« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Quai » : différence entre les versions

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ses lettres patentes données <i>in regali abbatia beatæe Mariæ, juxta Pontisaram
(qui est Maubuisson), le 9 de juin 1312...»
 
Les murs de ce quai existaient encore en partie avant les travaux de
canalisation du petit bras de la Seine. Ils étaient faits en belles assises
réglées de roche de la plaine.
 
Sous François I^er et Henri II, on construisit à Paris des quais sur les
deux rives de la Seine, depuis la <i>vallée de Misère</i> jusqu'à la porte Neuve
en aval du Louvre<span id="note3"></span>[[#footnote3|<sup>3</sup>]], et depuis la porte Saint-Bernard jusqu'au bas de
Saint-Victor<span id="note4"></span>[[#footnote4|<sup>4</sup>]].
 
[Illustration: Fig. 1.]
 
La construction de ces quais ne différait pas de celle adoptée de nos
jours; elle consistait en un mur très-épais en blocage revêtu extérieurement
d'un parement de pierre de taille; quelquefois, si ces murs de soutenement
avaient beaucoup de relief, on leur donnait de la résistance et
de l'assiette par des contre-forts intérieurs noyés dans les remblais. La
place étant rare, dans la plupart des villes du moyen âge, on cherchait à
gagner sur la rivière au moyen d'encorbellements, sans rétrécir le chenal.
Mais ce mode de construction, dont nous donnons un exemple (fig. 1),
avait l'inconvénient de présenter une suite d'obstacles au cours de l'eau
dans les fortes crues, et on ne l'employa guère que si les murs de quais
avaient un très-grand relief au-dessus de l'étiage. On préféra, dans certaines
circonstances, laisser un chenal voûté sous le quai, en posant le
mur extérieur sur des piles isolées réunies par des arcs. Quelques portions
de quais avaient ainsi été construites à Paris, notamment le long de
la Cité, côté nord. La ville de Lyon possédait d'assez belles parties de
quais sur la rive droite de la Saône dès le XV^e siècle, qui avaient été élevées pour garantir cette rive basse, le long des coteaux de Fourvières;
contre les inondations de la rivière.
Toutefois ces travaux, dans les grandes
villes du moyen âge, manquaient
d'ensemble; ils étaient fractionnés,
laissaient des lacunes, des berges
abandonnées. Il fallait, ou la puissance
romaine, ou notre centralisation
administrative moderne, avec
ses moyens d'expropriation, pour
pouvoir ordonner et mener à fin tout
un système de quais le long des rives
d'un fleuve traversant une ville populeuse.
Ce n'est que de nos jours,
en effet, qu'on a pu établir des lignes
de quais continues dans des villes
comme Paris, Lyon, Bordeaux, Nantes,
Rouen, etc., et notre génération
a vu encore, dans la plupart de ces
grandes cités, les maisons, sur bien
des points, baignées par les cours
d'eau.
 
 
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<span id="footnote2">[[#note2|2]] : Le quai Conti.
 
<span id="footnote3">[[#note3|3]] : Corrozet, <i>Antiquités de Paris</i>, p. 160.
 
<span id="footnote4">[[#note4|4]] : Du Breuil, p. 771.