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«de percer jusques aux Pyrénées, et s'opposèrent à son passage»
14 -
... «bâtirent la ville d'Arreau» et que c'est de là qu'elle tire son
[365]
nom<ref>
« de percer jusques aux Pyrénées, et s'opposèrent à son passage »
A. A. ''Itinéraire topographique et historique des Hautes-Pyrénées...'' 1 vol.
...e bâtirent la ville d'Arreau » et que c'est de là qu'elle tire son
in-8°. Paris, Tarbes et Bagnères, 1833 (3{{e}} édition, p. 205-206).
nom (1)
</ref>.
Arréou, Arriéou, Réou, Riéou, Arriou, Riou, etc., je l'ai déjà

dit, signifient « rivière, ruisseau ». La petite ville d'Arréou (Arreau),
''Arréou, Arriéou, Réou, Riéou, Arrîou, Rîou,'' etc., je l'ai déjà
dit, signifient «rivière, ruisseau». La petite ville d'''Arréou'' (Arreau),
située au confluent de trois grandes vallées, bâtie sur les rives des
située au confluent de trois grandes vallées, bâtie sur les rives des
trois ''Nestes''<ref>
trois Nesles (2) qui les arrosent, n'a rien à voir avec les Arevaces
''Neste'', dans les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne est synonyme de
ou les Arevaci quant à la formation étymologique de son nom.
«rivière». C'est un nom générique au même titre que ''Garonne, Gave, Adour,'' etc.
C'est bien la bilo d'Arréou, comme disent les indigènes, c'est-à-dire
</ref> qui les arrosent, n'a rien à voir avec les ''Arevaces''
ce la ville de la rivière n, que s'appelle Arreau, et ce nom caracté-
ou les ''Arevaci'' quant à la formation étymologique de son nom.
rise parfaitement sa position géographique.
C'est bien la ''bilo d'Arréou'', comme disent les indigènes, c'est-à-dire
En Provence, les mots Baou, Bộou, -- usités notamment dans
«la ville de la rivière», que s'appelle Arreau, et ce nom caractérise
le petit massif montagneux dressé au Nord de la Crkou (Crau)
parfaitement sa position géographique.

En Provence, les mots ''Bâou, Bộou,'' usités notamment dans
le petit massif montagneux dressé au Nord de la ''Crâou'' (Crau)
d'Arles, entre le Rhône et la Durance, et dans les Alpes-Maritimes,
d'Arles, entre le Rhône et la Durance, et dans les Alpes-Maritimes,
--- s'appliquent à des escarpements soutenant les crêtes et les cimes,
s'appliquent à des escarpements soutenant les crêtes et les cimes,
de même qu'aux gros quartiers de pierres encombrant le lit des
de même qu'aux gros quartiers de pierres encombrant le lit des
torrents.
torrents.

Entre la Cagne et la rive droite du Var se trouve lou Baou de San-
Jannét (Bau de Saint-Jannet), et au Nord de celui-ci lou Bâou de la
Entre la Cagne et la rive droite du Var se trouve ''lou Bâou de San-Jannét''
(Bau de Saint-Jannet), et au Nord de celui-ci ''lou Bâou de la''
Gốoude (Bau de la Gaude), c'est-à-dire « l'escarpement de la forêt ».
''Gôoude'' (Bau de la Gaude), c'est-à-dire «l'escarpement de la forêt».
Il y a encore lou Bảou-Blanc (Bau-Blanc) et lou Bảou-Négré (Bau-

Noir). Lou Baou dé quatr’ouros (rocher de quatre heures) est à Tou-
Il y a encore ''lou Bâou-Blanc'' (Bau-Blanc) et ''lou Bâou-Négré'' (Bau-Noir).
lon, etc. : Le mépris de la forme dialectique et le goût exagéré
''Lou Bâou dé quatr’ouros'' (rocher de quatre heures) est à Toulon,
de la francisation ont fait que tous ces Bâous ont été transformés
en Bau ». Cette transfiguration de la forme primitive, regrettable
etc.: Le mépris de la forme dialectique et le goût exagéré
de la francisation ont fait que tous ces ''Bâous'' ont été transformés
en «Bau». Cette transfiguration de la forme primitive, regrettable
à tous égards, a occasionné bien des méprises. C'est ainsi que,
à tous égards, a occasionné bien des méprises. C'est ainsi que,
pour avoir confondu le substantif provençal Bâou « rocher, masse
pour avoir confondu le substantif provençal ''Bâou'' «rocher, masse
de pierre», avec l'adjectif « Beau, Bel», du Baou-Blane on en a fait
de pierre», avec l'adjectif «Beau, Bel», du ''Bâou-Blanc'' on en a fait
le e Beau-Blanc", et du Baou-Négré le . Beau-Nègre!.
le «Beau-Blanc», et du ''Bâou-Négré'' le «Beau-Nègre!».

Quant au Bảou-Baisso e escarpement, rocher du bas-fond », celui-
Quant au ''Bâou-Baisso'' «escarpement, rocher du bas-fond», celui-ci
ci a été travesti de façon encore plus divertissante que les précé-
a été travesti de façon encore plus divertissante que les précédents.
dents. D'abord, selon la coutume, on a donné à Bảou la forme de
D'abord, selon la coutume, on a donné à ''Bâou'' la forme de
re Bau»; Baïsso (3) « dépression de terrain, bas-fond, lieu bas»,
«Bau»; ''Baïsso''<ref name="p13">
(1) A. A. Itinéraire topographique et historique des Hautes-Pyrénées... 1 vol.
''Baïssa, Baïsse, Baïsso, Baïssière, Bassia, Bassiaret'' (dimin.), etc., signifient les endroits les plus bas d'une plaine ou d'un plateau de montagnes, les {{tiret|en|droits}}
in-8°. Paris, Tarbes et Bagnères, 1833 (3° édition, p. 205-206).
</ref> «dépression de terrain, bas-fond, lieu bas»,
(2) Neste, dans les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne est synonyme de
e rivière. C'est un nom générique au même titre que Garonne, Cave, Adour, etc.
(8) Baïssa, Baisse, Baisso, Baissière, Bassia, Bassiaret (dimin.), etc., signi-
fient les endroits les plus bas d'une plaine ou d'un plateau de montagnes, les en-