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L’agronome de Roville a fait un grand usage de la jachère pour opérer la ''destruction du chiendent {Triticum repens)''. Cette plante, que tout le monde connaît, est une véritable calamité pour celui qui cultive des terrains légers et siliceux, quoiqu’on la rencontre aussi dans les marnes arénacées. Jusqu’à ces derniers temps on croyait que, pour s’en débarrasser, il était nécessaire de l’arracher brin-à-brin avec des instrumens à main , ou avec des herses et des extirpateurs. Ces moyens sont insuffisans lorsque le champ est infesté complètement, et sont utiles seulement lorsqu’on ne rencontre cette plante que de loin en loin.
L’agronome de Roville a fait un grand usage de la jachère pour opérer la ''destruction du chiendent {Triticum repens)''. Cette plante, que tout le monde connaît, est une véritable calamité pour celui qui cultive des terrains légers et siliceux, quoiqu’on la rencontre aussi dans les marnes arénacées. Jusqu’à ces derniers temps on croyait que, pour s’en débarrasser, il était nécessaire de l’arracher brin-à-brin avec des instrumens à main , ou avec des herses et des extirpateurs. Ces moyens sont insuffisans lorsque le champ est infesté complètement, et sont utiles seulement lorsqu’on ne rencontre cette plante que de loin en loin.


Un des meilleurs iustrumens pour ce genre de travail , mais qui a l’inconvénient d’être fort cher, c’est celui nomme ''paroire'' (''fig''. 342). On ne peut mettre en doute l’énergie avec laquelle une telle machine opère sur la terre et sur les racines traçantes qui s’y trouvent. Lorsque les places usurpées par le chiendent sont très-circonscrites, il sera plus économique et plus sûr de le faire arracher avec le béchoir ou bident (''fig''. 343). Mais toutes ces mesures sont impraticables ou illusoires lorsqu’une grande superficie a été envahie. Suivant {{sc|M. DE Dombasle}}, une terre qui se trouve dans ce cas recèle un véritable trésor dont il ne s’agit que de savoir profiter. Avant lui on n’avait pas encore bien étudié les habitudes de cette plante : maintenant on sait qu’elle a besoin plus qu’une autre d’air ou d’humidité, parce que sa végétation presque souterraine ne lui permet pas de puiser ces deux élémens dans l’atmosphère. On sait également que la fréquente interruption du sol par bandes ou sillons lui est très-nuisible. Il s’agit donc de la priver d’air ou d’humidité, ou de ces deux agens à la fois. En donnant un labour à une profondeur plus grande que celle qu’ont atteinte les racines de l’ennemi, on conçoit que les stolones qui étaient à la surface s’en trouveront tellement
Un des meilleurs iustrumens pour ce genre de travail , mais qui a l’inconvénient d’être fort cher, c’est celui nomme ''paroire'' (''fig''. 342). On ne peut mettre en doute l’énergie avec laquelle une telle machine opère sur la terre et sur les racines traçantes qui s’y trouvent. Lorsque les places usurpées par le chiendent sont très-circonscrites, il sera plus économique et plus sûr de le faire arracher avec le béchoir ou bident (''fig''. 343). Mais toutes ces mesures sont impraticables ou illusoires lorsqu’une grande superficie a été envahie. Suivant {{sc|M. de Dombasle}}, une terre qui se trouve dans ce cas recèle un véritable trésor dont il ne s’agit que de savoir profiter. Avant lui on n’avait pas encore bien étudié les habitudes de cette plante : maintenant on sait qu’elle a besoin plus qu’une autre d’air ou d’humidité, parce que sa végétation presque souterraine ne lui permet pas de puiser ces deux élémens dans l’atmosphère. On sait également que la fréquente interruption du sol par bandes ou sillons lui est très-nuisible. Il s’agit donc de la priver d’air ou d’humidité, ou de ces deux agens à la fois. En donnant un labour à une profondeur plus grande que celle qu’ont atteinte les racines de l’ennemi, on conçoit que les stolones qui étaient à la surface s’en trouveront tellement