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reste appartient au maître qu’il copie. Dans le second, au contraire, le peintre montre un talent et un caractère qui lui sont propres.
reste appartient au maître qu’il copie. Dans le second, au contraire, le peintre montre un talent et un caractère qui lui sont propres.


Cette copie de la ''Cène du Valentin'' offre cela de remarquable qu’elle fut l’occasion et le point de départ du changement qui se fit dans les idées de David. Il était venu en Italie, ainsi que je viens de le dire, avec des préventions favorables au système de peinture alors suivi en France ; cependant la vue continuelle de la couleur forte des Italiens et de leur modelé énergique avaient ébranlé peu-à-peu son opinion. Ce fut dans un de ces momens de doute, que faisant sa palette devant le tableau qu’il copiait, il s’aperçut que les demi-teintes du peintre italien égalaient en intensité le couleurs qu’il préparait pour faire ses ombres. Dès-lors, il comprit qu’il réduisait volontairement, de moitié, son échelle de dégradation et, conséquemment, ses moyens d’effet. Frappé de cette vérité, il résolut de changer sa manière, et s’enferma pour exécuter ''la Peste de Saint-Roch''. Ce tableau, exposé à Rome, en 1779<ref>Il est maintenant au Lazaret de Marseille.</ref>, obtint d’unanimes applaudissemens. La composition est grande et pathétique; le ''St.-Roch'' est d’un beau caractère ; l’ensemble de la scène produit une vive impression. On remarque, entre autres figures, celle d’un pestiféré qui, la tête [13] enveloppée
Cette copie de la ''Cène du Valentin'' offre cela de remarquable qu’elle fut l’occasion et le point de départ du changement qui se fit dans les idées de David. Il était venu en Italie, ainsi que je viens de le dire, avec des préventions favorables au système de peinture alors suivi en France ; cependant la vue continuelle de la couleur forte des Italiens et de leur modelé énergique avaient ébranlé peu-à-peu son opinion. Ce fut dans un de ces momens de doute, que faisant sa palette devant le tableau qu’il copiait, il s’aperçut que les demi-teintes du peintre italien égalaient en intensité le couleurs qu’il préparait pour faire ses ombres. Dès-lors, il comprit qu’il réduisait volontairement, de moitié, son échelle de dégradation et, conséquemment, ses moyens d’effet. Frappé de cette vérité, il résolut de changer sa manière, et s’enferma pour exécuter ''la Peste de Saint-Roch''. Ce tableau, exposé à Rome, en 1779<ref>Il est maintenant au Lazaret de Marseille.</ref>, obtint d’unanimes applaudissemens. La composition est grande et pathétique ; le ''St.-Roch'' est d’un beau caractère ; l’ensemble de la scène produit une vive impression. On remarque, entre autres figures, celle d’un pestiféré qui, la tête [13] enveloppée