« Page:Gide - Principes d’économie politique.djvu/512 » : différence entre les versions

mAucun résumé des modifications
mAucun résumé des modifications
 
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 7 : Ligne 7 :
Une telle explication ne pouvait satisfaire l’esprit subtil de Ricardo. Nous savons que ce grand économiste est le principal auteur de la doctrine qui fonde la valeur sur le travail et le coût de production. Donc d’une part il ne pouvait admettre, sans ruiner sa doctrine, que la valeur de la terre ou de ses produits fût créée par la collaboration de la nature. D’autre part, il ne pouvait nier l’existence d’un revenu foncier indépendant des frais de production puisque ce revenu se manifestait d’une façon assez visible dans le fermage, et il lui fallait le rattacher à sa doctrine sur la valeur. C’est pour expliquer ce cas embarrassant qu’il imagina sa théorie de la rente foncière qui est la plus fameuse de l’économie politique et a servi de thème, pendant plus d’un demi-siècle, à toutes les discussions des économistes.
Une telle explication ne pouvait satisfaire l’esprit subtil de Ricardo. Nous savons que ce grand économiste est le principal auteur de la doctrine qui fonde la valeur sur le travail et le coût de production. Donc d’une part il ne pouvait admettre, sans ruiner sa doctrine, que la valeur de la terre ou de ses produits fût créée par la collaboration de la nature. D’autre part, il ne pouvait nier l’existence d’un revenu foncier indépendant des frais de production puisque ce revenu se manifestait d’une façon assez visible dans le fermage, et il lui fallait le rattacher à sa doctrine sur la valeur. C’est pour expliquer ce cas embarrassant qu’il imagina sa théorie de la rente foncière qui est la plus fameuse de l’économie politique et a servi de thème, pendant plus d’un demi-siècle, à toutes les discussions des économistes.


A l’origine, dit Ricardo, les hommes n’ayant besoin de mettre en culture qu’une petite quantité de terres, ''choisissent les meilleures''. Cependant, malgré la fertilité de ces terres, ils ne retirent pas de leur exploitation un revenu supérieur à celui qu’ils pourraient retirer d’un emploi quelconque de leur travail et de leurs capitaux. En effet, comme il y a des terres de reste, ils sont soumis à la loi de la {{tiret|con|currence}}
À l’origine, dit Ricardo, les hommes n’ayant besoin de mettre en culture qu’une petite quantité de terres, ''choisissent les meilleures''. Cependant, malgré la fertilité de ces terres, ils ne retirent pas de leur exploitation un revenu supérieur à celui qu’ils pourraient retirer d’un emploi quelconque de leur travail et de leurs capitaux. En effet, comme il y a des terres de reste, ils sont soumis à la loi de la {{tiret|con|currence}}