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DE LA SAGESSE,


de travers : en second lieu est l’imagination ; la memoire est la dernière.

Toutes ces differences s’entendront, peut-estre, encores mieux par cette similitude, qui est une peincture ou imitation de l’ame raisonnable. En toute cour de justice y a trois ordres et estages : le plus haut, des juges, auquel y a peu de bruit, mais grande action ; car sans s’esmouvoir et agiter, ils jugent, décident, ordonnent, determinent de toutes choses, c’est l’image du jugement, plus haute partie de l’ame : le second, des advocats et procureurs, auquel y a grande agitation et bruit sans action ; car ils ne peuvent rien vuider, ni ordonner, seulement secouer les affaires, c’est la peincture de l’imagination, faculté remuante, inquiette, qui ne s’arreste jamais, non pas pour le dormir profond, et faict un bruit au cerveau comme un pot qui bout, mais qui ne résout et n’arreste rien. Le troisiesme et dernier estage est du greffe et registre de la cour, où n’y a bruit ny action ; c’est une pure passion, un gardoir ët réservoir de toutes choses, qui représente bien la memoire.

Son action est la cognoissance et l’intelligence de toutes choses : l’esprit humain est capable d’entendre toutes choses visibles, invisibles, universelles, particulieres, sensibles, insensibles. Intellectus est omnia[1].

  1. « L’intelligence est tout », c’est-à-dire, comprend tout, s’étend à tout.