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Ah ! j’aurais toujours dû savoir qu’évidemment |
Ah ! j’aurais toujours dû savoir qu’évidemment |
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Je vivrais dans ce dur et tendre flamboiement ; |
Je vivrais dans ce dur et tendre flamboiement ; |
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Mais chaque fois qu’en mai, par la claire fenêtre, |
Mais chaque fois qu’en mai, par la claire fenêtre, |
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Le parfum du feuillage et de l’azur pénètre, |
Le parfum du feuillage et de l’azur pénètre, |
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Je m’arrête interdite, et n’ayant jamais cru |
Je m’arrête interdite, et n’ayant jamais cru |
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Que l’été fût si fort, si tendre et si bourru. |
Que l’été fût si fort, si tendre et si bourru. |
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Je m’appuie au balcon et mon esprit tournoie |
Je m’appuie au balcon et mon esprit tournoie |
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Dans un vertige ardent de folie et de joie ; |
Dans un vertige ardent de folie et de joie ; |
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Semblable à ces bateaux éperdus, détournés, |
Semblable à ces bateaux éperdus, détournés, |
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Qui luttent sur la vague, et flottent, inclinés |
Qui luttent sur la vague, et flottent, inclinés |
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Entre le vent rapide et la vive rivière, |
Entre le vent rapide et la vive rivière, |
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Je marche en me penchant, comme si la lumière |
Je marche en me penchant, comme si la lumière |
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De son heurt formidable, ardent, espiègle et doux |
De son heurt formidable, ardent, espiègle et doux |
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Me frappait, me jetait de côté tout à |
Me frappait, me jetait de côté tout à coup… |
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Et je vis, étonnée, aveuglée, éblouie, |
Et je vis, étonnée, aveuglée, éblouie, |
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Sachant bien que pourtant la détresse inouïe |
Sachant bien que pourtant la détresse inouïe |
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A depuis mon enfance exalté tous mes jours, |
A depuis mon enfance exalté tous mes jours, |
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Que je l’appelle ardeur, que je l’appelle amour, |
Que je l’appelle ardeur, que je l’appelle amour, |
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Que je n’ai jamais cru qu’il y eut d’autre ivresse |
Que je n’ai jamais cru qu’il y eut d’autre ivresse |
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