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RICHARD WAGNER

Il tressaille do l’cspérance d’un repentir possible, Il aspire â sa régénération ot appelle la mort. Luttant corps â corps avec la déosso qui a perdu son âme ot qui lc retient encore, il sc délivre soudain en Invoquant Mario. L’enchantement cesse. Lo monde délirant du plaisir se referme sur l’évadé, qui sc révolllo au pied dos collines heureuses do son ado­ lescence. Après les tentations avortées do la jeunesse, les voyages, l’oxil, ayant Joté au vont les condjros do son ’ amour brûlé, lo poëto respire ici l’air pur do la patrie Intérieure retrouvée. Lo Vénushorg s’ensevelit dans son souvenir tandis quo so dresse au loin la rorleros«e familière do la Wartburg. Un jcuno pâtre célèbre sur son chalumeau lo printemps qui refleurit la tcrro. A distance, on entend un chœur : ce sont dos pèlerins qui vont â Romo pour obtenir l’absolution do leurs péchés, on chantant lcs louanges do Jésus ot do la Vlergo. Tannbaeuser demeure plongé dans une hébétude dont Il est tiré par l’irruption du landgrave do la Warthurg, dc scs barons ot troubadours. Ils reconnaissent leur ancien ami, lui font fête, l’interrogent. D’où viont-ll donc après tant d’années de mystérieux silence ? L’amant de l’amour no s’ex­ plique pas, mais Il suit la troupe brillante Jusqu’au château. La nièce du landgrave, Élisabeth, y attend depuis sept ans lo rotour du poëto qui éveilla Jadis son cœur. Elle court â lui radieuse ot lcs bras déjâ tondus... Mais aucune promosso n’ost échangée entre ceux qui naguère commencèrent do s’ai­ mer, sinon cc seul regard de confiance et d’espoir quo no trouble pas lc désir. Lion profond ct menacé, puisqu’il no fut point assez fort pour rendre sourd le chevalier Tannbac"scr aux appels do Vénusborg. Car poul-êlro la plus âpre dos malédictions qui pèse sur l’homme osI-oIIo l’affreuse énergie qu’il mot â vouloir embrasser dans un même souffle ce qu’un seul corps no lui apporte jamais : la grâce d’uno âmc ot les ardeurs do la chair.

Pour fêtor lo retour du voyageur, lc landgrave ordonne un tournoi poétique dont lo sujet sera la définition do l’amour, et Wolfram von Escbcnbacb engage aussitôt lo combat. Il chanto l’amour pur, respectueux, reposant dans la crainte dc Dieu, la virginité Inaccessible, « la fontaine merveilleuse qu’on n’oso approcher do pour do la tornlr ». Mais déjâ l’orcbo«lre entier tremble sous l’incantation loin­