« Page:Proudhon - Explications sur le droit de propriété.djvu/21 » : différence entre les versions

mAucun résumé des modifications
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page corrigée
+
Page validée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{tiret2|mation|transformation}} s’opère dans la propriété, et notamment dans la propriété de l’argent par le prèt à intérêt, que la liberté, l’égalité humaine sont consacrées. Depuis ce temps, les classes travailleuses sont retombées dans le malaise, et ce malaise M. Proudhon l’attribue à la propriété. ''La propriété, c’est le vol'', a dit M. Proudhon : mais ce n’est pas la première fois que la propriété est attaquèe par des hommes du plus haut mérite. L’avocat cite Vattel et Burlamaqui, qui ne considèrent la propriété que comme ''temporaire'' et ''accessoire'' ; Beccaria, qui l’appelle ''droit terrible, si ce droit est nécessaire'' ; Pascal, qui l’appelle ''usurpation'', mais usurpation qu’il faut cacher au peuple, ''si on ne veut qu’elle prenne bientôt fin'' ; enfin Considérant, qui l’appelle ''une fondamentale spoliation''. Usurpation, spoliation, ses mots ont une grande affinité avec le ''vol'', et M. Proudhon n’a pas même le mérite de l'invention. M. Proudhon peut s’être trompé, mais il a des hommes assez éminents pour couvrir sa responsabilité. Au surplus, qu’entend M. Proudhon par propriété ? Il distingue dans ce droit ''le domaine'' de la ''possession'', c’est-à-dire le ''droit d’user'' du droit ''d’abuser''. La propriété se distingue dès lors de la ''possession'' par le ''domaine'' de l’homme sur la chose. Et, selon lui, la possession est selon le droit, mais la propriété contre le droit. La possession, c’est le droit d’user ; mais le droit d’abuser, cet apanage du droit de propriété, il veut le détruire en faisant de la propriété une vice-gérance dont la source est dans le gouvernement. Selon sa théorie, la propriété, c’est le vol, parce que la propriété est la somme des abus ou le droit d’abuser. Le propriétaire d’un champ qui recèle du minerai ne veut-il ni l’exploiter, ni le vendre, dit M<sup>e</sup> Tripard, la loi considère alors que ce propriétaire abuse de son droit au détriment de la chose publique, et le contraint à souffrir l’exploitation de la mine moyennant indemnité. Eh bien ! ce principe de la loi, M. Proudhon veut le généraliser et rendre la propriété ''matière administrative'' ; par là disparaîtront les abus de l’égoïsme au profit de l’utilité publique. L’avocat s’efforce de faire remarquer que, vue dans ce sens, l’expression : ''La propriété, c’est le vol'', perd son caractère aggravant et rentre
{{tiret2|mation|transformation}} s’opère dans la propriété, et notamment dans la propriété de l’argent par le prêt à intérêt, que la liberté, l’égalité humaine sont consacrées. Depuis ce temps, les classes travailleuses sont retombées dans le malaise, et ce malaise M. Proudhon l’attribue à la propriété. ''La propriété, c’est le vol'', a dit M. Proudhon : mais ce n’est pas la première fois que la propriété est attaquèe par des hommes du plus haut mérite. L’avocat cite Vattel et Burlamaqui, qui ne considèrent la propriété que comme ''temporaire'' et ''accessoire'' ; Beccaria, qui l’appelle ''droit terrible, si ce droit est nécessaire'' ; Pascal, qui l’appelle ''usurpation'', mais usurpation qu’il faut cacher au peuple, ''si on ne veut qu’elle prenne bientôt fin'' ; enfin Considérant, qui l’appelle ''une fondamentale spoliation''. Usurpation, spoliation, ses mots ont une grande affinité avec le ''vol'', et M. Proudhon n’a pas même le mérite de l'invention. M. Proudhon peut s’être trompé, mais il a des hommes assez éminents pour couvrir sa responsabilité. Au surplus, qu’entend M. Proudhon par propriété ? Il distingue dans ce droit ''le domaine'' de la ''possession'', c’est-à-dire le ''droit d’user'' du droit ''d’abuser''. La propriété se distingue dès lors de la ''possession'' par le ''domaine'' de l’homme sur la chose. Et, selon lui, la possession est selon le droit, mais la propriété contre le droit. La possession, c’est le droit d’user ; mais le droit d’abuser, cet apanage du droit de propriété, il veut le détruire en faisant de la propriété une vice-gérance dont la source est dans le gouvernement. Selon sa théorie, la propriété, c’est le vol, parce que la propriété est la somme des abus ou le droit d’abuser. Le propriétaire d’un champ qui recèle du minerai ne veut-il ni l’exploiter, ni le vendre, dit M<sup>e</sup> Tripard, la loi considère alors que ce propriétaire abuse de son droit au détriment de la chose publique, et le contraint à souffrir l’exploitation de la mine moyennant indemnité. Eh bien ! ce principe de la loi, M. Proudhon veut le généraliser et rendre la propriété ''matière administrative'' ; par là disparaîtront les abus de l’égoïsme au profit de l’utilité publique. L’avocat s’efforce de faire remarquer que, vue dans ce sens, l’expression : ''La propriété, c’est le vol'', perd son caractère aggravant et rentre