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Sextus Empiricus emploie le langage suivant, qui est, on en conviendra, d’une rare précision : « Les partisans de Platon et ceux de |
Sextus Empiricus emploie le langage suivant, qui est, on en conviendra, d’une rare précision : « Les partisans de Platon et ceux de |
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Démocrite estiment que les intelligibles seuls sont vrais : Démocrite, |
Démocrite estiment que les intelligibles seuls sont vrais : Démocrite, |
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parce que rien de sensible n’existe sous la réalité naturelle, et parce |
parce que rien de sensible n’existe sous la réalité naturelle, et parce |
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que les atomes qui composent tous les êtres sont purs de toute |
que les atomes qui composent tous les êtres sont purs de toute |
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qualité sensible ; Platon, parce que les choses sensibles sont dans |
qualité sensible ; Platon, parce que les choses sensibles sont dans |
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un éternel devenir, leur substance s’écoulant à la façon d’un fleuve, |
un éternel devenir, leur substance s’écoulant à la façon d’un fleuve, |
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de telle sorte que le même objet ne peut ni durer ni être perçu |
de telle sorte que le même objet ne peut ni durer ni être perçu |
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deux instants de suite |
deux instants de suite<ref>Sextus Empirir., ''Advers. Math''., {{rom-maj|VIII\8}}, p. 459.</ref>. » — Voilà qui est net. Chez Démocrite |
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comme chez Platon, deux sortes de connaissances sont en présence : |
comme chez Platon, deux sortes de connaissances sont en présence : l’une intelligible, l’autre sensible ; et, chez Démocrite comme |
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chez Platon, la connaissance sensible est éliminée, parce que le phénomène sensible n’a aucune persistance, aucune réalité, aucune |
chez Platon, la connaissance sensible est éliminée, parce que le phénomène sensible n’a aucune persistance, aucune réalité, aucune |
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durée. En outre, d’après le grand texte déjà examiné précédemment, Démocrite appelait la sensation une connaissance conjecturée, |
durée. En outre, d’après le grand texte déjà examiné précédemment, Démocrite appelait la sensation une connaissance conjecturée, |
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{{grec}}, une connaissance d’opinion. Et, sur ce point encore, |
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Sextus compare un peu plus loin Platon à Démocrite, et rappelle, |
Sextus compare un peu plus loin Platon à Démocrite, et rappelle, |
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en se servant des termes que nous avons relevés, que Platon sépare |
en se servant des termes que nous avons relevés, que Platon sépare |
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profondément la notion intelligible de l’opinion qui est liée à la sensation, |
profondément la notion intelligible de l’opinion qui est liée à la sensation, {{grec}}<ref>Sextus Empir., ''Advers. Math''., liv. {{rom-maj|VII|7}}, p. 401.</ref>. En sorte que, à n’en pas douter, |
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chez Démocrite, la sensation, l’impression coutumière, la conjoncture sensible sans vérité, sans valeur logique, est à la raison ce |
chez Démocrite, la sensation, l’impression coutumière, la conjoncture sensible sans vérité, sans valeur logique, est à la raison ce |
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que, chez Platon, l’opinion est à l’intuition des intelligibles ou des |
que, chez Platon, l’opinion est à l’intuition des intelligibles ou des |
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n’exagère pas les analogies, on n’identifie pas la théorie de la connaissance chez Démocrite avec la théorie correspondante chez |
n’exagère pas les analogies, on n’identifie pas la théorie de la connaissance chez Démocrite avec la théorie correspondante chez |
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Platon : on ne fait que reconnaître, d’après des textes répétés, que |
Platon : on ne fait que reconnaître, d’après des textes répétés, que |
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si la première ressemble à quelque doctrine ultérieure sur l’intelligence, c’est surtout à celle de Platon. |
si la première ressemble à quelque doctrine ultérieure sur l’intelligence, c’est surtout à celle de Platon. |
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Maintenant, quoique les expressions métaphysiques de forme et de matière ne se trouvent point réunies dans les ouvrages de Platon de manière à composer une formule comprenant les éléments de la connaissance vraie, demandons-lui ce qui, dans son langage, répond d’avance au langage aristotélique. |
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Maintenant, quoique les expressions métaphysiques de forme et de |
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1. Sextus Empirir., Advers. Math., VIII, p. 459. |
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matière ne se trouvent point réunies dans les ouvrages de Platon de |
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manière à composer une formule comprenant les éléments de la |
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connaissance vraie, demandons-lui ce qui, dans son langage, répond |
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d’avance au langage aristotélique. |
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Tous ceux qui ont étudié la psychologie de Platon savent de reste |
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i. Sextus Empir., Advers. Math., liv. VII, p. 401. |
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aussi ''forme''. À mesure que l’esprit monte les degrés de l’échelle |