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fance, f oi-par la guerre. Servus. Les efélaves d’Alger font dcs captifs pris par des Corfaires. On fáit dans l’Amerique un grand trafic d’ef claves Negres. Des qu’un efclavepeutabordcr en France, il eft libre. Les paifàns en Polo gne font naturellemcnt efclaves des Gentils hommes. Quelques-uns ont derivé ce mot de includo, ou du Grcc é*xa&e, parceque les ef claves font cnfernez en prifon. Menage le derive de fclavus , dont les Italiens ont fait fchiavo, qui a été fait de 1’Allemandflaefou flave, que Voffius croit avoir été dit des pcu les Eflavons, que Charlemagnc condamna à une fervitude perpetuelle.

Parmiles Romains, lorfqu’ofi mettoit un efclave cn liberté, il changeoit fon nom cn furnom. Par le droit civil, Te pouvoir de faire des ef claves eft du droit dcs gens, comme une fuitte naturelle de la guerre. On dit que les Lace demoniens , oules Affyricns felón quelques . uns, en ont les premiers introduit Ê Non feulement les Romains approuverent la fervitude ; mais ils inventerent de nouveaux moyens de faire des efclaves ; par exemple, uum Ê né libre, pouv9it vendre fa liberté, & devenir efclave. Cette fervitude volontairc fut introduite par un Decret du Senat du tems de l’Empercur Claude, & abrogée par Leon le SagcTpar fa Nov. 44 ; Lcs Romains a voient dfoit de vic, & de mort fur lcurs ef claves. Prefque toutes les autrcs nations n’cn ufoient pas àinfi ; certe feverité fut moderée ar les löix des Empereurs, & Adrien dccerna Ê peine de mQrt contrc ceux qui tueroient lciirs efclaves fans raifon. Les efclaves étoient le domiaine, & le bien proprc dc leur maitre : tout ce qu’ils acqueroient lui app rtenoit. Mais fi le maître ufoit trop cruellement de la corrcction domeftique , on I’obligeoit dc vendre fon efclave à prix raifonnable."Comme 1’efclavage n’a point été aboli par l’Eyangilc, Ja coutuine d’avoir des efclavcs a duré long vems dans le Chriftianifime. Dutems de Louis le Gros ils étoient cn fi grand nombre dans 1’Europe, qu’on eut bicn dclaPeine à rompre, & àdiffipef ceux qui s’étoient foulevez. Bar thole qui vivoit en 13oo. ditqu’iln’y en avoit plusdefontems.M ??BoDIN..

E§clave, feditauffideceluiquicftattaché à un emploiqui demande beaucoupd’affiduité, qui impofe beaucoup de contrainte , qui ne 1äiffe pòint de liberté. Un Avocat employé eft un efïlave dans fa profeffion. Lcs Rois font . efclavesfurletróncSr. EvR.

Es’c l A v E , fe ditfigurément en Morale, T de celui quieftfoumis , & affujetti à l’empire de fes paífions. Cet homme eft efclave de la fortuné, de la faveur. C’eft unc ame vile, unc ame d’efelave, qui fiarte les vices de fon maitre. Ceüx qui font reduits à fervir, font . moins efclaves de lcur maitre, que de la ne ceffité. L E M A 1. Il eft beau qu’il fetrouve dans le Chriftianifme des ames fi detachées d’elles- mêmes, qu’elles fcmblent independan res du corps , qu’elles traittent en efclave. Nousfommics efclaves de toutesles chofes que nous craignons & quc nous defirons. D a c. îiïëïéííit du plus fier, & du plus orgueil leux, un adorateur, & un vil efclave dc tous ceux qui font en fortune. M. E s P. Cslui-là eft efiiave de faMaitreffe , efclave de fa paf . fion. Il faut fe fervir dcs chofes : en étre le maitre, & non pas Teflave. ST. E v R. La crainte de la moft, & des cnfcrs nc convicnt qu’à des effelaves. F E N.

z’ame e ßdomc toute efclave , une loi fou veraine,

Vers le biem,ou le mal inceffhmment l’entraime. •CoRN.

vil e fclavetoùjours fous le joug du peché. BoIl.

Maisnous autres faifeurs de livres & d’écrits, IDu Leętear dedaigmeux homorables efclaves. ID.

ESC LAVINE.Vicuxmot.C’étoitunecf pece d ’habitlong & velu. Penula, chlamys , Les Pelerins marchoient avec efclavime & bourdon. Pomey écrit auffi efélameme. Ce mot aulfi a fignifié unc groffe couverturc de lit, & il vient d ?fclavonie.

E fclopí, í .adj. Cclui qui clopinc, qui’ Tom. II.

avoir é téblcffé, ou avoir eu quelque fluxion fur le pied. Claudus , claudicans. Quelques uns croyent que ce mot vient de 7eam Clopime ! dit de Mehum, qui a fait le fameux Roman de la Rofe, qu’on fuppofe avoir été boiteux. On le dit auffi de toüs ceux qui font arrêtez par j£ ;i maladie qui les empêche de marcher, ’agir en leurs affaires. Cet hommc a tantöt lagoutte, tantôt un rhume, tantôt la fievre, il eft toùjours éclopé.

Efclopí, entermesdeBlafon,feditd’un Ecu taillé & tranché ou divifé de l’angle fe neftre du chef au côté dextre, de la pointe, enforte neanmoins que lataille en fori milieu eft tranchée, & n’eft pas d’égale largeur par le bas &ßî lc haut. II portoit taillé & éclopé en cocur d’argent fur fable. Plufieurs tienncnt que cette forte d’Armoiries eft propre aux bâtards.

EfCLORRE.v. n.3*gclos, j’ai éclos.Ce verbe eft en partie defeétueux ; il fignifie,Sortir hors, naitre, commencer à paroitrc aumonde. Nafci, oriri, furgere, excludi. Ilnc fe dit pro prcment que des fieurs, ou des oifeaux, des infe&tes qui viennent d’oeufs. Voilàdes pouf fins qui pcrcent leur coquille, qui s’en vont êclorre. Il y a un art defaire éclorre les pouf fins parla chaleur des fourneaux. Le foleil au printems fait éclorre mille fleurs, fait éclorre les chenilles , les versâ foye. La t erreem le voyant fit millefleurs éclorre. VoIT.

Ce mot vient du Latin excludere. On d it,Le jour commcnce d’éclorre , quand 1’aurore, ou le foleil paroiffent. Ma vie à peine a commencé d’éclore. R a c. EfcloRRE,feditfigurémentenchofesmo rales & fpirituclles. Cette ligue a été long tems tenué fecrerte, mais enfin elle eft venué à éclorre. On a bcaucoup attendu ce Poëme , cet Ouvrage, mais enfin lc Ivoilà qui com mencé d’élorre. Il a tenu fon amour fecret ; mais enfin il l’a fait éclorre. Dès q uel’impreffiom fait éclorre um Poëte, Il eft efélave mé de celui qui l’achette. Bo1L.

Efclos,osE. part. &adj.Natus, ortus Un pouffin tout frais éclos. Une fleur ftaiche ment éclofe. Mille fieurs nouvellement éclofes couvroicnt la neige de fon fein. Wo 1 r. E SC L OS. f. m. T’s fe prononce. Vieux mot qui fignific desfabots. Calceus lignarius. Il cft encore en ufage en quelques Provinces. Ra belais a fait une Ifle É Eflos, où il entend parlcrdcs Moines qui portent des fandales que les Italiens appellent Zoccolamti. Ce mot d’efclos Vienr de ce que c’étoit des fou liers d’efclaves ou dc gens miferables. E fC LU S E. f. f.Cofiftru&tion de picrre ou de charpente qui fert à retenir ou àélever des caux. Adoles. Une éclufè de moulin eft une petite digue qui fert âamaffer 1’eau d’unc fon taine pour là faire tomber fur la roué d’un moulih. Les éclufes de Flandres fervent à re tenir les eaux poür empêcher qu’elles n’inon dent les terres qui font plus baffes, fi cc n’eft quand ileft beföin de les noyer. Les éclufes de Briare font de groffes conftruétions de pierre, ou murailles parallèles diftantes de 1o. à 24. pieds , fermées de puiffantes portes par les áeux extremitez, aü milieu dcfquellcs fe for me une chambre beaucoup plus longue que large , où quand un bateau eft enfermé , ou läche de l’eau qui 1’eleve de dcux ou trois toi fes, le fait paffer d’un canalplus bas en un autre d’un fond plus élevé ; & ainfi un bateau de la Loire paffe dans la Seinc, quoyque le terrein d’entredeux foit élevé de plus de 5o. toifes au deffus de ces deux rivieres. Le canal de Briare a 42. &clufes , tant en montant qu’en defcendant. Celui de Languedoc pour la com munication des mers en à cent & plus. Simon Stevin a écrit la maniefe de fortifier les places par éclufes. Menagedit que ce mot vient d’ex

?lufâ, qui eft datis la Loi Salique : ce qui fe 

doit entendre de 1’eclufè d’un mouiin ; car pour celles qui fervent à élever dcs bateaux, elles ont été inyonnués aux Anciens.

EfCLUSÉE.f.f.L’eau quieft contenuè& quicoule dans une éclufe depuis qu’ou 1’ouyre traine f ajambeen allant, qui eft boiteux pour| jufqu’à c equ’on la referme. Ce ruiffeau petit fournir tant d’éclufès par jour, Efclusíe, eftaüffifundemi-train debois propre à paffer dans une éclufe. On l’appcllc autrement brelle& coupom , qui eft dc 1 3.toifes & demi de longfur 1z. picds delarge, & con tient d’ordinaire 3oo.picces de bois au compte des Charpentiers.

ESCOFION.f.m.Terme populairequife dit de la coëffure des femmes du peuple, ou des paifannes, des fcmmes coëfféês mal pro prement. Calantica rußicas. Lcs harengercs qui fe querellent s’arrachent leur efcofiom. EfCO FRA I. f. m. Groffe table , ou madrier qui fert à plufieurs Artifans pour tailler & pre parer leur befogne, comme celles des Cordon niers, Selliers, Bourreliers , &c. ESCOGRIFE.f.m.Termevieux& popu

laire, qui fc dit par injure à des gens de grande taille, mal bâtis & de mauvaife mine. C’eft un grand efcogrife. Ce mot fe prend aufli pour une maniere d’efcroc qui ne cherche qu’à at traper quelque chofe , qui prend hardiment fans demander. C’eft unîvrai efcogrife. Il eft venu un Sergentavcc trois ou quatre efcogrifes de Recor ds.

E fC O I N S ON. f. m. Terme d’Archite&ture* C’eft la partie d’une fenêtre qui eft la plus ou verte cn dedans de 1’embrafüre pour y placer les volets , afin qu’il n’embarraffent point• Obliquitatis pars intima.

EfC O L ATR E. f. m. Chanoine qui jouit d’une Prebende en quelques Cathedrales , qui 1’oblige d’enfeigner gratuitement la Philofo phie, & les lcttres hümaines à fes confreres, & aux pauvres Ecoliers du Diocefe, & d’cn tenir Ecole.Scholafticus. L’Ecolâtre de Rheims. Le Concile de Latran tenu fous Alexandre III. ordqpna que les Evêques auroient un Precgp teur ? leurs gages, pöur enfeigner tant la Phi lofophie, que la +íí Depuis ona ap pcllé Εcöläre, celui qui cnfeigne la Philo fophie ; & Theologal, celui qüi enfeigne la Theologie. En Latin on l’appcllc Scholafticus, mot qui a fignifié autrefois éloquent, lettré , Orateur, Advocat.

EfCOLÉ.f.f.College, lieupublicoùon - enfeigne les fciences & les langues. Schola , ludu5litterarius. Ecole de Medecinc. Ecole de Droit Canon. On a transferé les Ecoles dc Droit à Crleans, & depuis on les a rétablics à Paris. On regoit au Barreau de jeunes gens encore tout coüverts de la pouffiere de l’Ecole. E fc o 1 e , fe dit en Peinture, pour diftinguer lcs differentes manieres des ficux , ou des perfonnes : comme-1’Ecole de Rome, 1’Ecole de Venife , 1’Ecole Flamande. On dit encore 1’Ecole de Raphaël, du Titien, des Carra ches. &c.

E fc o l e , fe dit quelquefois de toutes une Faculté ou Univerfité, ou d’unc Se&te. Scholæ familia. L’Ecole de Platon & d’Epicure avoicnt des fentimens bien differens. L’Ecole de Sa lerne a intitulé de fon nom, un bcau livrc en vers du regime de vivre compofé par un Me decin de Salerne, appellé}ohannes de Medio lano. Il eft forti desTames heroíqucs de 1’Ecole d’Epicure. S r. E v R. On appelle $t. Thomas 1’Ange de 1’Ecole. L’Ecole dc Tibe riade a été faifieufe chez les Juifs, & c’eft de là qu’eft venuè la Maffore & les Mafforetcs, parce que les Juifs appelloicnt Ecole leur Sy nagogiie. Du Cange dit que ce mot vient de fcola , qui fignifie aifcipline ou correáion , & que geheralément ce mot s’eft dit des licux 6ù plufieurs perfonnes s’affembloient , foit pour étudier , foit pour confercr, foit pour faire quelqueautre chofe. Ainfi on a appellé Ecoles Palätimes, lesdivers poftes où on mct toit les Gardes de l’Empereur, comme Scholæ scutariorum , Gentilium, &c. Depuisila paf fé auxMagiftrats civils,comme on voit dans le Code Schola Chartulariorum, Agentium , &c- & a paffé aux Ecclefiaftiqucs , Schola Cam torum, Sacerdotum.

E fc o 1 i , fe ditauffi paroppofition à lafcience dumonde, des maniieres d’expliquer les fcien ces dans les Colleges. C’eft parler en termes de 1’Ecole, cela fefit 1’Ecole, la maniere pedan tefque & fcolaftique. J’aimai 1’antithefe au fortir de 1’â cole, dit le Poëte des Vifionnaires. E fc o 1. e, fe dit auffi des licux particuliers où on e nvoyeles enfans apprendre à lire & à Mij

écrire,