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La tristesse de Kháyyám et son âpre besoin d’oubli n’avaient donc que des motifs tout intérieurs, et les plaisirs palpables ou rêvés ne pouvaient lui dérober le spectacle de l’injustice et de l’hypocrisie.

Sa raillerie amère visait ceux des savants et métaphysiciens qui dissertent de ce qu’ils ignorent, avec le ton de l’autorité. L’époque était, en effet, essentiellement scolastique. Kháyyám opposait donc aux sèches nomenclatures la belle spontanéité qui provient d’une haute conscience de soi-même, la parfaite et sereine indulgence, le détachement. C’est ce qui nous fait l’aimer, et surtout cette sincérité qui nous le montre si complètement humain, mal guéri du mysticisme et savant, ayant étudié comme Pascal, et plus difficilement que lui, les instruments de pensée étant moins délicats et moins nombreux. Son œuvre est une vraie lumière sur l’Orient d’autrefois, un cœur mis à nu. Et c’est un prétexte à