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ERR.

ES. ESB.

ERS. ERU. ERY.

pour g age,& affurance du marché. Arrha, Ἀrrhabo. Il a donné des erresau coghe, & cela par corruption du mot d’arret. Du Cange temoigne`que dans la baffe Latinité on a dit errapourarrha. VoyezARRHEs.

ERRÉUR.f.f.Vifion ; fauffeopinionqu’on met dans Tefprlt, foit par ignorance, foit fau te d’examen, ou de bon raifonnement. Error. L. Joubert a fait un Traitté des erreurs popu laires. La vanité humaine fe repait dc 1’agreable erreur, de vivre bien loin dans I’ave venir. Des-HoUl. Je ne veux point d’un Cri tique qui me vient tirer d’une douce erreur. Les Anciens ont fait beaucoup d’erreurs dans la Philofophie, faute de s’étre appliquez aux experiences. Nous retenons nos erreurs par cequ’elles font autorifécs des autres : nous ai mons mieux croire que juger. S. EyR. Qgcl le veritépeut étre aùffi avantageufe que ces bonnes érreurs qui forment en nous le fenti ment des biens que nous n’avons point ? Id. Pourquoy vouloir guerir lcs hommes d’une vicille erreur qu’ils aiment ? Des-H. L’erreur eft le partage de la condition humaine. Nic. L’impatience qui nous porte à mous élever contfe tout ce qui nous paroit faux, eft fou vent un plus grand defàut quc 1’erreur dont nousvotidrions delivrer les autres. Id.On don ne d’ordinairc à Dieu plus d’indulgence pour les foibleffes du coeur, que pour les erreurs de 1’efprit. Le vulgairc qui refpeéte des er reurs myfterieufes , mepriferoit des veritez . toutes nués. Sr. E v R. Combien d’erreurs par lefquelles 1’homme abufé fe deshonore lui même ? B o s s. Les libertins difent qu’il im porte peu que 1’homme fc trompe dans fes opinions, pourvü que fon erretur foy agrea bie,& qu’elle le conduife à la fin dc lä vie par une routefemée de fleurs. S. EvR. Laiffons les s’applaudir d’une pieufe erreur ; AMais pour mous, bammiffons ume vaine terreur. Bo1l.

E R R e U R , prife abfolumento, s’entend de l’er reur en la Ä , de l’herefie. L’erreur ne pref crit jamais contre la verité. On dit qu’Ori gene eft tombé dans 1’erreur. L’erreur degui fée, & traveftie en verité, entre dans tous les droits de la verité. B a y. Les Theologicns traittent plus favorablement lcs erreurs fur les dogmies de Morale, queles erreurs fur les dogmés de fpeculation. B a y. L’humanité mêle aifément fes erreurs dans ce qui regardc la crcance. S. EvR. Environnez comme nous fommes de tenebres épaiffes qui nous cachent les objets,& livrez aüx doutés, & à l’incerti tude,devrions-nous être rcfponfables denos er reurs - Disc. d’El.

E R A E U R ,fignifie quelquefois, Faute,& für tout en mäticre d’Arithmetique. Erreur de calcul. Les faux & doublcs emplois, niles er reurs de calcul ne fe couvrent point par les arrêts, niles tranfa&tions. Cct Hiftorien a fait bcaucoup d’erreurs dans la Chronologic. On l edit áuffi d’une meprife, d’un malentendu. J’ay regu une lcttre óù je n’entends fien, il faut qu’il y ait en cela de 1’erreur, qu’elle s’adreffè à un autre. Une erreur de fait cft plus excufable qu’unc erreur de droit. Mais q u’elleerreur fatale

AM’a fáit amtre mes bras recevoir ma rivale ? RAc.

On le dit auffi en general des fantes que 1’on commet dans la conduitte de la vie , ou dans 1’ufage du monde ; des égarcmens où l’on tomöc. Il a grand regret de fes erreurs paf fées.

3e f ;ai fur leurs avis corriger mes erreurs, Εr je mets à profit leurs malignes fureurs. Bo1l.

on appelle en termes du Palais, Propofition d’er reiir, une voye de droit dc fe pourvoir contre un arrét. La requéte civile n’attaque que le fait de la partie jmais la propofition d’erretur accufe ceiui des Juges. Cette procedurc cft • mainremant abolie.

ERRHINES.f.f.Termede Pharmacie.Er ,hina. Remcdes qu’on prend par le nez pour purger les humiditez du cervcau. Il yen a cn oùdre, conme la betoine , le tabac, la mar jolaine, I’iris,le laurier rofe, l’eilebore blanc & 1’euphorbe. D’autres font liquides, qui font faitcs dc fuc dc Marjolainc, dc fauge, de bs tes , d ecyclamen, d’iris, &c. d’autres en lini ment incorporées avcc de l’onguent rofat ; d’autres en pyramide folide pour arrêter le fang des nariiics, cempofécs dcbol deLevant, de terre fcellée, de mâftic, de fang humain ou de pourceau deffeché, &c. Les errhines fechcs, & faites fculement de poudres, font appcl lées proprement fermutatoires. Les Moderncs les appcllcnt caput purgia.

Ce mot vient du Grcc, cw, & iìs , ou jis , mafus, le nez. ,

E R R O N E E. adj. Erroneus, implicatus errore, imbutus. Lcs fcntimens font partagez fur ce mot. L’Academie eft du même fentiment que Furetiere, & dit erronee pour le mafculin auf fi bien quc pour le feminin. Mais Pomey , Danet, Richelet, Tachard& méme Patru dans fon 1 5. Plaidoyé difent erroné pour le mafcu lin,& erronée pour le feminin. Il femblc qu’il n’y ait point à balancer, quand I’Academic a decidé. Cependant fi 1’on confidere quc 1’au torité dcs autres cft de quelque poids dans le langage, & que d’ailleurs ilcft mieux, autant uè dela fepeut, de diftinguer lc mafculin du íí , parla terminaifon on en conclurra qu’on pcut fuivre,fans faillir,l’un & l’autre fen timent. Quoyqu’il en foit, erromé, ou erronée fignifie qui eft faux, qui tient de 1’erreur, qui ticnt de l’herefie.Celui qui opine fur un fonde ment erroné, ne juge ni n’opine. P a r. Senti ment erronée. A c A D. Maxime erromée, do&tri ne erronee,propofition erronee. Il nefedit qu’em matiere dc, foi.

ERRONEMENT.adv.D’unemaniereer

romée. Errom<e. Il n’y a que l’autorité de Pa tru qui puiffe faire paffcr cc mot. Sur des faits crronées, les Souverains Pontifes ont erromé ment prononcé. PA r.

ERS.

E R S .f. m. Ervum. Efpecc de legume qui jette d’une même racine pluficurs pctites tiges hau tes d’un piedou davantage. Scs fcuilles font longues, rangées par É’res fur une côte. Ses fieürs font lcgumincufes, pctites,blanches par dedans, tirant fur le rouge par dchors. Leur calice eft un cornet denteié, qui pouffe un pif tile. Lorfque cettc ficur cft paffée le piftile de vient une^ gouffe ondéc de chaque côté de deux coffes qui renferment quelqucs femences prefque rondes. En Latin ervum Camerarii, ou orobus filiquis articulatis , femine majore C. Bauhimi.

Quelquesluns appellent auffi ers, 1’épaule de cheval, que d’autres nominent ars, du not La tin armus, qui fignifie lamême chofe. ERT.

E RT E, dans cetrc cxpreffion être à l’erte. Vo yezAlERTE.

ERU.

ERUDITION.f.f. Scicnce,do&rine.Eru ditio. Les Scaligers ont été d’une grande, & d’une profonde éruditiom. Lcs livres du Doc tcur Launoy font pleins d’eruditiom. On n’cf. time point les éruditioms pedantefques. II eft plus utile de fe renplir lâtête de reflexions, que de remarqucs d’éruditiom. L oc k E. II y a une cert ine éruditiom qui ne fert à rien, ou qui ne fert qu’à fatiguer les Lccteurs. B o U h. Quand on a 1’cfprit faux , 1’ignorance vaut mieux qu’une vaftc éruditiom, qui ne produit que de laconfufion , &de1’obfcürité. S. EvR. Balzac appclloit un amas d’éruditiom mal choi fie, lc fatras , & lebagage de 1’antiquité. La connoiffancc des bclles lettres devient en plu fieurs Sgavans unc éruditiom fort ennuyeufc. Sr. Evr. Il y a vingt-deux eruditioms à cha que page, l’unc portant 1’autre dans mon Hif foire de Sablé. MEN. Dans cette phrafe, £ru ditiom fignific une remarque f ;avante. ERY.

ERY N G I U M. f. m. Plante qu’on appelle auffi panicaut, chardom roland , ou chardon à cemttères.VoyezPaN1cAUT.

ERYS IMUM.f.m.Plantequ’onappelleau trement velar, ou tortelle. Voyez VELAR. ES.

E S .Nous avons bien des mors en frangois qui commencent par es , & que bien des gens’écrivent fimplcment par e, oué, ou é, L’ufage n’eft point du tout fixc pour Ę. & ainfi jc diray icy non pas ce qui fe pratique, mais ceque je fouhaiterois qu’onpratiquât, & ce qui me paroit lc plus raifonnable.Tout le mohde convicnt qu’il faut écrire 1’s par tout où on la prononce. La difficulté eft fculement pour les mots où on nc le prononcc point. i. Je voudrois qu’on ne marquât jamais ni ? circonfiexe, ni s dans les mots qui n’ont point d’s ni d’x dansleLatin. Ainfi emotion, ebul lition, doivent s’écrire parun fimple e& non point par es, comme font ceux qui écriventeft notion, efbullitiom. 1. Quand le Latin a unés ou x , bien desgens croyent qu’il faut mettre dans lc frangois es ou &.Je ne voudrois le met tre que lorfque nous pronongons cet e fort longcomme dans lc yerbe auxiliaire étre , ou effre, effe. Mais lorfque nous ne le pronon gons que commeun e fimple fermé ou maf culin , je ne voudrois point d’s parccque 1’s fait lemême effet que I’accent circonfic xe. Ainfi, parceque nous promongons écrit, & non pas ?crit, je voudrois qu’on écrivittoù jours écrit, & non pas eferit. [La raifon de l’analogie ou dc rétymologic cft fort bonne, & je fouhaiterois qu’on püt y avoir toüjours ęgard, mais 1’ufage a déja prefcrit contre I’analogie ou étymologic en tant d’occafions, qu’il n’y plus moyen de fe regler lâ- deffus. J’ay fait dc plus une remarque particuliere, c’cft quc lorfque nous pronongons un à cir conflexc & très long dans certains mots ou cet è cft dans la derniere ou dans la penultié me fyllabe dans leurs dcrivés nous ne pronon gonspluscet e, quecomme un *acu,&non pas cómmc unâ circonfiexe,lorfqu’il fe trou ve dans l’antepcnultiéme. Ainfi nous difons extrême, mais nous ne difons pas extrême mcnt nous difons extrémement. Par cette rai fon je voudrois écrite extrême en extrefime. Mais j’écrirois extrêmemcnt , & non pas ex trefmement. En frangois comme en Grcc l’ac cent circonflexe, n’eft jamais fur 1’antepenul t1cme.

E S .Ce mot s’eft fait par contra&tion de la pro É ; em & de 1’article plurier les pour figni er d amsles. Il n’a plus maintenanr d’ufage qu’en c ettephrafe, Maitre ès arts , & en qucl ques autres qui font purement du ftile de Pra tique ; comme lorfque I’on dit, Il y cft obli gé par un a&te paffé ès études des Notai res : ce que l’on ne peut imiter qu’en riant. On dit maintenant aux , à la place de és qu’on difoit auttefois Nótre Perc qui étes aux Cieux , dans les Cieux ; au lieu de nötre pere qui eftes és Cicux.E S B .

EfBAHIR.v.a&.Quinefeditgueresqu’ave le pronom perfonnel. Obftupefacere. S’ébahir, être furpris par quelque chofe d’extra ordinaire qui caufè de l’étoninement, dc 1’ad miration. Mirari, obftupefcere. Il l’abien éba hi, quand illuia appris cette nouvclle. Tous les feuves en font ébahis. Vo 1 r. On cro Ę cet homme mort, on fut tout ébahi qu’om e vit revenir. Cet avare fut bien ébahi de ne trouvcr plus fon trcfor. Quelques - uns le derivcnt dé THcbreu fehebafìb, qui fignific attonitum effe. Il cft vicux. Moliere a dit après un vicux auteur.

Prefehés , patrocimés jufqu’a la Pemtecôte , Vous ferés cbahi, quand vous ferés au bout , Que vou* me m’aurés riem perfuadédu tout. Efba H1, 1E.adj.Quis’étonne, quiadmire Lcs badauts font ébahis, fi-töt qu’ils voyent quelquc chofe de nouveau. St Amand en par lant du paffage des Ifìaélites à travcrs de la mer rouge, a dit ,

Les p oiffonsébahis les regardentpaffer. Cela e ftimité tant bien que mal de ce que Catulle a dit des Nereides, lorfqu’elles virent pafoitre e nmer le navire Argo, Emerfere feri candenti è gurgite vultus, ’ AEquore& m onftrumNereides admiramtes.E [B A ...