« Page:Cadiot - Revoltee.pdf/18 » : différence entre les versions

 
(Aucune différence)

Dernière version du 10 juillet 2020 à 14:49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’Edmée. Ce n’est qu’une enfant ; une enfant rieuse et folle, voilà tout.

– Dieu le veuille, mon frère. – Enfin les dames de Sainte-Claire la prendront pour rien, par considération pour notre famille, qui leur a donné une abbesse, et par la protection de Mgr  de Bréhan qui s’intéresse à nous. Consultez-le, Mgr  de Bréhan, et vous verrez ce qu’il vous dira. Il vous dira que la place d’Edmée est au couvent, et que ce que vous avez à faire, vous, c’est de vous marier avec une fille sans nom, mais riche et bien élevée, dont la dot vous permettra de rétablir votre blason, et d’aider vos parents pauvres.

– Eh ! ma sœur, sans doute, ce que vous me dites est juste et sensé ; je n’ai pas besoin d’aller consulter Mgr  de Bréhan pour le sentir. Seulement… Eh bien, mon cœur se serre à l’idée de prendre cette petite créature, de la conduire dans un grand bâtiment sombre, et de l’y laisser cloîtrée pour toute sa vie…

– Il fallait, Armand, pour éviter ce malheur, suivre l’avis de vos parents, vous conformer aux intentions de toute votre famille qui comptait sur vous comme sur un réparateur, comme sur un Dieudonné.

À quoi ne pouviez-vous pas parvenir sans votre malheureux mariage ? Le roi, alors, était sur le trône ; la noblesse donnait quelques droits aux emplois !… – Enfin, n’en parlons plus et tâchons de sauver ce qui reste. Je vous disais donc que, si vous eussiez pris la vie comme il fallait, vous n’auriez pas aujourd’hui une fille dans la situation fausse où est Edmée. Faites-en votre meâ culpâ. Puis, prenez votre parti. Il y a quinze ans, vous aviez vingt ans et vous avez fait une terrible sottise ; dans quinze ans vous en aurez cinquante. Si vous prenez aujourd’hui le parti que je vous conseille, à cinquante ans vous pouvez avoir une situation de fortune assise ; une