verrons tout-à-l’heure,
sans rien ajouter au matériel le
plus ordinaire de chaque exploitation. —
Parmi les charrues de défoncement à double
soc, celle de Morton (''fig''. 162) me paraît


Les défoncemens progressifs peuvent s’effectuer, dans beaucoup de cas, jusqu’à une profondeur suffisante, en donnant, d’année en année, ou de labour en labour, un peu plus d’entrure au soc de la charrue ordinaire, sans rien changer d’ailleurs à sa marche habituelle, que d’augmenter plus ou moins le nombre d’animaux de tirage. ''Pour atteindre plus profondément'', on fait usage assez fréquemment, dit-on, chez nos voisins d’outre-mer, de ''charrues à plusieurs socs'', auxquelles ou attribue de grands avantages. Il en existe aussi en France, mais je n’ai point été à même d’apprécier leurs effets. Il y a lieu de croire qu’elles pourraient faciliter et simplifier beaucoup le défoncement, et il est probable que si, depuis qu’on les connaît, elles ne se sont pas multipliées plus qu’elles ne l’ont fait, cela tient surtout, d’une part, à leur imperfection et à leur prix élevé, de l’autre à leurs usages nécessairement restreints, et enfin à la possibilité de les remplacer tant bien que mal, comme nous le verrons tout-à-l’heure, sans rien ajouter au matériel le plus ordinaire de chaque exploitation. — Parmi les charrues de défoncement à double soc, celle de {{sc|Morton}} (''fig''. 162) me paraît
une des plus simples et des mieux conçues.

— Elle se compose de deux parties A et
une des plus simples et des mieux conçues. — Elle se compose de deux parties A et B dont la seconde pénètre de 4 ou 6 pouces plus profondément que la première. Celle-ci A, soulève le sol à la profondeur de 5 pouces et le retourne dans le sillon plus ou moins profond ouvert par la partie B, laquelle laboure ordinairement à 10 ou 12 pouces et peut être disposée de manière à atteindre jusqu’à 15 ; — le long de son versoir s’élève un plan incliné indiqué sur la figure par une double ligne ponctuée, qui s’étend de la partie postérieure de la lame du soc C jusqu’à la partie postérieure du versoir D, où elle se termine à environ 6 pouces au-dessus du niveau du sep E. Par suite de cette disposition, la terre, soulevée du fond du sillon, glisse obliquement de bas en haut, et se trouve renversée sur le sommet de la bande formée par l’avant-corps A.
B dont la seconde pénètre de 4 ou 6 pouces

plus profondément que la première. Celle-ci
A défaut de semblables machines, il n’est pas rare de voir approfondir la couche labourable en faisant passer, à la suite l’une de l’autre, ''deux charrues à versoir'' dans le même sillon, et quoique le travail présente ainsi moins de perfection et devienne plus coûteux, ce moyen, facilement praticable, et incomparablement plus économique que tout défoncement à bras d’hommes, est suivi d’excellens résultats. Je dois ajouter qu’à mesure que l’importance des labours profonds s’est fait mieux sentir, on a construit des charrues à un seul soc qui suffisent aux défoncemens ordinaires ; au nombre de ces dernières je pourrais citer particulièrement celle d’Ecosse, dont tout le corps est en fer coulé, l’''araire grand modèle de Grignon'', la ''charrue {{tiret|Val|court}}''
A, soulève le sol à la profondeur de 5 pouces
et le retourne dans le sillon plus ou moins
profond ouvert par la partie B, laquelle laboure
ordinairement à 10 ou 12 pouces et
peut être disposée de manière à atteindre jusqu’à
15 ; — le long de son versoir s’élève un
plan incliné indiqué sur la figure par une double
ligne ponctuée, qui s’étend de la partie
postérieure de la lame du soc C jusqu’à la
partie postérieure du versoir D, où elle se
termine à environ 6 pouces au-dessus du niveau
du sep E. Par suite de cette disposition,
la terre, soulevée du fond du sillon, glisse obliquement
de bas en haut, et se trouve renversée
sur le sommet de la bande formée par l’avant-corps
A.
A défaut de semblables machines, il n’est
pas rare de voir approfondir la couche labourable
en faisant passer, à la suite l’une de
l'autre, ''deux charrues à versoir'' dans le même
sillon, et quoique le travail présente ainsi
moins de perfection et devienne plus coûteux,
ce moyen, facilement praticable, et incomparablement
plus économique que tout défoncement
à bras d’hommes, est suivi d’excellens
résultats. Je dois ajouter qu’à mesure
que l’importance des labours profonds s’est
fait mieux sentir, on a construit des charrues
à un seul soc qui suffisent aux défoncemens
ordinaires ; au nombre de ces dernières je
pourrais citer particulièrement celle d'Ecosse,
dont tout le corps est en fer coulé, l'araire
grand modèle de Grignon, la charrue Val-