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E SC.

E SC.

les p etitesboules du fecond élement versles objets d’alentour, d’où fe reflechiffant vers nos yeux, nous fommes excitez à voir ces objets, comme s’ils étoient enflammez, ou &clairez du foleil. R o H Au r. Selon les Gaf fendiftes, I’éclair femble n’êtrequ’une lumiere lancée & repandué dans l’air pafla fiamme de • la foudre : & certe mariere inflammable de la foudre n’eft autre chofeque certaines exhalai fons graffes , fulfureufès, bitumineufes, & nitreufes que la force de la chaleur fouterraine, & celle du foleil détachent & élevent en l’air. , B E RN. La vuë de l’éclair precede affez lon tems lc bruit du tonnerre, quoy qu’ils fefaf fent enfemble.

E fc l A 1 R, fe dit auffi des lumieres reflechies qui paffent cn un moment , comme d’une êpée, d’unc glace de miroir agitée, qui jet tent des rayons dans les yeux. On dit figurément , il cft prompt commc un eclair. La gloirc dc ce monde paffe comme un ęclair ; pour dire, qu’elle ne dure gueres. Demofthene a effacé fcs Oratcurs de tóus les ’ fìecles, & les a laiffez comme abattus , & é blouïs de fes tonnerres, & de fes éclairs. Bo1l.

INous p erdonsle preßnt, ce temps ß pre cu eux*,

Et qui tel qu’uméclair diffaroirà nosyeux. DEs H.

EfCLAIRCIR.v.a&t.Rendrcuncorpsplus clair, & plus nct ; lc rcndrc tranfparent, ou li. iî. , illuminare, clarare. Il faut Ê, repofer ce vin ponr l’éclaircir. Les li queurs épaiffes s’éclairciffent en y ajoütant de l’eau. On fe mire dans de 1’argeht qui eft bicn bruni,bicn éclairci. Un vent de Nordweclaircit le ciel, le rend ferein, chaffe les nuées. Efc1a1Rc1R, feditauffidesQorpsqu’on fepare lcs uns des autres, & dont on diminué lc nombre, en laiflant plus d’efpece, & d’in tervalle. Vacuare, differgere. La foule s’eft écoulée ; les gens commencent icy à s’éclaircir. La tempéte à bien éclairci cctte forét ; elle a abactu bien des arbrcs. Le feu de la courtine êclairciffoit les rangs des affaillans. La trouppe s’éclairciffoit peu-à-peu. V A u G. On tira unc telle quantité de traits qu’on éclaircit bien tötla $í de ceux qui s’étoient tropayanccz. VAUG.

Efc.A1Rc1R, feditauffiparlesJardiniers pour, Rendre moins épais. Interlegere, rela zare, interpurgare. Ce plan eft trop épais , trop dru, il en faut *arrachcr pour l’éclarcir. On n’éclaircit point 1’ofeille , parccqu’clle ne eut étre trop drué.

Efc 1 A 1 R c 1’r, fe dit figurémenr des chofes fpirituclles& morales, & fignific, Debrouil ler, rendre plus clair & plus intelligiblc. Ex plicare, enucleare , dilucidare. Les Critiques Ju dernicr fiecle ont b :cm eclairci lcs Auteurs anciens. Le tems éclaircit la verité. N’éclaircirez-vous poin* cefront chargé d’em muis ?

PAc.

I)e tous vos femtimens mow cæur efí éclairci. ID.

E c l A 1 R c 1 r , quelqu’un c’eft l’informer, 1’inf. truire. Docere , commonefàcere. On dit auffi s’éclaircir pour s’informer,s’inftruire.Je fcrois bicn-aife d’être éclairci de mon doute. Je veux m’éclaircir fur cette affaire avec vous ; c’eft à-dirc , Je vcux m’expliquer avcc. Vous ferez éclairci de toutes chofes par lui-même. Mol.

La plupart des gens font égalament faciles à re cevöir des imprefIions, & negligens à s’en éclaircir. N 1 c. On a effacé Epicure du nom bre des Philofophes fans l’écoutcr ; on n’a pas voulu s’éclaircir de fon bon droit. S r. EvREMoNr.

On dit proverbialement, que le bien d’un hom me eft fort éclairci, quand il en a mangé une bonne partie : qu’une maifon’eft bien éclaircie, quand il y a plufieurs des enfans ou des do meftiques qui font morts , ou qui fc font abfentez.

Efcla1Rc1, 1E.part.&adj.Illußratus, dilucidatus.

EfCLAIRCISEMENT.f.m.EfFetdc

1’action qui éclaircit. Illußratio, illuminatio. ... La äîï, ou &clairc cft bonnc Pour l’éclairciffement de lavuë* On s’en fert rarement aupropre.BoUH.

On ledit plus ordinairement au figuré, & figni fie , Explication d’une obfcurité, d’une dif ficulté. Emodatio, explicatio. L’éclairciffement des difficultez de la Bible fe trouve dans des paffages de meme nature. Lcs Commcntatcurs donnent beaucoup d’éclairciffement aux Au tcurs anciens. Dieu nous éleve par des éclair ciffemems fucceflifs à la connoiffänce de fa vc rite. Fl. II refulte quelquefois de la difpute des éclairciffemens utiles à la verité. S r. Evr. E(clA1Rc1ssEMENr,feditauffientrc lcs gens d’épée, dcs explications qu’ils de mandcnt de quelqucs paroles & a&ions, pour £ ; fi on Ics a faites avec intention de lcur aire qucrclic,afin d’entirer raifon fur le champ. On dit, C’eft un homme à éclairciffemens, en parlant d’un homme querelleux. B o u H. C’cft un Amant jaloux qui veut un éclairciffe ment fur un regard , fur un coup d’ucil jetté à l’aventure. M o l. Gardez vous de ccs gens pointilleux qui demandent des êclairciffemems fur la moindre équivoque. B E l L. Les bretteurs difcnt que deux éclair ceff mems valent un appel , & dcux appcis un ducl.

Chez les Officiers des Eaux & Foréts on dit , Fairc dcs ventes par éclairciffem.ent, quandon fait abbattre des bailliveaux fur taillis qui font en fi grand nombre , qu’ils l’offufqucnt & I’empechent de croitre, enforte qu’il nc pro fitc plus, fi on ne l’éclaircit, en faifant coup pcr un nombre fuffifant dc ccs bailiiveaux tant ancicns que moderncs.

EfCLAI RE.f. f.PlantequcI’onnommeauffi chelidoine. Ily a la grande & la pctitcéclaire. VoyezCHEl1Do1NE.

EfcLAIRER. v. a&.& neut. Repandre, communiquer de la lumiere. Illuminare, col lußrare. Lcs aftres ont été faits pour éclairer le monde. Lafaledu bal étoitfort bien eclairée. Les vers iuifans eclairent la nuit. Lcs yeux des chats , des gens qui ont unc grandc ficvre, ęclairent dans I’Qbfcurité.

EfclA1RER, feditabfolumentdccefeu paffagcr qui precedc le tonnerre. Fulgurare. Il faut chercher un abri contrc 1’orage,il com mence à éclairer.

EfclA1 RER, fignifie auffi, Apportcr , ap procher de la lumicre. Afferre lucem. Eclairez moi. Prencz un fiambeau , & allez éclairer Monfieur.

EfclA1 RER, fignifie auffi, Obferver les aétions de quelqu’un : épier, contröller fccrct rement. Obfervare, cuftodire. Les Princes font trop éclairez pour goücer de veritablesÉÉÉÉ ; M6Nr.Iln’yaperfonnequifeplaifeàêtre êclair*. On a mis cc valet à la fuite de ce jeune homme, c’eft pour éclairer fes a&tions. Lcs Princes font plus éclairez, & plus efclaves que les autres hommes.

EfclA1RER, feditfigurémenten chofes fpirituelles & morales ; & fignific, Inftruire,

jî ; , remdre plus clair-voyant. Docere.

Les Saints Peres éclairent 1’Eglife, inftruifent &édifientlesFideles.JEsus-CHR1sreft venu pour éclairer le monde, & pour 1’illu miner , dit St. Jean. Les Heretiques font femblables à ces feux qui n’éclairent que pour nous perdre. Les fciences éclairent 1’elprit, lui donnent bien des lumieres. Ceux qui ont voulu éclairer le Roi fur fa conduitte, onr peri dans cette entrcprifc. P. d e Cl. Loin de| m’éclairer vous ne penfez qu’à m’égarer pari vos difcours trompeurs. A B. T E T v. Ceux qui dcmandent confeil, le font plus fouvent pour étre applaudis, que pour étre éclairez. S r. E v R. Quel moyen d’éclairer les autres, fi on n’eft pas éclair& foi-même ? L E. P. R a. Le f ;avoir contribué á éclairer 1’efprit ; :mais il, nc forme pas toüjours lejugement. L o c k £. L’amour propre cft d’ordinaiEc très-éclaire fur fes interéts. N 1 c.

On dit provcrbialement, La chandelle qui va devant éclaire mieux que cellc qui va derriere ; pour dire, qu’il vaur bien mieux faire du bien de fon vivant , quc d’obliger fes heritiers par fon teftament à en faire.

Efc1a1£í, #E.part.& adj. Illuminatus, clarus. ’

On dit qu’un homme eft bien éclairé, fort en tcndu, lorfqu’il a un fort bcl efprit & uas rande c apacité,qu’il penetre la verité, qu’i £ bien les chofes. Doéfus , eruditus.TLe niombre de ceux qui font affez éclairez pour demélerlaverité àtravers lagrimace,cftbien petit. S r. R £ A l. Les „£’ ; êclairez, n’appergoivent pas tout : ils fe prcoccupent fouvent. B E l l.

On dit auffi, qu’une maifon eft bien éclairge, lucida, lumimofa., lorfqu’elle eft bien percée qu’elle a de grandes fenêtres, £$ regoir bien du jour. On dit cn un autre fens, qu’elle eft bien éclairée, lorfqu’il y a d’autres mai fons qui ont des fervitudes & des vuës fur elle, & que les voifins y voyent ce qui s’y paffe. EsCLAME.adj.TermedeManege, quife dit d’un cheval qui n’apoint de boyau. Gracilis. Il eft vieux.

Esc lAmE, TermedeVenerie, quifignifie, Gréle, menu, On dit que des cerfs É longs, grands & efclames.

On appclle auffi en Fauconnerie un oifeau ef clame, qui eft de longueur bienfeante & non êpaulu. Les efclames font plus beaux voleurs que les gouffauts,c’eft-à-dire,courts& basaffis. ESCLAMMEVoyezEsclav1NE.

EfCLANCH E. £f. Partiecharnuédumou ton qui tient au quartier de derriere. Vervecis femur, coxa. On l’appelle auffi un gigot. Les meilicures éclamahes font celles qui ont le manche court. Le jus d’éclanche cft excellent pour faire des bifques, des ragoüts & des fau ces. On mange les éclamches röties, à la daube en páte, &c." Borel derive ce mot de clenche,

eftun mot en ÉÉ chez les Serruriers,&

ignifie la partie du Ioquet qui s’abat en fer mant une porte, à caufe de lâ reffemblance de l’emboêture & du mouvement.

ESCLANDRE.f.m.Vieuxmotquifigni fioit autrefois un accident fâcheux qui tfou bloit, & interrompoit le cours d’une affaire. Scamdalum, perturbatio, ftrages , clades. Il ne faut pas fouffrirun efrlandre pour une bagatcl le. Ii feroit venu à bout dc ce deffcin , fans un e/clamdre qui lui arriva.

Ce mot vicnt du Latin clades. Mais Menage & Du Cange le derivent de fcandalum, qu’on trouvc dans les vieilles Coutumes de Bourges ; ou du verbe Grec w A«», frango, rumpo. Un trifte accident n’arrive jamais fans &clat. EfCLATER,VoyezEclArEr,&c.

ESCLAVAGE. f.m. Servitude, prifon chez les ennemis, chez les Barbares. Servitus. L’ef clavage eft fort rude chez les Mahometans. Il eft tombé dans l’efclavage par une fortune de mcr.

E s c la va o e, fe ditauffi figurément, pourune tropgrande depcndance, pour une trop grande contrainte, telle que cellc oü l’on eft fous la domination d’un Prince trop abfolu. Ni les ÉÉ ; ni 1’induftrie ne f ;auroient exciter cettefurcur divinequelaliberté infpire,& que I’efclavage &touffe. Sr. E v R. Esc1.AvAGE, fedit auffid’unefervitude,& foumiffion volontaire. Cet emploi l’occupe tellement, qu’il n’a pas un momentàlui, c’eft un honnête, un pompeux efclavage. EsclAvAcE,feditfigurémentenMoraleà l’égard de cet empire qüe nous laiffons pren dre fur nous à nos páffions. Les Amans fe ££ ; qu’ils font chargez de chaines, qu’ils languiffent dans l’efélævage. Les am bitieux qui fuivent la Cour, font dans un vrai effelavage.

AMon c aurdevoir fortir d’um ffrude efclavage. AMais ce foible captifm’en a pas le couragr. LaSUze.

II yaune devotion ou Confrairie qu’onappel le l’E ? lavage de la Vierge. Les É Ont. auffi depuis quelque-temis établi lamode de porter une <í. de collier pendant au col en forme de`chaîne elles appellent cela un ££££ Les ef&lavages font ordinairemenr e pctits grains enfilés.

EscLAvAGE, cntermesdeNegoce,eftun droit qu’une Compagnie de MarchándsAnglois a feule d’acheter & de vendre les marchan difes à l’égard des étrangers ; ou um impót qu’elle a établi furtoutcs Iës marchandifes qui entrent & fortent par mer cn Angleterre. Om ne l efait payer qu’aux Frangois. -

EsCLAVE.f iii. &£ Cajti£quieftredui : fous la puiflàncc d’un maitré, foit par fa paif* fance,