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E SC.

,ESC.

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avoir é téles Juges ou Confeillers de 1’Echi quier. Quelques-uns lcs ont appellez burlef. quemcnt Lechevins , parcc qu’autrefois ils dc voicnt täter les vins pour y mcttre le taux & la police. Borel le derive dc cavere, dans le fens deJuge & confervateur des interéts pu blics. Pafquier dit que le mot d’Echevim vient de Serbini, dont cft fait mention frequente dans les ancienncs loix des Frangois. Lipfe dit ue cc mot vicnt de Schepem Allemand, qui fignificJuge, Senateur, jurat & Echevin. Du Cange dit qucles Juges & Icurs Affeffeurs qui êtoicnt chöifis par Ieurs habitans , s’appel loicnt Scabini, & Scabinagium, Echevimage ou lcur College. Il ditauffi quc quelques Autcurs lesontappellez Paciurii, à càufcTque leur ju rifdi&tion cntretenoit la paix dans lcur ville & la banlieué, qu’on appelloit pax villa. EfCHEVINAGE.f.m.Laqualitéd’Eche vin, & lc temps qu’il cft en charge. Confula tus. L’Echevimagecft une chofe bien briguée. Cc bâtiment publica été fait dc l’Echevimage dc tels & tels ; pendant le temps de leur Eche ^vimage. Il y a des villes où l’Echevimage an n obli t.

EfC HcUTE.f.f.Main-morte.Hareditas ca duca, bcna jure caduci ad beneficiarium dynaf tam delata. Avoir droit d’échure. II m’eft ve nu une bonne echùte. P o M E y. Voyez Matn MoRrE.

EfC H I F. adj. vorax. Terme de Veneric , qui fe dit des chiens ardens à manger. EfCHI F FR E. f. m. Termc ά’Archite&ure. C’eft un mur qui fert de bafe à un efcalier,qui en foutient la charpente ou les marches , la baluftrade , les appuis, &c. On dit un mur d’e/’ chiffre, on efehiffre abfolument. On lc dit au !fi de la charpcnte d’un efcalier. Cet efchiffre fera compofc de deux patins, de quatre no yaux, de tant de limons & d’appuis, de tant de pailliers, de tant de baluftrcs tournez, de tant de marches,moulees.

ESCHIFFRÉ.Desdegrésdanslesefca

licrs. Scapi fcalarum. Dans Vitruve 1. 9. chap. 2. felon 1’interprctation dc Mr. Perrault. EfCHIGNER,ouECHINER. v.a&t.

Tuer, affommer, maffacrer, rompre l’échine, occidere, multare. Ily a eu deux mille hom mes échignez en certe deffäite. Ccfardeau eft trop lourd für fes épaules , il eft capablc de l’échigmer. Se faire échigner ; c’eft fe fairc bicn battre. Ce coquin là fe fera échiner. EfCHILLON.f.m.Termc deMarinede

’ Levant. C’eft une nuée noire, d’où fort une longue queué qui va toüjours en diminuant, & qui s’allongeant dans la mer, cn tire l’eau comme unc pompe avec tant de violence, qu’on voit bouillonner l’eau tout alentour. Sipho. Lcs Matclots craignent plus que toute autre tempéte cet étrange metcore. Ils cro yent qu’en picquant dans lc maft un couteau à maniche noir, cela détourne 1’orage, tant ils pouffent loin la fuperftition. C’cft prefquc la même chofe que ce que fur l’Ocean on appcl le fiphom.

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Efc H I N E. f. f. L’épinedudos, les vertebres qui font depuis le col jufqu’aux feffes. Spima dorff. II eft tombé fur cet efcalicr, il s’eft rom pu l’échime.

Tamdis que Colleter crotéjufqu’à l’échine , Va m emdierfom pain de auifime em cuifime. Bo1l.

Ce m otvient de ffima, felon Nicod. Menage le derive de chiena Italien.

E fc H 1 N £ , cft auffi um terme d’Archite&ture. Echinus. C’cft un membre , ou ornement dc figure ovale, qui cft au haut du chapiteau de là c olonne Ioriiquc, Corinthienne & Com- ! pofitc. II reffemblc à des ocufs ou des chá taignes ouvertes, & arrangés les uncs auprès de$ autres. Il vicnt du Grec ìxì»@-. Qui fi gnifie chataigne. Au refte le mot Grcc &lc La íin echinus étant de mafc. il paroit auffi plus raifonnable de le faire en fiângois dc mafc. On le dit auffi des chevaux & d’autres animaux. On appelle maigre £chine, un grand hommc menú,& qyi manque de graiffe.

EfCHiNÉE.f.f.Piecedcchaird’uncochon qui fe couppe fur lc dos. Imbrex porci. C’eft un bon ragoüt qu’ungéchinée aux pois. EfciíïòÜÊTÉ,ô ËcffiQU£,£ E.

adj.Terme de Blafon , qui fe dit de 1’Ecu qui -ZTom. II.

eft d iviféen &cfiiquiet, Teffellatus. Un Ecu g faut q u’ilfoit du moins compofé de fix traits ou de vingt quarreaux. Quand il y en amoins, on dit points équipollez ; & quand il n’y en a qu’une tire, on l’appelle compone. On le dit aufli non feülement des pieces honora bles dont 1’Ecu eft chargé,mais même des ani maux, comme aigles & lions, quands ils font chargez ou divifez par de femblables quarrez. Il portoit d’or au lion de gueulcs, chargé dc trois bandes , échiqueté d’argent & d’azur de deux traits.

EfCHIQUIER.f.m.Tablierdiviféen64. carrcaux de deux couleurs, fur lequel on joué aux Dames , aux Echecs. Alveolus luforius. Echiquier d’yvoire , d’ambre , de bois. On dit quc des arbres font plantez en échíquier, im quimcumcem, quand ils font plantez de for te, quc leur figure reprcfentc plufieurs quarrez ou un échi qui r.

On dit en ternes dc Marine que des vaiffeaux font en échiquier, lorfqu’ils ne coutent pas fur la même ligne, cnforte que les ligncs fur lef quelles ils courent fe croifent comme les lig nes d’un échi quier, ou comme des allécs d’ar bres rangés en échi quier.

L’Echiquier de Normandie Scacarium, étoit une Jufticc fouveraine , ou feance de Commiffai res, ou de Magiftrats deleguez pour tcnir une efpece de Grands Jours dans une Province : fous les Ducs dc Normandie 1’Echiquier étoit une Affife generale , où fe trouvoient les prin cipaux Scigncurs pour juger les affaires les plus importantes emidernier reffort.Les Prelats, les Barons, & les Baillifs Royaux y devoient affifter. Il fut créé par le Duc Raoui après que la Normandie lui eut été cedée par Charles le Simplc vers lc commencement du X. fiecle. Il fut établi cn la placc des Comtes, ou Commif faires que les Rois ciivoyoient dans les Pro vinces avec unc pleine autorité. Le Duc Raoul créa auffi un grand Senechal, qui reformoit les jugemens j Juges inferieurs, pcndant que 1’Echiquier n’étoit point affemblé. Com me l’Echiquier étoit ambulatoire, & qu’il n’étoit point perpetuel, la charge de Grand Se ncchal fut fupprimée par la mort du Senechal dc Normandie ; 1’Echiquierfutfixé à Roüen, comme dans la capitale de Normandie, & ren du pcrpctuel, à la requéte des Etats de la Pro vince, parle Roi Louis XII. en l’an 1499. Il y a eu auffi un Echiquier à Alengon ; & 1’Arche vêque de Roüen pretend avoir un Echiquior, & Cour Souverainc pour les caüfes depen dantes du temporel dé fon Archevéché. Vers le temps de Philippe le Bel on tenoit deux Echiquiers â Roüen chaque année , comme deux Parlemens à Paris.

EfcH1QU1ER.Cemoteftencoreenufage en Angleterre. On appclle Cour de l’Echiquier, une Cour où I’on juge les caufes touchant le trefor, & le revenudui Roi ; touchant les com tes, debourfemens,impöts, doüanes,& amen áes. Elle eft compofée de fept Juges, qui font le grand Treforier, le Cháncelier deT’Echi quier, le Lord Chc£Baron, les trois Barvns de 1’Echiquier, & le Curfitor-Baron. Les deux premiers s’y trouvent rarement. Le ChefBa ron eft leΚ Juge. Certe Cour de l’Echi quier eft fubdivifée en deux. L’une s’appelle Cour de loi, & 1’autre Cour d’équité. Autrefois les Evêques,& les Barons du Royaume avoient feanceàla Cour de l’Echiquier. Aujourd’huy ces deux Cours forttrenués par des pcrfonnes qui ne font point Pairs,& qu’on appclle pour tant Baroms. Il ya un autre Echiquier, qu’on appelle lepetit Echiquier. C’eft le trefor Ro yài, ou laTreforerie. Ony regoit , & on y de bourfe lc revenu du Roi. Le grand Treforier Cours é töientainfi appellées, à caufe qu’elles comme lespieces du jeu des échecs ; d’autres, parce qu’oni y plaidoit les uns contre les au tres efi batailfe rangée,comme on fait aux êchecs. Menage& Du Cange après. Pithou & Ragucau, tiefinent qu’il vient de 1’Allemand fchichem, qui fignifie envoyer, parce que cgtte affemblée fuccéda à ces Commiffaires appellez dans les anciens Titres Miff, Dominici. D’au tresont cru quele motfcacarium Latin cft vc mu d c/tatarium, à /fando. Du Cange croit chiqueté d ’or& d’azur, d’argent & de fable. II | en e ftle premicr Officier. Nicod croit que ces, &toicnt c ompoféesde differcntcs qualitcz , avec p lusŠ du pa*é de

cette chambre qui étoit fait en forme d’Echi quier, ou du Bureau autour duquel étoieiit Ies Juges, fur lequel ori mcttoit um tapis diftin gue en pluficurs quarreaux. Spelmannus,Som herus & Wagius le derivent de fchatz, qui fi gnifie trefor : d’où vient que Polydore Virgile ä dit qu’il faot écrire fçàttarium, au licú de /caccarium. Somnerus le derive de fchaen , j ;’ vcut dircravir } ce qu’il dit être lcprogre u Fifc.

Efch1Qu1ER,fedit auffientermesde Blafon, lorfque 1’Ecu eft divifé en plufieurs quarrez, dont les uns font de metail, & lcs äu tres de couleur, comme le tablier où om jouë aux échccs. Teffella.

EfCHOME. Termede Marine.Voyez cy deffus E c H o M E. Ce mot vient incontefta blemerit du Grec & Latin , wxa^P** , fcalmus , efchaulme , efchaume , efchome. EfCHOPPE.f.f.Petiteboutiqueattachéeà un mur,& couverte en appenti§, qui fe bâtit en des lieux paffans,& où il fc fait grand com mercc. Taberna. C’eft où fe logcnt des Mar chands qui n’ont pas à debitcr des chofes de grande valeur. Aux environs du Palais on a bâti pluficurs échoppes. Dans les marchez,dans les parvis des Cathedrales,ily a toüjours quel ques échoppes. Ce mot nous cft commun avec efchopAnglois, qui fignific une petiteboutique. E fc H o P PE. Tefme d’Artifans. C’eft unc efpe cc de burin ou de pointe plate & trenchante par l’extremité, domit fe fervent les Orfevres , Sculpteurs, Graveurs en eau forte, Scrruriers &autres qui difent auffi échopper, pour dire, Travailler avec l’échoppe. Calum, fcalprum. Pomey écrit échople ,& échopler. EfC HOUER.v.a&.&neüt. Donnercontre un roeher, ou dcmeurer fur lc fable,quandom eft dans un yaiffeau qui ne trouve pas affez d’eau pbur voguer, poür être â flot. Onappelle aufli cela toucher, quand la quille touche le fond de la Mer. Impingere, illidere navim ad faxa,harere im vado. On le dit & des perfomnes qui font dans le vaiffeau& du vaiffeau même Nousavons échoué.Nötrc vaiffeau aéchoué. Lc vaiffeau eft arrefté quand il porte fur terre par cequ’il n’a plus jÉ d’eaü pour fe foutenir on le dit aufli cn fignification a&tive échouër fon vaiffeau ponr âire le faire £choüer. La tempéte a fait échoáer ce vaiffeau fur les bancs de fa Manche. Ce Capitaine a échoüé exprés fon vaiffeau pour fe fàuver ’des Corfaires,& : pour attendré queles groffes marées. le rele $ent.’ Il fe dit áuffi dés grands poiffoms. On trouva une baleine qui aWoit échöüé fur lacó te. Menage dcrive ce mot de excubare, comme qui diroit tomber, cheoir, ou bicn defcopulare & de fcopulus.

Efc h ó ü’E R, fignifie auffi quelquefois, Brifer. Trois de nos Waiffeaux échoüerent contre’ les rochers. Son navire échoia contre les brifans. E fc H o ii £ R, fignifie figurément , Avoir un mauvais fuccés ; ne point reüffir dans une cn treprife. On ïílc fecrct de cette affaire , je la tienséchoáée. L’amour eft un écueil con tre lequel la vertu,des plus grands hommes &choue ordinairement. VötreäÄ amalhcu reufement échoáé.

Efch oii í, ü É É.part.&adj. Ayanttrouvéfà Galere échoìée furie rivage,il la fit remorquer ar d’autres.

E fCIE N T. f. m. Pleine connoiffance de ce qu’onfait, ou qu’on veut faire, fericufement, & tout de bon.TConfcientia. Il n’a pas fait cela par mégardc, mais à bon efcient 5 pour dire, illc vdüloit faire. Il a peché, ila menti â bon -

£ ; c’eft-à-dire, 1i f ;avoit bien qu’il fai Ὀit mal, qu’il mentoit, fnais il 1’a vóulu fai re ainfi, il’l'a fait ftiemment. On dit auffi,ils fe font bartus à bon e%ient ; c’eft-à-dire, tout de bon. Iis plaident â bon efiemr ; c’eft-à-dire, ferieufement &fans collufion. On a fait foüct ter cetécolier à bon efcient ; c’eft-à-dire, vi gourcufement.

ce mot vieillit. II vient du Latin fciens. EfCLAIR.f.n.Eclatfubitdelumiere,qui annonce&precede ordinairemcnt le bruit du tonncrre. Fulgur. L’éclair felon les Cartefiens, confifteen ce que les exhalaifons, qui ferrou vent cntre deux nuës, &tant eriflammées , ou par le choc, ou par la chüte des nuës, ou par ›

ia r apiditéde léur mouvement, elles pouffçnt M.

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