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EUP.EUR.

thicaires n eveulent pas le battre eux-mêmes, mais le font battre par des Crocheteurs,par ceque quelque autrc precaution qu’on prcnne, il ihonteau cerveau,où il fait de dangereufes inflammations. Pline dit que l’invention de 1’euphorbe eftattribuée àJubãRoy dcLibye,qüi lui (lonnale nom d’Euphorbius fon Medccin, frere d’un Mufa Medecin d’Augufte. L’euphorbe eft un medicament purgatif qui eft fort dan gereux, car c’eft leplus ardent & le plus vio Ient de tous les remedes, quand même il feroit pris en petite quantité. Il eft propre auffi pour faire éternuer. La plante croit dans la Maurita nie. Mr. Paul Hermans exccllcnt profeffeur en Botanique dans le Jardin dc Lcydc , l’appelle tithymalus Mauritanus aphy/tos angulofus &. fpinofus. Hort. Acad. Lugd. Batau. 598. La tigc de l’éuphorbe cft quarrcc, & chaque coin s’avance tant foit peu en fagon d’une aifle ondée, fur lc dos de chaquc onde il y a un petit écuffon garni de deux petites pointes zourbéesen bas. Ccttc tigc ne pouffe point de fcuillcs mais feulemcnt quclqucs branchcs de meme nature & fans aucunc feuilic. La cou lewr de toute la plantc elt d’un vert brun tirant fur le rouge. Sa furface eft unie, & fa con fiftencc eft charnue. Quand on y fait des in cifions, cile jette un lait, ou gommc jaumâtre, très acre, & c’cft ce que lcs droguiites ap pellent euphorbium officinarum, dont on fe fcrt en medecine , & qui a unc tres grande vertu cathartiquc. Lcs ficurs dc cette plantc felon cc qu’il cft rapporté danshortus medicus Amftelod. c. 1 1. p. 13. font compofees de cinq feuilles taillées en croiffant, vert-jauncs Elles naiffent fur les mêmes ecullons, d’où fortent les épines, & produifent enfuitc un fruit à peu pres com me celui dc nos titymales c’eft-à-dire relevé de trois coins, & divifé em trois ccllules remplies chacune d’unc femenceronde.

EU P H R A I S E. Euphrafia. Quelqucs-uns difent EUPHRAGE.’Nicoddit euphro ßne. f. f.Plante medecinalc. C’eft unc pctite £í. de la hautcur d’un palme , fort bran chué, qui a des feuillcs pctites , noirätres, crepués, incifées tout autour, aftringentes & amères. Scs ficurs font pctitcs & blanchcs , tachetées par dedans de taches jauncs & pur purées. Sä racinc cft menué & fibrcufe. Ellc <roit dans les prez. On fc fert des feuilles, & des ficurs poür éclaircir, pour fortificr, & même pour rétablir la yue. On cn donne la poudre, le fuc , ou la decoction. On enfait aufli unc conferve. Arnaud de Villeneuve dans fon traittédes vins medecinaux, loue beaucoup cclui d’euphraife : dans le tems des vendanges on met cétte plante dans le moüt, & 1’on cn fait boire lorfqu’il eft bicn cclairci. EUR.

EURIPE.f.m.Detroitdemerentrela Beotic & I’Ifle d’Eubée ou Negrepont , où les courans font fi violens , qu’on j ; que la mer y fiué & refiué fept fois par jour. Euripus. On a voulu faire cróire qu’Àriftote s’étoit noyé volontairement dans l’Euripe , parcequ’il ne pouvoit comprendre la caufe dc fon mouve ment. On a depuis attribué ce nom à tous les endroits où l’eau étoitdans un grand mou vement ouune agitation irreguliere. Les Cir $i- anciens avoient leurs Euripes, qui étoient s foffès fur les deux cótés dans lefquels il étoit dangereux de tomber en conduifant lcs chars, für lefquels fe faifoient les courfes. E u R 1 p E, s’cft dit quelquefois figurément des violentes agitations d’efprit. Ainfi le Poëtc des Vifionnaires a dit :

Tantôt d amsl’Euripe amoureux, 3e me fen* le plus malheureux, Des individus fublumaires.

les P oëtesLatins ont dit par une femblable metaphore , magnis curarum fluäuar umdis. Catul. in Epith. Thet.

Ce mot vient du Grec •%, facile, & ji*lu&, pracipitari.

IE u R i p E s. Les Romains appelloient euripes leurs m oindresjets d’eau ou lcs canaux de leurs jardins ; & Nils leurs plus grands, com me les gerbes, & cafcades, où il y avoit unc plus grande abondance d’eau.

EôR*T HMIE.f. £ Termc de Sculpture, EUR. EUS. EUT.

d’Archite&ture, de Peinture , &c. Eurythmia, elegantia. C’cft unc apparence majeftueufe, & jc ne f ;ai $ ? d’aifé, & de commode, qui É ; dans Ia compofition de tous les mem res d’un corps, d’un bâtiment, d’un Tableau, & qui refulte deleur belleproportion. Ce mot eftTGrec & fignifie une bonne confonance , un bel accord , & pour ainfi dire 1’harmonie de toutes les parties. Il vient dc ιό bicn, & de iv9a», qui fignifie la cadence, 1’acc9rd des fons, dés noniibres & d’autres chofes fembla bles. Vitruve met l’eurythmie, parmi les ef ces ou parties effentielles de1’Architecture. 11 dit queI’Eurythmie, eft la beauté de l’af femblage de toütes les parties de 1’ocuvre, qui -

. e nrenì l’afpeét agreable , lorfque la hauteur répond àlalargeur, &lalargeur àlalongueur, letout ayant fa jufte mefurc.

EUS.

EUSTYLE. f.m. Eußylus.Scditd’unédifice où les colonnes font bien placées, & avec une telle proportion, que chaquc cntrc colon nement éft dc quatrc modulcs , & un quart. Cemotcft Grec, &vientdeu%bicn,&dc wjxs-, colonne. Vitruve l. 3. chap v. dit que l’Ordonnance de £ ;£ eft la plus approu vée & qu’elle furpaffeles autres en commo dité, beáuté & fermeté,elle eft moyenne cntre les excés du pycnoftyle & dc 1’araeoftyle. EUT.

EUTYCHIENS. Eutychiani. Anciens Heretiques qui ont pris leuc nom d’Eutyche Abbé d’un Monaftere de Conftantinople ,’ la haine qu’Eutychc avoit contre 1’Herefie de Ncftoriùs le jetta dans unautre excez qui n’étoit pas moins dangereux , que ccluy qu’il prétendoit combattfe, il crüt auffi étrc appuyé íur quelques endroits dc St. Cyrille, qui rele voieht 1’unitę de la perfonnc de J e s u s C h R i s r. d’abord il s’imagiua que le Verbe avoit apporté fon corps du Ciel 5 cc qui ap prochoit de 1’herefie d’Apollinairc ; & quoy u’il eût remoigné lecontfaire dans un fynode É Conftantinöple, où il fut condamné, il ne voulut point cepcndant`reconnoitrc, que lecorpsdéJesus-CHR1sτ,fütcon

fubftantiel au nötre. Il ne parut É même être tout-à-fait conftant dans fes fentimens : Car il fembloit metrrc deux natures avant l’union : ce qui venoit apparem ment des prin cipes de fa Philofophie fuppofant la prsexif tehce des ames ; & ainfi ilcroyoit quc 1’ame deJesus-ChR1sr,avoitétéunicàla divinité avant 1’incarnation 5 mais alors il ne reconnoiffoit point de diftinétion dc naturc dansJesusICHR1sr, depuisfonincar natiofi. Cette herefie qui fut d’abord con damnée dans un Synodé tenu à Conftantino ple par Flavien en 448.fut examinée de nou veaü & foudroyée dans le Concile gencral de Chalcedoinc 1’am 45 1. Les Legats du Pape Lcon qui y affifterent , prétendirent , quę ce n’étoit pas affez de definir qu’il y avoit deux natures’enJE sus-CHR1sr,ils infiftoient fort pour όter toute équivoque, qu’il falloit ajoütcr ces autrestermes fans étre changées, ny confufes , ny divifées.[Mais cctt£ defini tion áu Concile de Chalccdoine où affifte rcnt 63o. Prelat, n’arréta point le cours dc 1’Herefie Eutychiemne. Quclqucs Evêques d’Egypte qui yavoient affifté, publicrent par tout, que St. Cyrille y avoit été condamné, & Nefíorius abfous ; ce qui caufa de grands defordres : Car plufieurs fous pretexte de combattre pour Ies fentimens de St. Cyrille, s’efForcdrent d’affoiblir l’autorité du Concile de Calcedoine.

l’Herefie des Eutychiens, qui fit de grands pro rez dans l’Orient, fe divifa enT differentes ÉÉ Nicephore fait mcntion de douze. Les uns furent appellez Schematiques ou Ap parens , qui n’attribuoicnt à Jesus-CHRIsr çu’une image de chair , & non unc veritable ; uelques-ufis de ceux-cy furent appcllcz Theo àofiehs,deTheodofe Evêquc d’Alexandrie ; les aütrcs furent nommez 3acobites, d’un certain Jacques de Syrie, dont la reputation s’établit principalement dans 1’Armenic, qui garde au jourd’huy fcs erreurs. Il y en eat qu’on aP EVU. EUX. EX.EXA

pella A cephales, c’elt-à-dirc fams-chef, & : Severiems, d’un Moinc nommé Severe qui oc cupa par force le fiege de 1’Eglife d’Antioche en y 13. Ces dcrniers fe partagerent en cinq faétions d’Agnoetes, qui attribuoient quelque ignoranceàJE sus-CH R1sr. dcfeétareurs de Paul Mua*••G>, c’eft-à-dire moir ; d’Am gelites qui furent ainfi nommez du lieu où ils s’affembloicnt ; de Adrites ; de Comovites. On trouve dans les écrivains Grecs divers autres noms des branches de la fe&te dcs Eu tychiens ; & quoy-quc toutes ces branches differafTent en quclques articles, clles s’ac cordoient toutes entr’elles dans l’hercfie d’Eu tychc, qui établiffoit 1’unitédcs dcux natures. EVU.

EvUIDER.v.a&.Oter cequ’ilyadetrop cn quelque chofe, ou ce qu’il faut retrancher. Les^Tailleurs évuident Tune entournure de manches, un colet de mantcau, quamd ils nc font pas affez échancrez. Une Blanchiffeufe appelle évuider fon linge, quandelle le purgc dü trop d’empois qu’ellc y amis. On évuide une lame d’épeé, quand on la creufe. Il y em a qui écrivent Evider, ainfi qu’on le pronon ce.`Mais il faut écrire évuider & certe écriture cftplus conforme à fon érymologie, car évui dervientdcvacuus, vuide. Woycz EviDER. EUX.

EU X .Illi. Pronom relatifplurielde la troifié me Perfonne. C’eft à faire à eux. Ils ont parta ge certe fucceffion entre eux. A eux lc diffc rcnt.Ccla eft à eux feuls.

EX.

E X .NotSavons en frangois plufieur mots qui commencent par ex, & on en forme tous les jours. Ils viennent du Latin , ou ont été for més par analogie fur le Latin, ex en Latin fignifie, de, dehors, hors. nous difons, exrec teur, pour fignifier un homme qui a été Rcc teur, exfimdie, exconful , &c. Dans plufieurs communautés religicufes on dit exprovincial, exdefiniteur. On en forme quelqucfois par raiJlerie & dans le ftile badini & burlefque , excommis , exlaquais, &c. Qgi a été commis qui a été laquais, &c.

EXA.

E X A CT, A c r e.adj. Celui qui eft ponétuel, qui obferve toutes les précifiofis requifes pour bien faire, ou pour examincr quelquc chofe. Diligens, exaétus, affìduus , impiger , accur*pus. TI fé conftruit íoüjours avec la particule 2, quand il eft fuivi d’un verbe. Il faut être exaä ä tenir ce qu’ona promis.Chacun rendra à Dieu un compfe exa£fde toutes fes aétions. Lcs Rois font 5lus exaâs àpunir ce quibleffe leur cara&ere, que faciles â pardonner parle mouvementdelâ nature.S.Evk. Nousne fom mes d’ordinaire exaâs envers les autres, qu’à proportion de cc que nous le fommcs cnvers nous-mêmes. Bell. Les gens qui font exa&#s, lefont fans embaras, fan§contrainte, & fans ceremonie. M. S c u d. Les perfonnes exaétes veulent qu’on ne manque à rien à leur égard. M. Esp. Il faut prononcer exaá , & non pas exac, ni exat comme font quelques-uns : ainfi exat ne peut pas rimer avec delicat, quoi qu’on trouve certe rime dans un poëmc qui a eufuccés. Ce que j’eftime lc plus cn yous,c’eft certe probité exaâe , cette bonihe foy , cette grandeur qui paroit dans vêtre conduite. RoUH.

ExA cr,feditauffideschofes quifefont avec foin, avec exaétitude. Leftile pour étre exaâf , ne doit pas étre fec, ni forcé : àutrement il ref fembleTà ces perfonncs propres & tr9P arran É qui ne plaifentp6int, parcequ’elles font roites, & cofitraintes. B o u H. Si les hommes nous rraittoient avec une exaéte jufticc , ils nous feroienr infiniment moins favorables. N 1 c. La civilité eft une connoiffance exaäfe des bienfeances. Bell. Les libertez pour plai re,doivent étre preferées à des regles exaâtes dont un Auteur fterile fe fait un art d’en nuyer. S. Eva.Qndit auffi,qu’uninftrument de § iij

Geometrie

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