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inlassablement à ses côtés, comme un gendarme
inlassablement à ses côtés, comme un gendarme
se serait tenu à côté de son prisionnier.
se serait tenu à côté de son prisionnier.

Le printemps était venu. Depuis plus
Le printemps était venu. Depuis plus
d’un mois Saint-Alvère et Philomène ne se
d’un mois Saint-Alvère et Philomène ne se
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le mardi suivant, et il lui avait promis
le mardi suivant, et il lui avait promis
qu’il y serait.
qu’il y serait.

Enfin, pour la première fois depuis longtemps,
Enfin, pour la première fois depuis longtemps,
ils se trouvaient en tête-à-tête.
ils se trouvaient en tête-à-tête.

—Mademoiselle, commença le jeune homme,
— Mademoiselle, commença le jeune homme,
si vous me le permettez, je vous offrirai
si vous me le permettez, je vous offrirai
mes félicitations…
mes félicitations…

Elle l’interrompit avec un geste brusque :
Elle l’interrompit avec un geste brusque :

-Taisez-vous, monsieur, ne me faites pas
Taisez-vous, monsieur, ne me faites pas
de félicitations qui me feront mal au cœur !
de félicitations qui me feront mal au cœur !

Il la regarda avec surprise.
Il la regarda avec surprise.

Elle ajouta, les lèvres tremblantes d’indignation :
Elle ajouta, les lèvres tremblantes d’indignation :

—Ces fiançailles que vous avez apprises
— Ces fiançailles que vous avez apprises
entre M. d’Auterive et moi, ne sont qu’une
entre M. d’Auterive et moi, ne sont qu’une
comédie !
comédie !

Saint-Alvère tressaillit.
Saint-Alvère tressaillit.

—Je croyais pourtant que M. d’Auterivo
—Je croyais pourtant que M. d’Auterive
était un gentilhomme..
était un {{corr|gentilhomme..|gentilhomme.}}
—Ah ! pardon, interrompit encore Philomène,

— Ah ! pardon, interrompit encore Philomène,
ne me dites pas de bien de Monsieur
ne me dites pas de bien de Monsieur
d’Auterive, parce que je ne pourrai vous croire.
d’Auterive, parce que je ne pourrai vous croire.
Je le reconnais, certes, pour un gentilhomme
Je le reconnais, certes, pour un gentilhomme
de bonne maison, mais je no saurais
de bonne maison, mais je ne saurais
le reconnaître pour celui qui disposera de
le reconnaître pour celui qui disposera de
ma vie entière.
ma vie entière.

— Vous ne voulez donc pas l’épouser ?
— Vous ne voulez donc pas l’épouser ?

—Jamais ! s’écria la jeune fille avec véhémence.
— Jamais ! s’écria la jeune fille avec véhémence.
Oh ! jamais, si c’est possible !
Oh ! jamais, si c’est possible !
Monsieur, monsieur, ajouta-t-elle en pleurant,
Monsieur, monsieur, ajouta-t-elle en pleurant,
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que mon bonheur, mais pourquoi ne m’a-t-il
que mon bonheur, mais pourquoi ne m’a-t-il
pas consultée ? Car voyez-vous, je n’aime
pas consultée ? Car voyez-vous, je n’aime
pas Monsieur d’Auterive…je ne l’aime pas
pas Monsieur d’Auterive… je ne l’aime pas
et je sens que je ne l’aimerai jamais ! Alors,
et je sens que je ne l’aimerai jamais ! Alors,
vous voyez comment je suis prise, et vous
vous voyez comment je suis prise, et vous
devinez que ma situation n’est pas enviable !
devinez que ma situation n’est pas enviable !

■—Certes, non ! soupira le jeune homme.
— Certes, non ! soupira le jeune homme.
■—Vous voyez, comme moi, que, sans défense,

— Vous voyez, comme moi, que, sans défense,
sans protecteur, je pourrai difficilement
sans protecteur, je pourrai difficilement
me déprendre de cette chaîne dont on
me déprendre de cette chaîne dont on
m’enserre peu à peu. Pourtant je suis décidée ?
m’enserre peu à peu. Pourtant je suis décidée ?
i lutter. J’ai avoué à Monsieur d’Auterive
à lutter. J’ai avoué à Monsieur d’Auterive
que je ne l’aime pas, que ce sera folie
que je ne l’aime pas, que ce sera folie
de nous, épouser et que ce sera faire mon malheur
de nous épouser et que ce sera faire mon malheur
et le sien, et j’ai tout tenté pour le dissuader
et le sien, et j’ai tout tenté pour le dissuader
de ses projets. Mais il est entêté et,
de ses projets. Mais il est entêté et,
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a la force pour lui : il s’appuie sur la volonté
a la force pour lui : il s’appuie sur la volonté
de mon oncle.
de mon oncle.

—Niais il vous aime, lui ? interrogea
— Mais il vous aime, lui ? interrogea
Saint-Alvère, pensif.
Saint-Alvère, pensif.

—Lui ?…se rebella la jeune fille. Ah !
— Lui ?… se rebella la jeune fille. Ah !
je vois bien que vous ne connaissez pas M.
je vois bien que vous ne connaissez pas M.
le Lieutenant de Police ! Ne savez-vous pas
le Lieutenant de Police ! Ne savez-vous pas
qu’il aime fort les plaisirs de la vio ? Il parait
qu’il aime fort les plaisirs de la vie ? Il parait
qu’il ne manque pas une dos fêtes extravagantes
qu’il ne manque pas une des fêtes extravagantes
que donne depuis un an un certain
que donne depuis un an un certain
haut fonctionnaire…
haut fonctionnaire…

■—Monsieur Bigot ?
— Monsieur Bigot ?
—Je pense qu’il se nomme ainsi ; mais je

— Je pense qu’il se nomme ainsi ; mais je
ne le connais pas, et j’ai refusé de me rendre
ne le connais pas, et j’ai refusé de me rendre
avec mon oncle à ses invitations. Oui, c’est
avec mon oncle à ses invitations. Oui, c’est
bien M. l’intendant royal qui ouvre tous les
bien M. l’Intendant royal qui ouvre tous les
quinze jours les salons de son Palais de l’in¬
quinze jours les salons de son Palais de l’In-