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Aussi, quand, au commencement du xvn° siècle, la science se fonde, la philosophie se renouvelle, Dçscarlcs commence par s’affranchir résolument du vocabulaire scolastique ; il aime mieux s’exprimer comme il peut dans la langue de tout le monde, et si, dans le ''Discours de la méthode'', il se sert parfois des mois de l’tècolc, il s’en excuse. Les mots scolastiques continuèrent cependant h être employés, parce qu’on n’en avait pas d’autres ; Descartes lui-même en donna l’exemple dans les ''Principes'' (voir la fin du premier livre), mais il les manie assez maladroitement. C’est justement aux époques de progrès de la pensée que la plus grande confusion règne dans le vocabulaire, parce que la langue transmise par l’époque antérieure ne convient plus au renouvellement des idées. Lorsqu’une partie de la science se constitue, il y a dans les idées une période d’agitation féconde el de confusion inévitable, el la langue subil parallèlement une sorte de crise : c’est alors qu’elle présente les changements les plus profonds et l’évolution la plus rapide. Hllc se fixe quand les idées se fixent. Une fois les faits bien connus, et reconnus, une fois les démonstrations formulées, et acceptées, le vocabulaire demeure invariable et définitif, cl il s’immobilise dans l’état ofi il élait au moment od la science s’est établie.
Aussi, quand, au commencement du xvn° siècle, la science se fonde, la philosophie se renouvelle, Dçscarlcs commence par s’affranchir résolument du vocabulaire scolastique ; il aime mieux s’exprimer comme il peut dans la langue de tout le monde, et si, dans le ''Discours de la méthode'', il se sert parfois des mois de l’tècolc, il s’en excuse. Les mots scolastiques continuèrent cependant h être employés, parce qu’on n’en avait pas d’autres ; Descartes lui-même en donna l’exemple dans les ''Principes'' (voir la fin du premier livre), mais il les manie assez maladroitement. C’est justement aux époques de progrès de la pensée que la plus grande confusion règne dans le vocabulaire, parce que la langue transmise par l’époque antérieure ne convient plus au renouvellement des idées. Lorsqu’une partie de la science se constitue, il y a dans les idées une période d’agitation féconde el de confusion inévitable, el la langue subil parallèlement une sorte de crise : c’est alors qu’elle présente les changements les plus profonds et l’évolution la plus rapide. Hllc se fixe quand les idées se fixent. Une fois les faits bien connus, et reconnus, une fois les démonstrations formulées, et acceptées, le vocabulaire demeure invariable et définitif, cl il s’immobilise dans l’état ofi il élait au moment od la science s’est établie.


D’ailleurs, il faut ti l’esprit qui cherche une langue souple, docile et, pour ainsi dire, élastique. En multipliant les distinctions, on aurait un grand nombre de termes spéciaux, i\ signification précise, mais {{tiret|res|treint}}
D’ailleurs, il faut ti l’esprit qui cherche une langue souple, docile et, pour ainsi dire, élastique. En multipliant les distinctions, on aurait un grand nombre de termes spéciaux, i\ signification précise, mais {{tiret|res|treinte}}