« Page:Romieu - Oeuvres poetiques.djvu/27 » : différence entre les versions

(Aucune différence)

Version du 5 mai 2020 à 08:22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il trouverait assez de subject à mesdire. »

Ainsi dit ; mais, helas ! par là vous monstrez bien
Que vostre cerveau n’a ne bride ne lien,
Pauvres gens insensez, des bons esprits la fable !
Pourquoy avez-vous donc un’ ame raisonnable ?
Si vous n^en avez point, mes propos sont deceus :
Dieu vous a donc en vain d’une raison pourveus.
Ha ! ce n’est pas ainsi, non ainsi ce n’est pas ;
Vous ne vous trompez point par nos subtils appas.
C’est quelqu’une de nous, las ! qui se laisse prendre
Dans les trompeurs filets que vous luy venez tendre.

"Madame, dira l'un, vous sçavez que le Dieu
Qui commande à la terre, au ciel et en tout lieu,
Quand il veut décocher une flèche amoureuse.
L’on ne peut éviter la playe dangereuse.
Je le sens maintenant, car vos perfections
Ont tellement navré mon cœur de passions
Que je ne sens en moi muscles, tendons ni veines.
Qui n’endurent pour vous innumerables peines ;
Et si me plaist encor de vivre et d’y mourir,
Pourveu que vous daignez à mon mal secourir."

L’autre plus effronté dira :"Et bien. Madame !
Y a-il quelqu’un cy bas qui vostre renom blasme ?
Dictes-le, je vous pry’, je luy feray sentir
Combien vaut d’acheter l’aune d’un repentir.